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Revue de presse du CIRC Paris - catégorie Cannabiculture
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Maroc:Tanger-Tétouan: Des forêts sacrifiées pour le cannabis? (L'économiste) (03/07/04 14:29)
Tanger-Tétouan: Des forêts sacrifiées pour le cannabis?
Un plan décennal pour faire face à la destruction illicite des forêts
Le haut-commissariat aux eaux et forêts lance un ambitieux plan décennal de sauvegarde du tissu forestier du Nord. Ce plan, qui est encore en cours de validation, sera financé à hauteur de 1,035 milliard de DH. Pour Ahmed Saber, délégué régional des eaux et forêts, le plan prévoit entre autres, l’augmentation de la production forestière, la sauvegarde de la fragile biodiversité de la forêt rifaine, l’amélioration des conditions de vie des populations limitrophes aux forêts et la protection des sols contre l’érosion.
Le plan concerne 17 zones d’intervention, réparties entre Tétouan, Tanger, Chefchaouen et Larache. «Ce plan sera basé sur la concertation de tous les acteurs, autorités, élus et surtout la population», note Abdeladim Lhafi, haut-commissaire aux eaux et forêts. Ce dernier intervenait lors d’une journée d’études organisée sur le thème de la préservation des ressources forestières tenue à Chefchaouen et coorganisée avec la wilaya de la région de Tanger-Tétouan.
Il était urgent de tenir une telle réunion car chaque année, plus de 2.000 hectares de forêt disparaissent. Elles sont essentiellement déboisées par les habitants pour d’autres besoins de culture. Certaines populations ont recours au feu, «ce qui constitue un véritable complot inconscient contre la forêt», note Halab, wali de la région. 720 ha sont incendiés en moyenne chaque année, soit plus de 35% des feux de forêt à l’échelle nationale. «En 2003, ce sont 1350 hectares qui sont partis en fumée dans les forêts de la région Tanger-Tétouan, soit la moitié du total national», note Lhafi. Le pic des feux de forêt a été enregistré en 1995 avec 5.300 hectares. Et la situation ne concerne pas que les communes rurales, mais aussi urbaines, nombre d’activités sont particulièrement dépendantes des forêts tels les fours des hammams (bains maures). Selon le haut-commissariat aux eaux et forêts, les causes de cette situation sont nombreuses. Il s’agit en premier lieu de la pression démographique et l’insouciance des gens.
La région du Nord dispose d’une faible surface propice à l’agriculture, ce qui augmente la pression sur les surfaces forestières. En outre, les cultures illicites, cannabis exclusivement, rognent chaque année les forêts. Les efforts de reboisement évalués actuellement à près de 2.500 hectares annuels arrivent tout juste à compenser les déboisements sauvages. Cette situation est en grande partie due aux faibles revenus qu’engendre la forêt, principale ressource de bon nombre des familles habitant dans le Rif. Selon le haut-commissariat aux eaux et forêts, les ressources engendrées par les 400.000 hectares de forêt de la région ne dépassent pas les 35 millions de DH, alors que la même surface cultivée en cannabis, rapporterait, à titre d’exemple, 10.000 fois plus. Pour des populations démunies comme celle du rif, le choix est vite fait, notent les représentants de certaines communes rurales de la région.
Situation foncière peu claire
Seuls 8% de la surface forestière est protégée, tel est le constat du délégué régional des eaux et forêts. Le reste du tissu forestier est perdu entre les dédales des tribunaux entre actions judiciaires entamées ou en jugement. Actuellement, 377 affaires sont encore entre les mains de la justice, 40 seulement ont été jugées en faveur de l’Administration. Ceci est dû principalement au flou qui entoure le cadre foncier dans le nord et à la rareté des terrains agricoles, d’où l’appétit des agriculteurs pour les forêts. Les agents des eaux et forêts ont aussi établi plus de 5.000 procès-verbaux durant la seule année 2003.
De notre correspondant,
Ali ABJIOU