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la culture du cannabis s'étend

MessagePosté: 17 Déc 2003, 17:07
par interceptor
La culture du cannabis s'étend dans le nord du Maroc
LE MONDE | 16.12.03
Un rapport de l'ONU révèle que le royaume serait le premier producteur mondial.
Réalisée avec le soutien de l'administration marocaine, une enquête de l'ONU sur le cannabis dans le royaume, lancée au cours de l'été et rendue publique lundi 15 décembre à Rabat, confirme l'extension des superficies agricoles occupées par la culture du cannabis dans le nord du pays. Le revenu de 800 000 personnes, soit environ les deux tiers de la population rurale de la région, dépend de cette activité, qui génère un chiffre d'affaires annuel de quelque 10 milliards d'euros (12 milliards de dollars), souligne ce document de cinquante pages intitulé "Maroc, enquête sur le cannabis 2003".
Si jusqu'à présent les informations disponibles mentionnaient bien depuis les années 1980 une tendance à l'accroissement des surfaces cultivées, aucune étude véritable n'avait permis de le vérifier, souligne l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), à l'origine de ce travail.
Menées avec une "méthodologie scientifique et objective", selon les autorités marocaines, les enquêtes sur le terrain confirment ce que les spécialistes soupçonnaient. Concentrée sur trois provinces de la chaîne montagneuse du Rif, la culture du cannabis ne cesse de gagner du terrain. Elle s'étale aujourd'hui sur 134 000 hectares, soit plus du quart de la superficie agricole utile (SAU) de la région.
Dans la zone de production, caractérisée par un relief accidenté, des sols pauvres et une densité de population beaucoup plus élevée que dans le reste du royaume, trois villages sur quatre et 96 600 exploitants agricoles cultivent du cannabis sur des parcelles dont la taille ne dépasse pas 1,3 hectare en moyenne. Une partie de celles-ci sont irriguées. "Les responsables marocains ne soupçonnaient pas l'ampleur du problème", a confié au Mondele directeur exécutif de l'ONUDC, Antonio Maria Costa.
Le cannabis est d'une rentabilité bien supérieure à celle des autres cultures céréalières. "Financièrement, les terres cultivées en cannabis rapportent - aux agriculteurs - 7 à 8 fois plus que celles cultivées en orge, lorsqu'elles ne sont pas irriguées, et 12 à 16 fois plus lorsqu'elles le sont", notent les auteurs de l'enquête. Frein à une reconversion des exploitations, la prime à la production que représente la culture du cannabis a le mérite de rééquilibrer le revenu annuel des agriculteurs de la région. Globalement, selon l'ONU, il est aujourd'hui comparable à ceux des autres régions du royaume (de l'ordre de 4 500 euros).
Ce rattrapage explique l'extension des superficies consacrées à la culture du cannabis au cours des dernières décennies."Cette extension, précise le rapport, s'est souvent faite aux dépens des autres cultures, au point de devenir une culture de rente. Ce phénomène de monoculture est très dangereux pour l'écosystème, car ils - les cultivateurs - surexploitent les sols. De plus, les terrains boisés, qui font la spécificité de la zone du Rif, sont détruits chaque année pour permettre de nouvelles cultures, favorisant ainsi leur érosion."
Les spécialistes de l'Office de l'ONU évaluent la production totale annuelle de cannabis brut à 47 000 tonnes (dont plus de 40 % viendraient de la seule province de Chefchaouen), tandis que le potentiel de production de résine de cannabis est évalué à 3 080 tonnes, ce qui ferait du royaume le numéro un mondial.
L'Europe reste le débouché naturel pour la résine de cannabis. En 2002, note le rapport, 735 tonnes ont été saisies en Espagne, pays privilégié pour le transit de cannabis, et 66 tonnes au Maroc. Les auteurs du rapport en déduisent que 2 300 tonnes auraient été écoulées sur le marché européen. "Avec un prix de détail de 5,40 dollars par gramme en Europe occidentale en 2003, observent les auteurs, le chiffre d'affaires total du marché de la résine de cannabis d'origine marocaine peut être approximativement estimé à 12 milliards de dollars." A titre de comparaison, en 2002, les exportations officielles du royaume totalisaient 11 milliards.
Mais la comparaison doit être utilisée avec précaution car "l'essentiel - du - chiffre d'affaires" généré par la drogue est réalisé par les "circuits de trafic dans les pays européens", rappelle l'ONU. Le document de l'ONU ne s'intéresse pas aux filières d'exportation du cannabis marocain. Aucune enquête n'est prévue sur ce thème mais l'Office des Nations unies a prévu de publier en 2004 un rapport général sur la production de cannabis dans le monde.
Jean-Pierre Tuquoi
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 17.12.03



Le Maroc produit annuellement pour près de 10 milliards d'euros de haschisch
LEMONDE.FR | 16.12.03
La culture du cannabis, qui couvre 134 000 hectares dans le Rif, concerne dans cette région enclavée deux familles sur trois, auxquelles elle apporte la moitié de leurs revenus, selon un rapport présenté par le royaume et les Nations unies.
Les chiffres sont particulièrement impressionnants : le Maroc produit annuellement 47 400 tonnes de cannabis brut, représentant un chiffre d'affaires estimé de 12 milliards de dollars (9,72 milliards d'euros) sur le marché mondial, selon un rapport de l'ONU publié lundi 15 décembre à Rabat. A titre de comparaison, ce chiffre d'affaires est l'équivalent du tiers environ du PNB marocain.
L'étude, menée conjointement par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et les services officiels du Maroc, a été présentée à Rabat, au cours d'une conférence de presse par les responsables de l'ONUDC et de plusieurs ministères marocains concernés par la lutte contre la drogue.
Driss Benhima, directeur général de l'Agence pour le développement du nord du Maroc, a souligné que l'enquête montrait des chiffres "nettement inférieurs", selon lui, à certaines estimations qui avaient été faites. Le rapport estime toutefois que la culture illicite couvre 134 000 hectares du Rif, au nord du royaume, alors qu'en 2001, l'Agence marocaine pour le développement du nord avait estimé à 70 000 hectares la superficie dévolue à la culture du cannabis.
Le chiffre publié lundi - 134 000 hectares - a été calculé de manière "scientifique" en utilisant des images du satellite Spot prises au cours de l'été 2003, vérifiées et "calibrées" sur le terrain par des enquêteurs, a souligné M. Benhima qui a insisté sur "la volonté du Maroc d'avoir des données incontestables".
UNE CULTURE ANCRÉE DANS L'ÉCONOMIE LOCALE
Même si cette culture ne rapporte que 214 millions de dollars (173,3 millions d'euros) aux agriculteurs marocains concernés, Driss Benhima n'en a pas moins souligné l'extension du problème et les difficultés de la lutte contre cette production qui concerne 66 % des 146 000 familles de la région - quelque 800 000 personnes tributaires de la drogue pour 51 % de leurs revenus.
Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l'ONUDC, a souligné quelques "bonnes nouvelles" du rapport, notamment la faible part que prend la drogue aussi bien dans le revenu national - 0,57 % du PIB - que du point de vue de la proportion du territoire et de la population concernés.
Les autorités marocaines ont souligné la "responsabilité partagée" entre les producteurs marocains de cannabis et les pays consommateurs, responsables de la demande de haschisch, mais aussi d'une grande partie du trafic de la drogue - dont ils retirent l'essentiel des revenus.
Les 47 000 tonnes de cannabis brut représentent une production de 3 080 tonnes de résine de cannabis (haschisch), forme sous laquelle la drogue est vendue, précise le rapport. Celui-ci indique également que les saisies de haschisch d'origine marocaine opérées en 2002 au Maroc (66 tonnes) et en Europe de l'Ouest (735 tonnes) ont représenté environ le quart de la production.
Les reponsables marocains ont assuré que le développement des zones de culture était "stabilisé", tout en soulignant les difficultés de la lutte contre la drogue dans le Rif, une région à la fois montagneuse, très peuplée et enclavée.
M. Benhima a rappelé que plusieurs programmes en cours visaient le désenclavement et le développement économique de la région, tout en soulignant que cela resterait insuffisant au regard d'un phénomène "dont les facteurs de croissance échappent au Maroc". Il a appelé à la "coopération internationale indispensable" en soulignant que les solutions passaient par l'introduction de cultures de substitution, de nouvelles infrastructures et par la modernisation de l'organisation sociale de la région.
Avec AFP

la culture du cannabis s'étend

MessagePosté: 21 Jan 2013, 03:36
par Anonymous
Et quand on sait que 90% du cannabis consommé en France transit via le détroit de Gibraltar, et que le gouvernement marocain ne partagent aucune information avec les Espagnols, on comprend mieux le double language du gouverneent marocain, et les visites tant prisées de notre cher président au roi de ce pays.

De qui se moque t-on? Toujours du blabla pour les médias...