ANNEXES
Le modèle étranger qui intéressait le plus le rapporteur et la présidente, souvent porté aux nues au cours des auditions, est la Suède, oubliant que ce pays a aussi de nombreux travers et que leur modèle autoritaire et policier serait intenable ici, ne serait-ce que pour ce qui concerne la distribution des boissons alcoolisées…
Parmi les thèmes récurrents :
Le " relargage " avec le cannabis
Le rapporteur s’est beaucoup intéressé à une théorie qui affirme que l’usager de cannabis peut subir une remontée d’effet du cannabis plusieurs jours, voire plusieurs semaines ou mois après la dernière consommation, suite à un " relargage " de THC. Cette théorie est intéressante pour les prohibitionnistes, car elle justifierait la possibilité d’exclure une personne de toute vie sociale au moins le temps où l’on peut détecter de quelque manière que ce soit des traces de THC, ou plus exactement des " métabolites " de THC, c’est-à-dire la molécule décomposée. Interrogé à ce sujet, l’avocat Francis Caballero l’a rejetée. Mais d’autres, comme le Dr Saladin (voir annexe) ou le Dr Hovnanian, ont affirmé la véracité de cette thèse, comme si ces métabolites pouvaient se reconstituer en molécule psycho-active.
Le plus étonnant des auditionnés dans cette histoire reste le Pr Mura, qui œuvre tant pour la répression du cannabis, en étant la nouvelle caution scientifique, au point d’agacer même certains de ses collègues. A cette question, il commença par douter de cette théorie, en toute honnêteté ; mais, devant la déception perceptible sur la tribune, il finit par affirmer que oui, ça existe, c’est prouvé. Ce qui est étonnant, c’est qu’il ne dit pas la même chose dans ses autres contributions, comme dans une réponse qui nous est parvenue à une question posée par la présidente de l’association Marilou (voir ci-dessous) sur ce sujet. Heureusement que les auditionnés déposent sous serment !
Réponse du Pr Mura à une demande d'explications de Nadine Poinsot (association Marilou), à propos du " relargage " :
" Il est impossible de préciser clairement les phénomènes de relargage tissulaire concernant le cannabis. Les études sur ce point sont insuffisantes. Ce que nous savons actuellement :
1. Le THC est très lipophile et va se fixer sur tous les tissus lipidiques de l'organisme.
2. Cette fixation est longue ; une étude (Johansson et coll., Biomed Chromatogr 1989 ; 3 : 35-38) a montré la présence de delta-9-THC dans des biopsies de tissus adipeux 4 semaines après la dernière consommation.
3. Le relargage se fait donc très lentement. C'est pourquoi nous retrouvons du THC-COOH dans les urines pendant plusieurs jours à plusieurs semaines.
C'est aussi pourquoi nous ne retrouvons pas de THC dans le sang à concentrations significatives à partir de quelques heures après la consommation. Ce relargage très lent est aussi une des raisons pour lesquelles les signes de sevrage sont très discrets avec ce produit.
4. Quant au relargage brutal dont il est fait mention dans certains ouvrages, il faut être très prudent. Ces affirmations ne reposent que sur des témoignages de sujets qui déclarent avoir revécu, plusieurs jours, voire semaines après la dernière consommation, les effets du THC.
Mais il est important de noter qu'aucune étude à ce jour n'a été consacrée à ce sujet. Le relargage brutal lié à un stress n'est pour l'instant qu'une hypothèse. Si ce phénomène existe réellement, il ne devrait se produire que dans des circonstances très exceptionnelles.
En résumé, dans l'attente de données scientifiques fiables, il n'est aujourd'hui pas sérieux d'expliquer le comportement anormal d'un sujet ayant consommé il y a plusieurs jours du cannabis par ce phénomène de relargage. "
Il est dès lors étonnant que le Pr Mura ait dit le contraire devant la commission, visiblement pour satisfaire l’attente exprimée dans la question du rapporteur, comprenant rapidement l’intérêt politique de répondre par l’affirmative alors qu’au fond de lui-même il doute fortement de la véracité de cette théorie. On mesure là toute la précaution qu’il faut avoir quant à ces déclarations sous serment, de même que la pertinence des critiques à l’encontre de ce toxicologue exposées dans un numéro récent de la Recherche qui consacrait un dossier au cannabis.
Le cannabis actuel est bien plus fort et dangereux que celui des années soixante-dix
On ne peut pas vraiment en vouloir aux auditionnés qui ont soutenu cette affirmation, car il s’agit bien d’une croyance largement répandue. Curieusement, tous les témoignages d’expériences parvenus au CIRC affirment que les haschisch ou herbes qu’on trouvait dans ces années soutenaient largement la comparaison, certains produits les dépassant même de loin, comme de la marijuana colombienne ou de l’herbe venue du Zaïre ; ou encore les haschisch arrivant du Népal, d’Afghanistan et du Liban.
Bien sûr, si on fait la comparaison avec les premières tentatives de faire pousser des graines inadaptées à nos climats car venant de régions tropicales, ce que l’on produit en Europe est largement meilleur aujourd’hui. Cela étant, il est vrai que la qualité s’était dégradée de manière continue durant les années quatre-vingt, avec des " coupages " de plus en plus scandaleux, avant de remonter sensiblement depuis que l’Europe arrive à produire sur son sol ou dans des appartements du cannabis de qualité tout à fait acceptable, qui fait concurrence aux exportations marocaines, qui étaient jusque-là en position de quasi-monopole.
Alors comment expliquer la différence de pourcentage en THC annoncé ? Soit la méthodologie, la référence qui définit le " 100 " du pourcentage n’est pas la même. Déjà qu’elle diffère notablement selon s’il s’agit de déterminer la teneur en THC de cannabis illicite ou celle du chanvre industriel… Dans le premier cas, on ne retient que les sommités fleuries, ce qui tire les résultats ves le haut, dans le second c’est toute la plante qui est comptée, racines comprises, ce qui amène vers des planchers très bas. Soit les études d’alors ont porté sur de mauvais produits.
Avant, on croyait le cannabis inoffensif,
mais des études récentes ont prouvé son extrême nocivité
Ou, comme titrait le Monde (29 mai 2003) : " Longtemps vide, le dossier scientifique des effets du cannabis sur la santé s'est étoffé ces toutes dernières années." Rien n'est plus faux!
Il y a longtemps qu'on nous a rebattu les oreilles des terribles dangers du chanvre, avec pléthore d'études alarmistes sur les dangers du cannabis à l’appui – parmi ces auteurs le Pr Nahas, très actif en ce temps-là, est resté le plus célèbre. Il était question de folie et schizophrénie, de " psychose cannabique ", de cancers, de leucémies, de " syndrome de latérisation gauche ", de malformations d’enfants nés de pères impuissants et de femmes stériles à cause du cannabis… Rien ne manquait, seul le constat dans la société de tous ces dégâts théoriques faisait défaut. Mais voilà, ce " dossier plein " s'est " vidé " petit à petit, au fur et à mesure que les imprécisions, les " erreurs " de méthodologie ou d’interprétation, en un mot les " trucages " de ces études devenaient évidents et reconnus. Si bien qu'il s'est retrouvé " vide ", comme l’affirme à juste titre le Monde.
" Vide " insupportable pour les prohibitionnistes, qui l’ont comblé à coups d’études qui ont l’avantage d’être " récentes ", parfois précipitées, souvent de simples compilations d’études non vérifiées ni même discutées (comme celle avancée par le Dr Saladin), par des résumés approximatifs, mais allant dans le sens souhaité – à l’exclusion des autres, bien entendu –, ne s’appuyant que sur des cas " cliniques " exceptionnels, vite interprétés autour du seul cannabis, qui ne sont pas sans rappeler les précédentes...
Attendons un peu et voyons ce que des experts indépendants diront de ces études, et l’on verra que ce dossier qui s’est en apparence bien rempli ces derniers temps, comme cela a été souvent dit lors des auditions, se " videra " tout pareillement.
Parmi les nombreux prohibitionnistes entendus,
Le Dr Saladin mérite une mention spéciale
Le Dr Saladin a présenté au Sénat une curieuse synthèse de l’histoire des civilisations et du cannabis. Si elle avait pour but de briller par la culture historique tout en édifiant les commissaires sur les horreurs du cannabis, elle nous est apparue comme un résumé de ses méthodes d’analyse.
Son exposé historique démarre avec les hindous, qui ont fait, d’après lui , du dieu de la " destruction ", Shiva, également celui du cannabis... Toute personne connaissant un tant soit peu l’hindouisme signalera que c’est plus compliqué que ce résumé simpliste des attributs divins, et que Shiva n’est pas le seul dieu associé au chanvre indien, Ganesh est aussi célèbre pour ça. Shiva est d’abord le dieu de la " transformation ", la divinité de la " destruction ", au sens où voulait l’évoquer le Dr Saladin, est la déesse Kali, qui, elle, n’a aucun lien avec le cannabis. Il tente malgré tout de faire de cette coïncidence obtenue à coups d’approximations une reconnaissance de l’équation cannabis égale destruction qu’il attribue à la sagesse indienne. Seule la suffisance associée à l’ignorance peut servir de bénéfice du doute et éviter la qualification de mensonge et de manipulation pour définir cet exposé sur le cannabis dans la culture indienne.
Ensuite, il affirme avec autorité que les Chinois ont abandonné le cannabis parce que c'était un poison, à la fois " yin " et " yang ", pour recourir à l'acupuncture. Et que c'est donc par refus du cannabis, utilisé comme médicament dans l’Antiquité chinoise, que l'acupuncture aurait été inventée… Surprenant, voilà qui intéressera les sinologues.
Puis il aborde les Scythes, connus grâce à Hérodote pour faire brûler du chanvre indien lors de cérémonies et s’enivrer des fumées dans des huttes. Le Dr Saladin raconte qu’ils consultèrent Hippocrate car ils souffraient de " langueurs ". Donc on a dû attendre plus de 2000 ans, affirme sans rire le Dr Saladin, pour savoir que c'était à cause du cannabis qu'ils souffraient et demandaient de l'aide au sage et docte Hippocrate. Les symptômes décrits peuvent être n’importe quelle maladie peu connue à l’époque, mais le Dr Saladin est sûr que c’est à cause du cannabis, et ce seulement parce que ce sont des Scythes. Or ce sont sans doute des Scythes " athénisés " qui sont allés consulter le célèbre médecin grec, et non ceux des steppes, géographiquement très éloignés, des " archers scythes ", qui, malgré leur statut officiel d’esclave, servaient de gardiens de la paix dans la cité (et dont Aristophane se moque, surtout pour leur accent), pour le maintien de l’ordre. Donc cela réduit d’autant la très faible possibilité que ce soit le cannabis la cause de ces " langueurs ", puisque cela se déroule dans un cadre athénien, et non dans le cadre culturel de ces Scythes de la mer Noire.
Ce déterminisme des individus et de leurs comportements en fonction de leur appartenance ethnique s’est surtout manifesté à la fin de son chapitre consacré aux Scythes, quand il fit remarquer que les Scythes étaient le seul peuple indo-européen à pratiquer le sacrifice d’enfant, sous-entendant qu’il était aussi le seul peuple indo-européen à consommer du cannabis et qu’il y a un lien entre cette horreur cultuelle et la consommation de cette plante pour ses effets euphorisants. Bien entendu, les Scythes ne sont pas le seul peuple indo-européen à avoir consommé le chanvre, à commencer les Indiens cités plus haut. Cette remarque n’est pas moralement innocente, car elle sous-tend également une croyance, qu’on peut qualifier de raciste, répandue dans l’extrême droite que les Indo-Européens constituent en eux-mêmes une race et une culture supérieures aux autres, et si la barbarie était quasiment la règle chez les autres durant l’Antiquité, elle n’aurait été qu’exceptionnelle chez les Indo-Européens… à cause du cannabis.
Dans cette histoire de l’humanité au pas de charge, il passe alors aux Assyriens, qui eux aussi consommaient du cannabis et ont " déporté " (sic) les juifs à Babylone... Les mots ne sont pas innocents, il s’agit bien de suggérer une équivalence entre ces Assyriens et les nazis, ou plus exactement entre consommateurs de cannabis et nazis ; l’effet est calculé. " Là, les juifs ont vu que le cannabis, c'était pas bien " – où a-t-il trouvé cette opinion antique ? 150 ans plus tard, conclut le Dr Saladin après ce parallèle contestable, et même odieux, " les Assyriens avaient disparu ". Omettant de rappeler tout ce que nous devons à cette civilisation, ce qui plaiderait en faveur du cannabis, et que ce fut un autre peuple consommateur de chanvre indien qui mit fin au dernier règne assyrien : les Perses. Mais il ne s’embarrasse pas de logique, suggérant directement que c’est à cause du cannabis que les Assyriens ont fini par disparaître, et non les juifs. Pourtant, l’hindouisme du sous-continent indien est toujours bien vivace, avec un usage traditionnel du cannabis sur plus de 2500 ans.
Pour finir en beauté, il évoque le Vieux sur la montagne, rappelant que assassin vient de haschisch – ce qui n’est pas aussi simple que cela. Puis, enchaîne cet auditionné, les Mongols de Gengis Kahn ont trouvé dans la forteresse du vieux cette plante – là encore on se demande d’où ce docteur tient cela –, et 150 ans plus tard les Mongols avaient eux aussi " disparu " (sic), fait remarquer avec audace le Dr Saladin pour clore ce chapitre, à la grande satisfaction de la présidente et du rapporteur de la commission, époustouflés par tant d’érudition.
Tout cet exposé sur une histoire du cannabis et ses prétendus désastres sur les civilisations passées a comblé de joie la commission, qui n’a pas manifesté le moindre doute sur ces conclusions et rapprochements spectaculaires, sans doute éblouie par cette culture universaliste et humaniste.
Quand on voit la liberté qu’il prend dans ses approches historiques pour diaboliser le cannabis, on n’ose imaginer ce que c’est quand c’est dans son domaine de prédilection, la médecine, qu’il applique cette approche intellectuelle. Ça tient du grand bluff, mais visiblement très efficace auprès de ce petit peuple du Sénat, en quête de connaissances sur le cannabis.
Cannabis et ecstasy : après les déclarations sur l'étude d'une nouvelle dépénalisation, un élu national réagit
Par Bernard Plasait
(Sénateur de Paris, vice-président de DL)
Le Figaro du 25 septembre 2000
Accompagner la consommation? Un discours pervers.
Les vacances sont propices à toutes les expériences. Faut-il pour autant multiplier les points d'information sur l'ecstasy dans les soirées techno ?
Cette idée de Jack Lang qui plaide aussi pour un "débat national" sur le cannabis - dope les adeptes de la dépénalisation des drogues " douces ". On l'aura compris il ne s'agit pas d'interdire l'usage de ces produits, mais d'en accompagner la consommation par une information dite "de santé publique". Que les jeunes se défoncent s'ils le désirent, dit en substance le ministre de l'Education nationale, mais surtout qu'ils le fassent avec de la drogue pure. Un discours pervers qui ne peut qu'encourager la prise de stupéfiants. A croire que certains éléphants roses ont perdu la mémoire.
La libéralisation en Espagne : une explosion du trafic.
En Espagne, ce sont les socialistes eux-mêmes qui sont revenus sur la dépénalisation du cannabis après dix années d'expérience. Emmenés par Felipe Gonzalez, ils avaient voté la loi du 5 juin 1983 qui dépénalisait la consommation de drogue à titre individuel. Restaient passibles de sanctions pénales ceux qui "promeuvent, favorisent ou facilitent la consommation par la culture, la fabrication, le trafic ou la possession à cette fin".
Le système reposait sur le principe que la libéralisation de la consommation devait casser le trafic et rationaliser les comportements du fait même de la disparition de l'interdit.
[Nota, c’est toute la différence entre la dépénalisation simple, qui ne laglise pas la distribution, et la légalisation qui, en organisant la production et la distribution, est seul à même de " casser les trafics.]
C'est tout le contraire qui s'est produit. Le trafic a explosé. Plus de deux cents tonnes de haschisch récupérées par la police chaque année. Cent fois plus qu'en France ! Plus de dix tonnes de cocaïne saisies ! Et ce n'était que la partie émergée de l'iceberg l'essentiel du trafic, on le sait, passe à travers les mailles du filet.
Une logique de mort
Ainsi va la logique des vendeurs de mort, plus on inonde la jeunesse de drogue, plus elle en consomme. Une loi invariable qui fait le jeu des organisations criminelles. En Espagne, elles avaient réussi à corrompre de hauts dignitaires de la garde civile et même un ancien préfet.
Il y a plus grave : le climat de dépénalisation a conduit à la banalisation des substances les plus nocives, favorisant le passage des " drogues douces " aux drogues dures.
En dix ans, le nombre d'overdoses a été multiplié quasiment par dix, passant de quatre-vingt-treize à huit-cent neuf morts. Sans parler de l'explosion des cas de sida liés à la réinjection de drogues par voie intraveineuse :
quatre en 1983 quatorze mille quatre cent soixante-dix-neuf en 1993 ! " En supprimant toute menace de sanction à la consommation, confie l'un des patrons du Plan national contre la drogue espagnol, nous nous étions privés d'un moyen efficace pour obliger les toxicomanes à suivre un traitement "
(…).
Le laxisme français.
Où en est la France? Le Comité national d'information sur la drogue livre un constat inquiétant sur la situation dans l'Hexagone. A combien de morts faut-il mettre le curseur pour que cesse enfin toute tentation suicidaire?
Les Espagnols, eux, ont dû se rendre à l'évidence : le 21 février 1992, la loi Corcuera sur la " protection et la sécurité du citoyen " mettait fin à l'" expérience cannabique " Formellement ce texte ne " pénalise" toujours pas la consommation de chanvre, mais il la sanctionne malgré tout, puisqu'il considère comme des " infractions graves " tant la consommation de drogue dans les lieux publics que le simple fait d'en détenir, " même si elle n'est pas destinée au trafic ". Les sanctions sont de nature administrative : suppression du permis de conduire jusqu'à 3 mois, amendes forfaitaire de 2000 francs pour le petit fumeur. Même le système français ne s'avère pas aussi dissuasif, au vu des peines généralement prononcées. Quand le ministère public ne renonce pas purement et simplement à exercer ses poursuites (…).
Nos voisins l'ont appris à leurs dépens: ce fléau puise sa force dans nos renoncements. Favoriser la consommation d’ecstasy ou de cannabis, quels que soient les arguments employés, c'est prendre le risque de voir s'allonger, comme en Espagne, la liste noire des overdoses. Jack Lang ne peut ignorer plus longtemps cette réalité qui dérange : en matière de drogue, la démagogie des uns fait toujours le malheur des autres.
PAR BERNARD PLASAIT, Sénateur de Paris, vice-président de DL.