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Du temps où j'étais président de la Fédé (c'est Arnaud du Circ-Bretagne qui
aujourd'hui assume cette fonction à haut risque) j'ai été convoqué moult
fois
à la brigade des stups. Ma dernière visite date de mars 2002, deux convocs
en
une puisqu'il s'agissait de m'auditionner à propos du numéro spécial
cannabis
publié par Asud et de J'attends une récolte, entre les mains du procureur de
Rodez. C'était quelques jours après avoir transformé, en pleine campagne
présidentielle, le Trianon en " cannabistrot "… Et à mon grand étonnement,
jamais il ne fut question de cet événement stupéfiant. Le fonctionnaire
chargé de m'auditionner dut à plusieurs reprises virer les inspecteurs qui
venaient prendre des nouvelles du Circ. C'était le bon temps, celui où le
sujet des drogues en général, et du cannabis en particulier, était
d'actualité. Libé en faisait sa première page, le Monde titrait : " L'herbe
s'invite dans la campagne ", et à tous les présidentiables on demandait de
se
prononcer pour ou contre la dépénalisation, voire la légalisation.
On faisait des plans sur la comète, on se disait qu'avec un président de
gauche le dialogue serait possible, que nous communiquerions sur la loi
d'amnistie, qu'une demande de grâce présidentielle avait une chance de
passer... et que j'échapperai à la prison. On se disait aussi que, si Chirac
était à nouveau élu, il nous resterait les législatives pour se faire
entendre.
C'est foutu. Le paysage politique a changé et le vent a tourné. Retour à la
case départ. Les médias, toujours prompts à retourner leur veste, présentent
désormais le cannabis sous un jour très défavorable. Ils ont osé mettre
Jérôme Expuesto - un symbole - en prison. Quant aux sénateurs, ils proposent
de créer une " commission d'enquête sur la politique de lutte contre les
drogues illicites " où ils s'offusquent de " l'attitude de certains hommes
politiques, qui se sont prêtés à l'organisation de soirées hallucinantes,
tout comme celles de quelques associations à vocation sanitaire qui
franchissent parfois la ligne jaune entre prévention et promotion ".
Incroyable, mais vrai, les alcooliers, sans doute rassérénés par le retour
de
la droite, ont sorti des " sous bocks " sur lesquels on peut lire " l'alcool
c'est pas la drogue, on n'est pas des dealers " (sic).
Non ! je n'ai pas l'intention d'abandonner le combat après dix ans de lutte,
seulement de ne plus avoir de responsabilités. Si je suis soulagé de ne plus
être le président de la Fédé (merci Arnaud), j'espère aussi être déchargé de
la présidence du Circ - Paris lors de l'assemblée générale prévue au début
de
l'année prochaine. Le problème, c'est qu'en toute logique je devrais être en
prison (cinq mois) pour ne pas avoir payé (je n'ai pas les moyens et encore
moins l'envie) les 90 000 francs d'amende auxquels j'ai été condamné en
avril
2001... et puis, il y a ces 60 000 francs que je dois encore au Trésor
Public
pour divers procès du siècle dernier. À l'heure d'aujourd'hui comme on dit,
je n'ai plus de domicile - donc pas d'adresse - et ce n'est pas demain la
veille que j'aurai les moyens de louer un appartement. Je ne voudrais pas
donner au fisc et à la justice l'impression de fuir... et par là même
m'exposer à un embastillement lors d'un banal contrôle routier.
Ne pouvant plus consacrer l'essentiel de mon temps et de mon énergie au Circ
(il en va de ma survie) et l'association n'ayant pas le droit (ni les moyens
d'ailleurs) de payer mes amendes, la Fédération des Circ a décidé
d'organiser
une opération de solidarité et de faire appel à la générosité des fumeurs,
notamment de celles et ceux qui se reconnaissent dans l'action et le
discours
du Circ.
C'est pourquoi nous avons réalisé un lot de huit cartes postales
représentant
- à l'exception d'un dessin original de Robert Shelton - des visuels conçus
par Phix lors de différentes opérations organisées par le Circ. Pour solder
à
jamais mes dettes actuelles, il nous faut vendre environ 6 000 lots de 8
cartes postales à 5 euros... Je sais, c'est beaucoup ! Mais je sais aussi
que
je peux compter sur votre solidarité, votre générosité et votre esprit
d'invention.
Me voilà donc livré au bon vouloir de la justice qui peut, d'un jour à
l'autre, m'envoyer en prison. Pas question d'entrer dans leur jeu. Je
continuerai, et les Circ avec moi, de promouvoir l'auto-production et de me
battre pour imposer une réforme de la loi de 1970.
Nous sommes nombreux, de plus en plus nombreux à revendiquer un bon usage du
cannabis. À nous de l'imposer au gouvernement avec des arguments et par des
actions. C'est en démontrant l'absurdité et la dangerosité de la loi que
nous
la ferons s'écrouler.
Cannabiques salutations
Jean-Pierre Galland
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Pour adhérer ou nous contacter, une réunion a lieu les vendredis soir au 21
ter, rue Voltaire (métro : Boulets-Montreuil). Sonner à "salle verte".
CIRC Paris : http://www.circ-asso.org/paris
206, rue de Belleville 75020