La ruée vers l'herbe aux Etats-Unis

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La ruée vers l'herbe aux Etats-Unis

Messagepar jack1 » 20 Nov 2017, 13:45

Source: http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

La ruée vers l'herbe aux Etats-Unis
Avec la légalisation de la consommation de
marijuana à des fins thérapeutiques dans
vingt-neuf Etats, la production de cannabis est
devenue une industrie florissante.
LE MONDE ECONOMIE | 17.11.2017 à 06h28 * Mis à jour le 17.11.2017 à 15h50 |
Par Chloé Hecketsweiler (Milford (Massachusetts), envoyée spéciale)

C'est un entrepôt coincé entre l'autoroute et la
forêt, dans la banlieue de Boston. Sur la façade
bleue, aucune enseigne ni logo ne révèle ce qui
se cache derrière les portes : l'une des plus
grandes fermes de marijuana de la
Nouvelle-Angleterre.
Le parfum des fleurs, mélange de réglisse et
d'herbe coupée, accueille les visiteurs dès
l'entrée, et les escortera dans les moindres
recoins de cette « usine ». Sur près de
3 000 mètres carrés, une succession de serres
éclairées par de puissants projecteurs abrite une
petite fortune : environ 1 million de dollars
(849 304 euros) entre les plants et les fleurs
déjà récoltées.

Le propriétaire, Sage Naturals, a investi plus de
10 millions de dollars pour reconvertir cet
ancien entrepôt. « Cela m'a pris beaucoup de
temps de lever les fonds nécessaires », raconte
Michaël Dundas, qui, jusqu'en 2012, exerçait
comme avocat à San Francisco, conseillant des
start-up dans la téléphonie mobile.
La compagnie a planté ses premières graines à
Milford à l'été 2016. Cette petite ville du
Massachusetts est l'emblème du « green rush » -
la ruée vers l'herbe - qui conquiert peu à peu
l'Amérique. Dans cet Etat, la consommation de
marijuana à des fins thérapeutiques a été
légalisée en 2012. Toujours illégale au regard de
la loi fédérale, la consommation de marijuana a
été ainsi autorisée dans vingt-neuf Etats du
pays, le premier à avoir statué étant la
Californie, en 1996.

Lire aussi : Comment Trump va gérer le
mouvement grandissant pour une légalisation du
cannabis ?

« Flower rooms »

Devenu une véritable industrie, le cannabis a ses
entrepreneurs, ses investisseurs, et même son
salon, le MJBiz, organisé du 14 au 17 novembre à
Las Vegas (Nevada). Ces pionniers du green
business convoitent le marché nord-américain
estimé à près de 7 milliards de dollars en 2016,
et plus de 22 milliards à l'horizon 2021 selon
ArcView, un cabinet de conseil.

Dans l'une des « flower rooms », la récolte bat
son plein. Posés sur des grilles à 40 cm du sol,
des milliers des pots s'alignent en rangs serrés.
Au plafond, des rangées de spots miment
l'alternance du jour et de la nuit tandis qu'un
système de climatisation sophistiqué régule la
température et l'humidité.

Casquette sur la tête et lunettes sur le nez,
deux salariés coupent les branches avant de les
suspendre à un cintre. Un plant donne entre 500
grammes et 1 kg de fleurs, et dans cet
environnement parfaitement contrôlé, il est
possible de réaliser plusieurs récoltes par an.
« Nous cultivons entre 4 000 et 5 000 plants et
produisons entre 400 et 500 livres de cannabis
par mois [soit 180 à 220 kg] », indique Marc
Vlachos, le responsable des cultures, recruté par
Sage fin 2014 pour préparer les demandes
d'autorisation.

Chaque plant porte une étiquette avec un
code-barres permettant une traçabilité tout au
long de la chaîne, et le nom de la variété :
Chocolope, Tangie, Grandaddy Purple ou encore
Kushberry. Sage Naturals cultive une soixantaine
de variétés de cannabis. Leur teneur en principes
actifs - le THC et le CBD - diffère, et leurs
propriétés supposées sont mises en avant pour
séduire les patients. Les plants issus de
croisements « maison » sont des secrets bien
gardés. Une petite équipe de jardiniers veille
sur la pépinière où les jeunes pousses
grandissent, avant d'être replantées et placées
dans les « flower rooms ».

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Andrew Sharp, le directeur marketing de Sage
Naturals arpente la pépinière, où les petits
plants de cannabis attendent d'être replantés.
Comme cela est exigé par la loi, tous ont été
cultivés à partir de graines.
CHLOÉ HECKETSWEILER / LE MONDE
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Soulager l'anxiété

Une fois récoltés, les plants sont
méticuleusement effeuillés et les fleurs mises à
sécher. Dans les salles et les couloirs
immaculés, des piles de seaux rouges et bleus
abritent la précieuse récolte. Les grappes de
bourgeons sont d'abord soigneusement détaillées.
« Je travaille ici à mi-temps et le reste de la
journée dans un salon de coiffure de la région.
Quel que soit le lieu, je coupe ! », plaisante
Karen Selznik, une employée de Sage Naturals.

Lire aussi : L'administration Trump inquiète le marché du cannabis

Son voisin, lui, est arrivé il y a un mois du
Colorado, un des Etats pionniers dans le business
de la marijuana, comme la Californie. « Cela fait
dix ans que je travaille dans cette industrie,
j'ai déménagé pour suivre son développement
ici », explique Tommy Burgett, ses bras tatoués
posés sur un bac de fleurs. De nombreux
passionnés sont venus comme lui travailler
à Milford, ou dans les deux dispensaires que Sage
Naturals a ouverts près de Boston.

Le premier a été inauguré en mars 2017 à
Cambridge, à quelques minutes de la prestigieuse
université Harvard. Situé en sous-sol, on y
accède par un escalier discret, après avoir
montré sa carte de patient. Sésame pour acheter
de la marijuana, elle est délivrée par des
médecins après une consultation médicale. Un peu
plus de 41 000 patients ont ainsi été certifiés.

Jason Sparrow, est l'un d'eux : ancien militaire,
il a été grièvement blessé à la jambe gauche « Je
viens de subir ma troisième opération. Le
cannabis m'aide à supporter la douleur et m'a
permis de réduire ma consommation de médicaments
à base d'opiacés », explique-t-il. Vétéran de la
guerre du Golfe, il a commencé à fumer du
cannabis à son retour pour soulager l'anxiété
liée à ce qu'il avait vécu pendant cette période.
« Je devais m'approvisionner auprès des dealers
dans la rue, mais je n'avais aucune idée de ce
que j'achetais », ajoute Jason Sparrow qui estime
dépenser 300 dollars par mois en marijuana.

« Même atmosphère qu'à Amsterdam »

Une centaine de patients viennent chaque jour
s'approvisionner dans le dispensaire de Sage
Naturals. Un menu leur est proposé avec
différentes variétés de fleurs, mais aussi des
huiles, des joints prêts à l'emploi, ou encore
des brownies, tous fabriqués et emballés à
Milford.

« C'est très professionnel, on retrouve la même
atmosphère qu'à Amsterdam », se félicite Lucas,
qui préfère ne pas donner son nom de famille afin
d'éviter des ennuis avec son employeur. Venu ici
pour la première fois sur les conseils d'un ami,
il consomme de la marijuana pour soigner une
douleur au genou.

Une autre cliente, Kristyna Gignac, fume pour
diminuer son anxiété. « Ici, c'est un peu plus
cher que dans la rue, mais les variétés sont
meilleures. J'ai dépensé 400 dollars en une
semaine car je voulais tout essayer ! »,
raconte-t-elle. Selon ArcView, les patients du
Massachusetts devraient consacrer cette année
100 millions de dollars à leurs achats de
marijuana et plus de 1 milliard de dollars dès
2020.

Dans son cabinet situé dans un quartier chic de
Boston, le docteur Robert Dye voit défiler toute
sorte de patients, « de 20 à 90 ans ». « Ceux qui
souffrent d'un cancer me sont adressés par les
hôpitaux. Dans ces établissements, les médecins
ne sont pas autorisés à délivrer des certificats
car ils reçoivent des fonds fédéraux », souligne
ce médecin old school, une gravure de chasse et
son diplôme d'Harvard accrochés au-dessus de la
tête.

Bonne affaire pour les finances de l'Etat

Depuis qu'il est autorisé à prescrire du
cannabis, les patients se bousculent dans son
cabinet. Une consultation supplémentaire a même
été ajoutée le samedi. « Nous avons des
publicités sur deux sites Internet spécialisés et
nous venons juste de publier une annonce dans un
journal local en espagnol », se félicite
Jeannette Upil, son assistante. Un peu plus de
200 médecins ont été accrédités dans l'Etat.

La marijuana est aussi une bonne affaire pour les
finances du Massachusetts. Ce « green business »
lui a déjà rapporté 7 millions de dollars en
taxes et droits d'entrée, et la cagnotte ainsi
constituée devrait atteindre 13 millions de
dollars fin 2017. La légalisation de la marijuana
à usage récréatif, votée en 2016, devrait doper
ces revenus.

Dans le Nevada, où c'est le cas depuis juillet,
le gouvernement a empoché près de 3,7 millions de
dollars en un seul mois et table sur un revenu
annuel de 120 millions. En Californie, où la
vente de la marijuana sera autorisée à partir du
1er janvier 2018, le gouvernement compte
percevoir jusqu'à 1 milliard par an.
Le Massachusetts pourrait ainsi empocher un peu
plus de 180 millions de dollars, calcule Jeffrey
Miron, professeur d'économie à l'université
Harvard et auteur d'une étude publiée en 2010 sur
l'impact budgétaire de la légalisation des
drogues aux Etats-Unis. Selon ses estimations
actualisées pour 2015, les Etats et le
gouvernement fédéral pourraient collecter
21 milliards de dollars de taxes en légalisant la
marijuana et économiser 17 milliards de dépenses
liées à la prohibition.

Le bénéfice pourrait être encore plus grand

Outre la Californie, les grands gagnants seraient
le Texas (avec une cagnotte évaluée
à 738 millions de dollars), la Floride
(545 millions) et l'Etat de New York
(531 millions). « La marijuana peut être taxée
jusqu'à 20 %-30 %. Au-delà, une partie des
transactions bascule vers le marché noir »,
souligne l'universitaire.

Selon lui, le bénéfice pourrait être encore plus
grand si le commerce de la marijuana était
purement et simplement dérégulé. « Toutes ces
règles et autorisations sont inutiles. Personne
ne se prononce sur le nombre de Starbucks dans la
ville de Boston », plaide Jeffrey Miron, selon
qui les dispensaires devraient être logés à la
même enseigne que les autres commerces.

De quoi faire s'étrangler Jeff Sessions, le
ministre américain de la justice, qui déclarait
en septembre : « Je n'ai jamais pensé qu'il était
opportun de légaliser la marijuana. Il ne me
paraît pas évident que le pays se porterait
mieux, si on pouvait en acheter à tous les coins
de rue. »
Les nanas sont de sortie !

Jdc Bambata tikiseedbank !

FxYxS

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