Page 1 sur 1

Canna­bis Regar­dez la savou­reuse provo­ca­tion d'un élu UD

MessagePosté: 20 Mai 2016, 14:39
par jack1
Source: http://www.vsd.fr/actualite/cannabis-re ... ideo-14012

Voir la video dans le lien source.

Luc Toro, conseiller d'Ile-de-France, a proposé hier de dépis­ter ses collègues écolos pour voir s'ils avaient fumé.

Aux grands maux, les grands remèdes. La région Île-de-France a adopté hier une mesure jugée contro­ver­sée pour lutter contre la consom­ma­tion de canna­bis au lycée, respon­sable notam­ment du décro­chage scolaire pour les fumeurs régu­liers. Sa prési­dente Valé­rie Pécressea en effet fait vali­der le finan­ce­ment de tests sali­vaires de dépis­tage de drogue desti­nés aux établis­se­ments fran­ci­liens. Il s’agira pour les provi­seurs qui le souhaitent « d’éta­blir un diagnos­tic sur la consom­ma­tion des substances addic­tives » au sein de leurs lycées, et d’iden­ti­fier les éven­tuels trafics à proxi­mité. Les tests seront ainsi menés sous couvert du secret médi­cal et les résul­tats seront exclu­si­ve­ment commu­niqués à la famille ou au lycéen s’il est majeur.

La vice-prési­dente char­gée de l’Edu­ca­tion, Agnès Evren, assure qu’il s’agit là d’une « poli­tique de préven­tion », et en aucun cas un arse­nal de « suspi­cion et d’ac­cu­sa­tion ». Elle ajoute que la situa­tion l’im­pose, 10% des jeunes de la région fumant « plus d’un joint par jour ». Mais dans l’hé­mi­cycle du conseil régio­nal, les débats ont été âpres. Le FN a dénoncé « un enfu­mage », le Front de Gauche a pointé une « stig­ma­ti­sa­tion cari­ca­tu­rale » et le PS s’est inquiété du « rôle de police » conféré aux provi­seurs.

Pour faire face à cette fronde géné­ra­li­sée, certains élus de la droite et du centre ont dû expli­ci­ter les besoins d’un tel recours concer­nant un sujet « tabou ». Parfois, assez maladroi­te­ment. C’est notam­ment le cas du conseiller UDI Ludo­vic Toro, qui a carré­ment adressé une provo­ca­tion directe à l’en­contre des verts. Il n’a pas hésité à propo­ser de tester ses collègues, pour savoir si eux-mêmes étaient des fumeurs de canna­bis.

Pour en arri­ver là, il a commencé son inter­ven­tion en deman­dant à son audi­toire, sans aucun détour : « Combien d’entre nous ont des connais­sances et des proches qui fument régu­liè­re­ment ? ». Et de pour­suivre sur une tran­si­tion toute trou­vée : « D’ailleurs, au vu des chiffres de consom­ma­teurs régu­liers de canna­bis chez les adultes, sur les 209 conseillers régio­naux de notre assem­blée, il devrait y avoir 17 d’entre nous qui sont des fumeurs régu­liers et 8 des fumeurs quoti­diens ».

Une logique qui fait fina­le­ment dire à l’élu qu’il serait ainsi judi­cieux de « donner l’exemple aux lycéens » en se testant « aujourd’­hui ». Il a alors sorti un sachet rempli de tests, signa­lant au passage de façon assez sarcas­tique qu’il n’avait pas pu en appor­ter assez pour toute la salle. Puis, sur le même ton, il déclare : « je vous propose de tester en premier ceux qui sont le plus proche de la nature, Europe Ecolo­gie Les Verts ». Un raccourci qui fait bondir les concer­nés. Valé­rie Pécresse tente alors de reprendre la main : « Ça dérape, il faut conclure ! ». Ce que fait Luc Toro.

« Si les tests s’avé­raient posi­tif, je saurais alors les orien­ter vers des struc­tures adéquates de la région », s’amuse fina­le­ment le conseiller UDI, dans un joyeux tinta­marre. La provo­ca­tion n’a évidem­ment pas été du goût de l’en­semble des parle­men­taires, certains se sont même empor­tés dans la suite des échanges, hors caméra. Le groupe EELV a notam­ment dénoncé une « stig­ma­ti­sa­tion », ce à quoi Luc Toro a répondu que malgré la propo­si­tion, il ne les soupçon­nait pas d’être « posi­tifs » au canna­bis. Comble de l’iro­nie, le conseiller UDI n’était même pas favo­rable aux tests sali­vaires de dépis­tage. En fait, il voulait simple­ment déclen­cher une petite gué-guerre pour animer son après-midi.