Source : http://www.midilibre.fr/2012/11/21/les- ... 598198.php
Les Cannabis social clubs débarquent en France
Afin de s'affranchir des réseaux mafieux, les fumeurs de cannabis ont décidé de s'organiser en coopératives. Une initiative risquée en France.
CSC comme Cannabis social clubs. C'est ainsi que l'on prénomme les associations de consommateurs de marijuana qui cultivent eux-même leurs plantations. Leur objectif ? Se fournir sans avoir à côtoyer les dealers. Ces clubs, à visée non lucrative, prônent une "autoproduction contrôlée", censée répondre avant tout à des besoins thérapeutiques. Le chanvre serait un remède éprouvé contre l'épilepsie, l'asthme ou l'anxiété.
Ces consommateurs d'un genre nouveau s'approvisionnent donc directement dans leurs jardins ou sur leur balcon, quand ce n'est pas dans leurs placards. Dans chaque club, une partie des adhérents cultive quand l'autre paie une cotisation pour financer la production.
Jusqu'à 0,25€ le gramme
En Espagne, où la pratique est tolérée, les premiers CSC sont apparus au début des années 2000. Chaque membre doit débourser 10€ pour intégrer un club, puis verser 120€ par an, comme l'explique le site Réponse à tout. Un passe-droit qui donne droit à l'acheteur de repartir avec du cannabis vendu entre 6 et 7€ le gramme. En France, les prix peuvent chuter jusqu'à 0,25€ le gramme, selon le site de France info. Une belle économie si l'on s'en réfère aux 10€ à débourser sur le marché noir.
Cette initiative aux prétentions solidaires peut cependant coûter très cher. Jusqu'à 750 000€ d'amende et 20 ans de prison pour la fabrication ou la production illicites de cannabis, selon l'article 222-35 du code pénal. Et jusqu'à 30 ans de réclusion et 7,5 millions d'euros d'amende si cette infraction est commise en bande organisée.
150 Cannabis social clubs
Pour Dominique Broc, représentant du Collectif d'information et de recherche cannabique, interviewé par Les Inrocks, "l'ambition est (pourtant) d'être solidaires". Ces clubs n'ont pas été inventés pour "avoir plus à fumer" mais pour "collaborer avec les autorités en toute transparence", explique-t-il, assurant vouloir "faire de la prévention en incitant par exemple les gens à utiliser des filtres en fumant leurs joints".
Il y aurait plus de 200 000 cultivateurs de cannabis, selon une enquête de 2007 de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. La France accueillerait déjà 150 structures de ce type.
En Uruguay, la Junta nacional de drogas (JND), organisme dépendant de la présidence de la République, est chargée de définir et communiquer la ligne politique du gouvernement. Elle a mis au point une vidéo expliquant ce qu'est un cannabis social club.