Cannabis Swiss made
Posté: 21 Jan 2013, 04:39chanvre indoor
Cannabis Swiss made
source : http://www.lematin.ch/actu/suisse/canna ... ade-361172
Image © Keystone
La culture individuelle de cannabis continue sa progression en Suisse. Mais gare à ceux qui voient trop grand.
Eric Felley - le 13 décembre 2010, 21h56
Le Matin
A fin novembre, la police vaudoise a découvert une culture de chanvre «indoor» au Mont-sur-Lausanne. La semaine dernière, elle annonçait avoir arrêté un artisan de Lausanne, reconverti dans la culture hors sol en pleine ville et trahi par des cambrioleurs. Dimanche dernier, lors de l’incendie d’une ferme en Appenzell, les policiers ont découvert une autre entreprise du même genre. A chaque fois ce sont des centaines de plants qui ont été saisis et détruits, ainsi que le matériel usuel: lampes à sodium, ventilateurs et système d’irrigation. Depuis 2001, les dénonciations annuelles pour culture illégale du chanvre ont doublé en Suisse, passant d’environ 350 à 800.
Porte-parole de la police vaudoise, Jean-Christophe Sauterel estime que ces prises ne sont pas le fruit du hasard: «Pour des cultures d’une certaine dimension, il est difficile de rester discret. Il faut des locaux, de l’énergie, de l’eau, il y a l’odeur. On vit dans un petit pays, tout se sait, tout se voit. Par contre, pour les cultures dans la sphère privée avec quelques plants, les risques sont moins grands.»
Patron d’un shop dans la région fribourgeoise, P. constate dans ce contexte que la production individuelle est en hausse constante: «Pour beaucoup de gens, qui travaillent dans le tertiaire notamment, il est devenu de plus en plus problématique de se fournir en produits finis dans la rue. De plus, la qualité n’est pas garantie. Celui qui produit sait ce qu’il fume. Et avec cinq ou six plants, cela suffit à sa consommation annuelle.» Mais il y a aussi ceux qui se lancent pour faire de l’argent facile avec quelques centaines de plants: «Ce n’est pas si facile que cela, prévient P. Il faut pas mal d’heures de travail et de connaissances pour éviter les maladies. Beaucoup abandonnent assez vite.» Ou se font prendre.
Dans une récente intervention au Conseil national, la radicale bernoise Christa Markwalder, favorable à la dépénalisation du cannabis, estimait qu’aujourd’hui «8,7% des consommateurs cultivent eux-mêmes». Ce qui représenterait, sur une population estimée de 200 000 fumeurs réguliers, 17 500 plantations personnelles… En 2008, avec environ 800 dénonciations, moins de 5% des contrevenants se sont fait attraper.
Le phénomène n’est de loin pas réservé à la Suisse. En France, l’Observatoire national de la délinquance a rendu à fin novembre dernier un rapport alarmant sur le phénomène de la culture indoor «made in France»: «La production nationale de cannabis a décuplé en trente ans.» Il signale aussi que 80% des producteurs le font aujourd’hui pour leur propre consommation. «La France est très bien organisée, relève un membre romand des Amis du chanvre, les producteurs ont plein de trucs et d’astuces. Avec une demi-armoire, ils arrivent déjà à bricoler quelque chose. Les Suisses, même dans l’illégalité, font les choses d’une manière plus réglementaire…»
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source : http://www.lematin.ch/actu/suisse/canna ... ade-361172
Image © Keystone
La culture individuelle de cannabis continue sa progression en Suisse. Mais gare à ceux qui voient trop grand.
Eric Felley - le 13 décembre 2010, 21h56
Le Matin
A fin novembre, la police vaudoise a découvert une culture de chanvre «indoor» au Mont-sur-Lausanne. La semaine dernière, elle annonçait avoir arrêté un artisan de Lausanne, reconverti dans la culture hors sol en pleine ville et trahi par des cambrioleurs. Dimanche dernier, lors de l’incendie d’une ferme en Appenzell, les policiers ont découvert une autre entreprise du même genre. A chaque fois ce sont des centaines de plants qui ont été saisis et détruits, ainsi que le matériel usuel: lampes à sodium, ventilateurs et système d’irrigation. Depuis 2001, les dénonciations annuelles pour culture illégale du chanvre ont doublé en Suisse, passant d’environ 350 à 800.
Porte-parole de la police vaudoise, Jean-Christophe Sauterel estime que ces prises ne sont pas le fruit du hasard: «Pour des cultures d’une certaine dimension, il est difficile de rester discret. Il faut des locaux, de l’énergie, de l’eau, il y a l’odeur. On vit dans un petit pays, tout se sait, tout se voit. Par contre, pour les cultures dans la sphère privée avec quelques plants, les risques sont moins grands.»
Patron d’un shop dans la région fribourgeoise, P. constate dans ce contexte que la production individuelle est en hausse constante: «Pour beaucoup de gens, qui travaillent dans le tertiaire notamment, il est devenu de plus en plus problématique de se fournir en produits finis dans la rue. De plus, la qualité n’est pas garantie. Celui qui produit sait ce qu’il fume. Et avec cinq ou six plants, cela suffit à sa consommation annuelle.» Mais il y a aussi ceux qui se lancent pour faire de l’argent facile avec quelques centaines de plants: «Ce n’est pas si facile que cela, prévient P. Il faut pas mal d’heures de travail et de connaissances pour éviter les maladies. Beaucoup abandonnent assez vite.» Ou se font prendre.
Dans une récente intervention au Conseil national, la radicale bernoise Christa Markwalder, favorable à la dépénalisation du cannabis, estimait qu’aujourd’hui «8,7% des consommateurs cultivent eux-mêmes». Ce qui représenterait, sur une population estimée de 200 000 fumeurs réguliers, 17 500 plantations personnelles… En 2008, avec environ 800 dénonciations, moins de 5% des contrevenants se sont fait attraper.
Le phénomène n’est de loin pas réservé à la Suisse. En France, l’Observatoire national de la délinquance a rendu à fin novembre dernier un rapport alarmant sur le phénomène de la culture indoor «made in France»: «La production nationale de cannabis a décuplé en trente ans.» Il signale aussi que 80% des producteurs le font aujourd’hui pour leur propre consommation. «La France est très bien organisée, relève un membre romand des Amis du chanvre, les producteurs ont plein de trucs et d’astuces. Avec une demi-armoire, ils arrivent déjà à bricoler quelque chose. Les Suisses, même dans l’illégalité, font les choses d’une manière plus réglementaire…»