Les fumeurs de marijuana s'exposent à un accroissement de 70% du risque d'être atteint d'un cancer des testicules dans sa forme la plus agressive, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis.
Chez les hommes fumant de la marijuana au moins une fois par semaine ou depuis l'adolescence, ce risque est deux fois plus grand que chez les hommes n'en ayant jamais inhalé, soulignent les auteurs de cette recherche publiée dans la version en ligne du journal Cancer daté du 9 février.
"Nos travaux ne sont pas les premiers à laisser penser que certains aspects du mode de vie ou l'environnement présentent un risque de cancer des testicules mais c'est la première fois qu'une étude analyse le lien entre la consommation de marijuana et ce cancer", relève le Dr Stephen Schwartz, épidémiologiste du Fred Hutchinson Cancer Research Center à Seattle, principal auteur de cette recherche.
Les résultats conduisent aussi à penser que l'usage de la marijuana pourrait être spécifiquement lié au développement de tumeurs des testicules dites germinales non-seminomateuses. Cette forme très agressive frappe les hommes entre 20 et 35 ans et compte pour environ 40% de tous les cas de cancer des testicules, qui reste très rare même si les cas augmentent depuis ces dernières décennies. La forme la plus commune (seminomateuse) évolue plus lentement et touche les hommes dans la trentaine et la quarantaine.
Depuis les années 1950, l'incidence des deux principales formes de cancer des testicules (non-seminomateuses et seminomateuses) a augmenté de 3 à 6% par an aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Durant la même période, l'usage de la marijuana a augmenté dans les mêmes proportions, une observation qui a conduit les chercheurs à avancer l'hypothèse d'un lien entre cette drogue et le cancer des testicules.
Pour cette étude, les chercheurs ont interviewé 369 hommes âgés de 18 à 44 ans diagnostiqués d'un cancer des testicules sur leur usage de marijuana. Ils ont également interrogé un groupe de contrôle de 979 hommes en bonne santé et évalué leur consommation de marijuana. (afp)
Source: 7sur7