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Drogues et prohibition dans "Le Monde"

MessagePosté: 21 Jan 2013, 04:26
par raph
Voici ma lettre publiée dans Le Monde daté du 23 décembre 2008.
Comme quoi il n'est pas inutile d'envoyer nos coups de gueule à courrier-des-lecteurs@lemonde.fr (entre autres) :)

Notez les nuances entre les deux versions :

(Texte envoyé)
Vous citez A. Maria Costa, directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime : « Depuis que [les Talibans] transforment l'héroïne sur place, leurs gains ont explosé, c'est ainsi qu'ils financent leur guerre » (Le Monde du 12/12). Une telle naïveté est confondante. Comment peut-on déplorer que la rentabilité très concurrentielle des drogues enrichisse les réseaux criminels, et dans le même temps, cautionner voire encourager la politique de prohibition qui génère, par son principe même, de tels profits ? Les effets paradoxaux de cette politique répressive, incohérente et mortifère sont régulièrement dénoncés par un nombre croissant d'organisations et de personnalités de tous pays, qui défendent des propositions alternatives, comme la Coalition européenne pour des politiques justes et efficaces en matière de drogues (ENCOD). Alors que le débat agite la presse anglo-saxone, il est curieusement absent de la nôtre (à quelques exceptions près, comme le Monde Diplomatique). L'importance du sujet, et ses enjeux cruciaux pour les sociétés démocratiques, devraient pourtant le placer au premier plan.

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(Texte publié)
Vous citez A. Maria Costa, directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime : « Depuis que [les Talibans] transforment l'héroïne sur place, leurs gains ont explosé, c'est ainsi qu'ils financent leur guerre ». Une telle naïveté est confondante. Comment peut-on déplorer que la rentabilité très concurrentielle des drogues enrichisse les réseaux criminels, et dans le même temps, cautionner voire encourager la politique de prohibition qui génère, par son principe même, de tels profits ? Les effets paradoxaux de cette politique répressive sont régulièrement dénoncés par un nombre croissant d'organisations et de personnalités de tous pays, qui défendent des propositions alternatives. Alors que le débat agite la presse anglo-saxone, il est curieusement absent de la nôtre (...). L'importance du sujet, et ses enjeux cruciaux pour les sociétés démocratiques, devraient pourtant le placer au premier plan.

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Qu'il est difficile d'appuyer son propos par des exemples ! ENCOD et le Diplo, zou !, à la trappe, comme si c'était de la pub déguisée... Enfin, je serais malvenu de me plaindre.