Page 1 sur 1

Espagne: cannabis hors la loi ?

MessagePosté: 21 Jan 2013, 04:26
par jack1
Bien toléré auparavant, le cannabis est redevenu hors la loi en Espagne

Le joint a eu pignon sur rue pendant neuf ans en Espagne. Mais depuis 1992, les fumeurs doivent se cacher chez eux. Comme en Suisse, les amateurs du chanvre prônent un assouplissement de la loi.



Des fumeurs de joints sur la place Fédérale, savourant leur herbe sans peur du gendarme. La scène pourrait devenir réalité en Suisse, si le oui à l’initiative «Pour une politique raisonnable en matière de chanvre» l’em­portait dans les urnes le 30 novembre. 

Cette situation, l’Espagne l’a déjà connue. Dans les années 80, elle était considérée comme l’un des paradis des consommateurs de cannabis en Europe. Mais cette permissivité, gagnée dans le contexte euphorique de reconquête des libertés de l’après-franquisme, n’aura duré que neuf ans. En 1992, l’Espagne a fait machine arrière et durci une loi qui fait la différence entre ­consommation dans des lieux publics, interdite, et dans la sphère privée, autorisée.

La pression de l’Europe

Pourquoi ce changement, alors que le pays avait complètement dépénalisé la consommation de stupéfiants, de 1983 à 1992? «Il s’agissait d’une simple réponse à la pression des pays voisins, au moment où l’Espagne voulait gagner son entrée dans l’Union européenne», estime Martin Barriuso, promoteur de la Fédération des associations cannabiques, qui se bat pour un nouvel assouplissement de la loi, dans un pays où un adulte sur quatre dit avoir déjà fumé un joint.

Selon la loi en vigueur, la consommation de stupéfiants dans les lieux publics est une infraction administrative grave, punissable d’une amende, mais rarement punie dans la pratique. Idem pour la possession de produit stupéfiant, sanctionnée lorsqu’il y a évidence de trafic, mais pas quand elle est destinée à une consommation personnelle (jusqu’à 125 grammes de haschisch ou 600 grammes de marijuana).

Dépénalisées aussi, la plantation et la production, à condition qu’elles soient réservées à l’usage privé.

Même si, il y a quelques années, le programme électoral du Parti socialiste qualifiait d’inutile la politique de répression en matière de drogues
douces, le premier ministre José Luis Zapatero n’a pour l’instant fait aucun pas en ce sens, en quatre ans de gouvernement.

Et les associations de fumeurs continuent de dénoncer une loi inefficace, puisque l’Espagne est en tête des records de consommation européens: 8,7% des 15-64 ans disent avoir fumé au moins une fois dans les trois derniers mois (contre 3,8% en moyenne en Europe).
«Pourquoi laisser hors la loi une pratique somme toute bien acceptée par la société?», demande Martin Barriuso, qui dénonce l’arbitraire de l’application de la loi par les magistrats et qui multiplie les initiatives citoyennes pour protester contre les zones d’ombre laissées par le texte.

«La consommation privée est légale, mais la plantation? Quelle quantité peut-on produire sans enfreindre la loi? Et le transport? Comment doit se faire la pesée de la quantité légale? En considérant seulement les feuilles? Toute la plante? Sèche ou fraîche?» interroge-t-il en demandant clarté au législateur. «Nous voulons sortir la consommation de cannabis du marché noir et de l’orbite des mafias. Et cela se fera par le biais d’une autoproduction légale et contrôlée.» Mais jusqu’ici, les parlementaires espagnols ont fait la sourde oreille.



--------------------------------------------------------------------------------

L’initiative sur le chanvre perd du terrain

L’initiative visant à dépénaliser le chanvre est en perte de vitesse, selon le dernier sondage de la SSR. Le texte, intitulé «Pour une politique raisonnable en matière de chanvre protégeant efficacement la jeunesse», ne récolte plus que 38% d’intentions positives, contre 45% lors du précédent sondage. La moitié des citoyens auraient l’intention de refuser l’objet lors des votations du 30 novembre. Cette question reflète une forte polarisation gauche-droite: les électeurs de droite rassemblent 59% d’intentions de vote négatif.

Le cap des urnes

La révision de la Loi sur les stupéfiants devrait par contre passer sans problème le cap des urnes. Le sondage révèle 63% d’intentions de vote, contre 21% de non.

La flexibilisation de l’âge de la retraite perd les faveurs (45% de oui contre 43% de non), avec un fort front de refus outre-Sarine. Les Romands l’acceptent toutefois à 54%, et les Tessinois à 70%. Dans les rangs UDC, 63% des citoyens songent à la refuser, alors qu’un mois plus tôt ils étaient 51% à la soutenir.

L’initiative visant à limiter le droit de recours des associations suit la même tendance: le non est passé de 40% à 49%, depuis octobre dernier. Le sondage de la SSR ne portait pas sur l’imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine.
(ats/ap).

source: http://www.tdg.ch/actu/suisse/bien-tole ... 2008-11-19