le canna en egypte ...
Posté: 12 Nov 2008, 18:57
Drogue. Les chercheurs de kif, de toutes les classes, ont toujours eu une prédilection pour le haschich, remplacé aujourd’hui par le bango plus accessible. Une manière de sociabiliser, de fêter et de s’offrir de véritables paradis artificiels.
A la recherche de fantasmes
Aussi bien les pauvres que les riches, ils ne se considèrent pas comme des toxicomanes, mais des fumeurs qui recherchent le kif. C’est ainsi que justifient les férus de haschich (résine de cannabis) leur consommation de ce produit illicite le plus typique en Egypte. Certes aujourd’hui, le plus en vogue c’est le bango, mais c’est la même manière de jouir et aussi le même argument. « Ce n’est pas une drogue, on peut arrêter de le fumer à n’importe quel moment car en fumant de l’herbe, on ne perd pas la boussole », explique Ahmad, 32 ans. Ce jeune réalisateur de films documentaires fume du haschisch presque chaque jour sans avoir une véritable raison, sauf qu’il l’aime et en consomme depuis très longtemps. Ses amis des deux sexes se retrouvent chez lui pour en fumer. C’est le haschich qui les rassemble, et c’est précisément pour cette raison là- que tous s’y sont attachés. Omar, 30 ans, ami d’Ahmad, explique : « On est tous trop occupés tout le temps et si l’on ne fumait pas du haschich, on ne pourrait pas se rencontrer. D’ailleurs, c’est devenu la raison fascinante pour se réunir chaque soir. Chacun peut fumer seul comme on fume des cigarettes, mais lorsqu’on est en groupe, le haschich a plus d’effet, on se met à discuter et rigoler, ce qui permet de monter le mazag, un état incomparable ». Omar affirme qu’il ne fume pas d’autres drogues et trouve injuste que l’on classe le cannabis dans la même liste des drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne. Des produits qui poussent à l’accoutumance et rendent les gens toxicomanes, ce qui n’est pas le cas avec le haschich. On peut s’arrêter de fumer à n’importe quel moment et cela ne détruit pas la personne. En fait, c’est l’avis des fumeurs du haschich qui affirment que tous fument par mazag et non par accoutumance, ils peuvent s’arrêter quand ils veulent et si personne ne le fait c’est parce qu’ils éprouvent du plaisir à le faire.
Une résine visqueuse produite par la plante du cannabis et obtenue par battage des feuilles et des sommités florales sèches, qui est ensuite compressée pour obtenir un cube ou un bloc. Il faudra environ 45 à 75 kg de cannabis pour produire un kilo de haschich. Il se présente sous forme de morceaux de couleur brun pâle à noir, de consistance molle ou dure. Le « mazag », ou le kif, la bonne humeur, est l’une des appellations argotiques du haschich en Egypte, où la consommation de cette drogue est depuis longtemps largement répandue et devient de plus en plus courante dans le quotidien. On commence par traiter le bâton de haschich en le passant délicatement sous le feu d’un briquet puis on coupe un petit morceau de haschich que l’on effrite puis étale sur du papier de cigarette, puis on roule le tout. Et pour que le papier colle bien, on passe dessus un peu de salive. Ainsi on a une cigarette de haschich ou ce que l’on appelle un joint. On peut ajouter un filtre comme on peut s’en passer et fumer un joint sans filtre, ce qui peut être nocif, mais beaucoup de gens prennent le risque pour augmenter le plaisir. Les effets du haschich se font sentir en quelques minutes et durent de 2 à 4 heures. Ils se rapprochent à ceux des hallucinogènes, mais la personne ne perd pas la tête. « Je ne jouis pas seulement du plaisir de fumer du haschich, mais aussi de préparer mon joint. Casser le morceau de haschich avec mes dents, l’effriter, le rouler, puis tirer la première bouffée en admirant la fumée bleue qui se répand dans l’air, cela me rend heureux. Bref, c’est un état complet que j’aime vivre et ressentir », explique Hicham, 35 ans, fonctionnaire, et un des rares qui préfèrent fumer seul pour atteindre son mazag. Ce dernier a toujours un bâton de haschich qu’il garde dans sa table de nuit. Il lui arrive de se mettre à rouler des joints le soir pour le plaisir de se sentir bien dans sa peau. D’après Hicham, il trouve bizarre que la loi interdise le haschich et autorise les boissons alcoolisées ; pourtant, les dernières sont beaucoup plus dangereuses car ceux qui consomment de l’alcool perdent le contrôle d’eux-mêmes.
En fait, il paraît que cet état que vivent les fumeurs du haschich se concrétise clairement chez les intellectuels, écrivains et artistes. D’après leur version, ils font un travail intellectuel et ont besoin de donner libre cours à leur créativité. Grâce au haschich, ils sont mieux inspirés. Et si on cherche, on va trouver des grands noms de poètes, d’écrivains et de comédiens reliés au haschich. « J’ai des témoignages d’intellectuels qui disent que c’est grâce au haschich qu’ils créent du bon travail. Même si ce n’est pas la vérité, ils veulent croire à cela. Alors ils se créent d’abord un certain état en fumant du haschich pour se laisser aller à leur imagination ».
Plusieurs recettes, un seul état
Bien que les fumeurs ne nient jamais qu’ils en consomment, ils ne le confient qu’à des personnes de confiance qui en prennent elles-mêmes. Pour fumer, ils se rassemblent soit au domicile de l’un ou l’autre, soit dans un local : « ghorza » (fumerie) qui est mis à leur disposition par son propriétaire. Autre que le joint, les fumeurs utilisent un narguilé, sur lequel ils posent le haschich et le chauffent, ils se tiennent généralement assis sur un siège bas et échangent des propos qui, sous l’effet progressif de l’herbe, de plaisants deviennent hilarants ou carrément incohérents lorsque les fumeurs « ont leur compte » (mastoul).
Autre manière, pas très fréquente, c’est de brûler le haschich dans un verre couvert puis sentir la fumée. Le haschich lui-même, outre le « mazag », est appelé généralement « sanf » (espèce) ou diversement selon sa qualité. Par ordre décroissant : zebda (beurre), agwa (pâte de dattes pressées), naml (fourmi), chaabi (populaire), manzoul (mélangé), ardi (rez-de-chaussée). La première coupelle posée sur le narguilé est appelée « iftitahiya » (inauguration) ou « salam malaki » (hymne royal). Chaque genre a son prix et son client.
Une pratique séculaire
En effet, l’apparition du haschich est signalée en Egypte par les voyageurs et historiens arabes dès la deuxième moitié du XIIIe siècle de notre ère. Il est venu de l’Inde en progressant vers l’ouest par la Perse, puis l’Iraq et la Syrie. Le cannabis doit son nom populaire de haschich à l’arabe, où le mot signifie « herbe ». Cette appellation apparaît à partir du XIVe siècle. A l’époque où le soufisme connaît son apogée, vers le XIIe siècle, le monde arabe commence à fumer le cannabis. Cette pratique aurait été introduite en Egypte par des soufis syriens et viendrait d’Iran avec la pipe à eau, peut-être elle-même venue d’Inde.
Après avoir pris l’Egypte aux Fatimides à la fin du XIIe siècle, les Ayyoubides essaient d’enrayer l’expansion de l’utilisation du cannabis en donnant des peines aux fumeurs. On va même jusqu’à leur arracher les dents. Mais tout cela reste vain, puisqu’en Egypte, la consommation était devenue purement récréative et avait gagné toutes les classes sociales. Cela continue jusqu’aujourd’hui, surtout qu’une dernière étude du bureau de lutte conte la toxicomanie, qui suit le Conseil des ministres, a indiqué que le haschich est la drogue la plus répandue en Egypte. Cela paraît très clair dans les noces populaires au cours desquelles le haschich est toujours présent. Ces noces, qui se déroulent en général dans les rues, représentent une scène idéale pour s’échanger le haschich sous forme de compliment. Soit le marié offre aux invités, soit les invités eux-mêmes ramènent leur haschich ; l’important c’est qu’il existe. « On attend ces occasions pour pouvoir fumer en toute liberté et la police ne vient pas nous embêter tant que la fête se passe bien et même si elle sait que tout le monde fume », dit Hossam, 25 ans, planton. Ce dernier affirme que dans chaque mariage, il y a un guetteur qui est indispensable pour donner l’alerte en cas de descente de police. Hossam continue que le haschich doit être accompagné de bière qu’on offre aux convives. Cette situation a créé un genre de business pendant les noces, car ce sont des produits qui reviennent cher et qu’on attend de les rendre au prochain mariage et ainsi de suite. Les habitants des quartiers populaires, qui comme tout le monde apprécient le haschich mais ne peuvent pas l’avoir tout le temps à cause du manque d’argent, attendent des occasions comme les mariages ou le Jour de l’an pour célébrer à leur propre manière la fête avec du haschich. Il y a aussi d’autres occasions comme les soirées des jeudis qui sont liées depuis longtemps chez les Egyptiens à l’amour. Ces nuits d’amour que les hommes veulent vivre après une longue semaine de fatigue et de déception n’auront pas lieu sans le haschich qui est toujours lié au sexe, surtout chez les couches populaires. Sayed, agent de sécurité, affirme que sans s’offrir un joint le jeudi, il pourrait être humilié par sa femme qu’il n’a pas pu satisfaire. « Je suis tout le temps fatigué et je ne retrouve ma bonne humeur qu’avec le haschich qui me donne de la force et de l’envie de faire l’amour », dit Sayed, 45 ans. Beaucoup de gens croient à ce concept même si aucune preuve scientifique ne l’a prouvé. Ce ne sont peut-être que des illusions, car le haschich fait perdre le sentiment de temps et de lieu, alors un homme peut croire qu’il a passé des heures en faisant l’amour avec sa femme, tandis qu’ils ne sont que des minutes. En effet, Sayed, très attaché à son joint, est une personne pieuse et fait la majorité de ses prières à la mosquée, et ne trouve aucune contradiction entre les deux, puisque selon lui, rien dans le Coran n’interdit la consommation du haschich. Ce n’est pas comme l’alcool par exemple qui est tout à fait interdit, selon lui.
Illusions ou bonne humeur véritable, ou même extase, quelle que soit la signification du haschich, il restera le roi de la bonne humeur des Egyptiens qui ne cessent pas de créer de nouvelles méthodes pour en profiter plus, comme en l’ajoutant à la nourriture ou en le mâchant comme un chewing-gum ou en le préparant avec un gâteau, et c’est le dernier cri dans le monde de la drogue en Egypte.
Hanaa El-Mekkawi
source: http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/20 ... /null0.htm
A la recherche de fantasmes
Aussi bien les pauvres que les riches, ils ne se considèrent pas comme des toxicomanes, mais des fumeurs qui recherchent le kif. C’est ainsi que justifient les férus de haschich (résine de cannabis) leur consommation de ce produit illicite le plus typique en Egypte. Certes aujourd’hui, le plus en vogue c’est le bango, mais c’est la même manière de jouir et aussi le même argument. « Ce n’est pas une drogue, on peut arrêter de le fumer à n’importe quel moment car en fumant de l’herbe, on ne perd pas la boussole », explique Ahmad, 32 ans. Ce jeune réalisateur de films documentaires fume du haschisch presque chaque jour sans avoir une véritable raison, sauf qu’il l’aime et en consomme depuis très longtemps. Ses amis des deux sexes se retrouvent chez lui pour en fumer. C’est le haschich qui les rassemble, et c’est précisément pour cette raison là- que tous s’y sont attachés. Omar, 30 ans, ami d’Ahmad, explique : « On est tous trop occupés tout le temps et si l’on ne fumait pas du haschich, on ne pourrait pas se rencontrer. D’ailleurs, c’est devenu la raison fascinante pour se réunir chaque soir. Chacun peut fumer seul comme on fume des cigarettes, mais lorsqu’on est en groupe, le haschich a plus d’effet, on se met à discuter et rigoler, ce qui permet de monter le mazag, un état incomparable ». Omar affirme qu’il ne fume pas d’autres drogues et trouve injuste que l’on classe le cannabis dans la même liste des drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne. Des produits qui poussent à l’accoutumance et rendent les gens toxicomanes, ce qui n’est pas le cas avec le haschich. On peut s’arrêter de fumer à n’importe quel moment et cela ne détruit pas la personne. En fait, c’est l’avis des fumeurs du haschich qui affirment que tous fument par mazag et non par accoutumance, ils peuvent s’arrêter quand ils veulent et si personne ne le fait c’est parce qu’ils éprouvent du plaisir à le faire.
Une résine visqueuse produite par la plante du cannabis et obtenue par battage des feuilles et des sommités florales sèches, qui est ensuite compressée pour obtenir un cube ou un bloc. Il faudra environ 45 à 75 kg de cannabis pour produire un kilo de haschich. Il se présente sous forme de morceaux de couleur brun pâle à noir, de consistance molle ou dure. Le « mazag », ou le kif, la bonne humeur, est l’une des appellations argotiques du haschich en Egypte, où la consommation de cette drogue est depuis longtemps largement répandue et devient de plus en plus courante dans le quotidien. On commence par traiter le bâton de haschich en le passant délicatement sous le feu d’un briquet puis on coupe un petit morceau de haschich que l’on effrite puis étale sur du papier de cigarette, puis on roule le tout. Et pour que le papier colle bien, on passe dessus un peu de salive. Ainsi on a une cigarette de haschich ou ce que l’on appelle un joint. On peut ajouter un filtre comme on peut s’en passer et fumer un joint sans filtre, ce qui peut être nocif, mais beaucoup de gens prennent le risque pour augmenter le plaisir. Les effets du haschich se font sentir en quelques minutes et durent de 2 à 4 heures. Ils se rapprochent à ceux des hallucinogènes, mais la personne ne perd pas la tête. « Je ne jouis pas seulement du plaisir de fumer du haschich, mais aussi de préparer mon joint. Casser le morceau de haschich avec mes dents, l’effriter, le rouler, puis tirer la première bouffée en admirant la fumée bleue qui se répand dans l’air, cela me rend heureux. Bref, c’est un état complet que j’aime vivre et ressentir », explique Hicham, 35 ans, fonctionnaire, et un des rares qui préfèrent fumer seul pour atteindre son mazag. Ce dernier a toujours un bâton de haschich qu’il garde dans sa table de nuit. Il lui arrive de se mettre à rouler des joints le soir pour le plaisir de se sentir bien dans sa peau. D’après Hicham, il trouve bizarre que la loi interdise le haschich et autorise les boissons alcoolisées ; pourtant, les dernières sont beaucoup plus dangereuses car ceux qui consomment de l’alcool perdent le contrôle d’eux-mêmes.
En fait, il paraît que cet état que vivent les fumeurs du haschich se concrétise clairement chez les intellectuels, écrivains et artistes. D’après leur version, ils font un travail intellectuel et ont besoin de donner libre cours à leur créativité. Grâce au haschich, ils sont mieux inspirés. Et si on cherche, on va trouver des grands noms de poètes, d’écrivains et de comédiens reliés au haschich. « J’ai des témoignages d’intellectuels qui disent que c’est grâce au haschich qu’ils créent du bon travail. Même si ce n’est pas la vérité, ils veulent croire à cela. Alors ils se créent d’abord un certain état en fumant du haschich pour se laisser aller à leur imagination ».
Plusieurs recettes, un seul état
Bien que les fumeurs ne nient jamais qu’ils en consomment, ils ne le confient qu’à des personnes de confiance qui en prennent elles-mêmes. Pour fumer, ils se rassemblent soit au domicile de l’un ou l’autre, soit dans un local : « ghorza » (fumerie) qui est mis à leur disposition par son propriétaire. Autre que le joint, les fumeurs utilisent un narguilé, sur lequel ils posent le haschich et le chauffent, ils se tiennent généralement assis sur un siège bas et échangent des propos qui, sous l’effet progressif de l’herbe, de plaisants deviennent hilarants ou carrément incohérents lorsque les fumeurs « ont leur compte » (mastoul).
Autre manière, pas très fréquente, c’est de brûler le haschich dans un verre couvert puis sentir la fumée. Le haschich lui-même, outre le « mazag », est appelé généralement « sanf » (espèce) ou diversement selon sa qualité. Par ordre décroissant : zebda (beurre), agwa (pâte de dattes pressées), naml (fourmi), chaabi (populaire), manzoul (mélangé), ardi (rez-de-chaussée). La première coupelle posée sur le narguilé est appelée « iftitahiya » (inauguration) ou « salam malaki » (hymne royal). Chaque genre a son prix et son client.
Une pratique séculaire
En effet, l’apparition du haschich est signalée en Egypte par les voyageurs et historiens arabes dès la deuxième moitié du XIIIe siècle de notre ère. Il est venu de l’Inde en progressant vers l’ouest par la Perse, puis l’Iraq et la Syrie. Le cannabis doit son nom populaire de haschich à l’arabe, où le mot signifie « herbe ». Cette appellation apparaît à partir du XIVe siècle. A l’époque où le soufisme connaît son apogée, vers le XIIe siècle, le monde arabe commence à fumer le cannabis. Cette pratique aurait été introduite en Egypte par des soufis syriens et viendrait d’Iran avec la pipe à eau, peut-être elle-même venue d’Inde.
Après avoir pris l’Egypte aux Fatimides à la fin du XIIe siècle, les Ayyoubides essaient d’enrayer l’expansion de l’utilisation du cannabis en donnant des peines aux fumeurs. On va même jusqu’à leur arracher les dents. Mais tout cela reste vain, puisqu’en Egypte, la consommation était devenue purement récréative et avait gagné toutes les classes sociales. Cela continue jusqu’aujourd’hui, surtout qu’une dernière étude du bureau de lutte conte la toxicomanie, qui suit le Conseil des ministres, a indiqué que le haschich est la drogue la plus répandue en Egypte. Cela paraît très clair dans les noces populaires au cours desquelles le haschich est toujours présent. Ces noces, qui se déroulent en général dans les rues, représentent une scène idéale pour s’échanger le haschich sous forme de compliment. Soit le marié offre aux invités, soit les invités eux-mêmes ramènent leur haschich ; l’important c’est qu’il existe. « On attend ces occasions pour pouvoir fumer en toute liberté et la police ne vient pas nous embêter tant que la fête se passe bien et même si elle sait que tout le monde fume », dit Hossam, 25 ans, planton. Ce dernier affirme que dans chaque mariage, il y a un guetteur qui est indispensable pour donner l’alerte en cas de descente de police. Hossam continue que le haschich doit être accompagné de bière qu’on offre aux convives. Cette situation a créé un genre de business pendant les noces, car ce sont des produits qui reviennent cher et qu’on attend de les rendre au prochain mariage et ainsi de suite. Les habitants des quartiers populaires, qui comme tout le monde apprécient le haschich mais ne peuvent pas l’avoir tout le temps à cause du manque d’argent, attendent des occasions comme les mariages ou le Jour de l’an pour célébrer à leur propre manière la fête avec du haschich. Il y a aussi d’autres occasions comme les soirées des jeudis qui sont liées depuis longtemps chez les Egyptiens à l’amour. Ces nuits d’amour que les hommes veulent vivre après une longue semaine de fatigue et de déception n’auront pas lieu sans le haschich qui est toujours lié au sexe, surtout chez les couches populaires. Sayed, agent de sécurité, affirme que sans s’offrir un joint le jeudi, il pourrait être humilié par sa femme qu’il n’a pas pu satisfaire. « Je suis tout le temps fatigué et je ne retrouve ma bonne humeur qu’avec le haschich qui me donne de la force et de l’envie de faire l’amour », dit Sayed, 45 ans. Beaucoup de gens croient à ce concept même si aucune preuve scientifique ne l’a prouvé. Ce ne sont peut-être que des illusions, car le haschich fait perdre le sentiment de temps et de lieu, alors un homme peut croire qu’il a passé des heures en faisant l’amour avec sa femme, tandis qu’ils ne sont que des minutes. En effet, Sayed, très attaché à son joint, est une personne pieuse et fait la majorité de ses prières à la mosquée, et ne trouve aucune contradiction entre les deux, puisque selon lui, rien dans le Coran n’interdit la consommation du haschich. Ce n’est pas comme l’alcool par exemple qui est tout à fait interdit, selon lui.
Illusions ou bonne humeur véritable, ou même extase, quelle que soit la signification du haschich, il restera le roi de la bonne humeur des Egyptiens qui ne cessent pas de créer de nouvelles méthodes pour en profiter plus, comme en l’ajoutant à la nourriture ou en le mâchant comme un chewing-gum ou en le préparant avec un gâteau, et c’est le dernier cri dans le monde de la drogue en Egypte.
Hanaa El-Mekkawi
source: http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/20 ... /null0.htm