http://www.alternative-liberale.fr/pr13 ... elles.html• Pour une légalisation encadrée de la production et de la commercialisation des drogues récréatives
Soyons clairs: les drogues sont des produits nocifs dont nous ne souhaitons absolument pas encourager la consommation. Mais les politiques sur les drogues ont privilégié la prohibition de la production, du trafic, de la vente et de la consommation d'un large éventail de substances classées illicites. Le seul résultat de l'emploi massif de forces de police et d'autres ressources à cette fin, c’est l’envol des prix de ces produits interdits. Les gains de ce marché lucratif ont nourri la croissance de réseaux criminels organisés, avec les conséquences dramatiques que nous constatons régulièrement. Notamment, les mafias qui vivent du trafic de drogue incitent à la criminalisation de la clientèle qui souhaite financer sa consommation au prix fort. Le développement de ce marché grâce à la prohibition incite aussi des pans agricoles entiers de pays en voie de développement à se tourner vers la production de ces produits demandés. Moyennant quoi, l’absence de contrôle de la qualité des contrôles expose les consommateurs à des risques qui dépassent souvent la dangerosité des substances elles-mêmes.
Notre politique, qui figure parmi les plus répressives d’Europe, aboutit à l’un des taux les plus élevés de consommation de cannabis chez les jeunes. Ils sont également atteints par les effets nocifs de l’alcool ou de la cigarette. La consommation de produits toxiques, qui incluent l’alcool et la cigarette, se banalise. L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) révèle que l’usage régulier d'alcool touche 18 % des garçons et 6 % des filles de 17 ans, et que les «ivresses régulières» progressent : presque un jeune sur deux dit avoir bu au moins 5 verres d'alcool en une seule occasion au cours du mois précédent. Presque un tiers des jeunes de 17 ans dont fumeurs quotidiens. Enfin, 15 % des garçons de 17 ans et 6 % des filles consomment régulièrement du cannabis, même si un jeune sur deux l’a expérimenté. Plus grave, presque 6 % des garçons conduisent parfois leur deux-roues après avoir bu et fumé un joint. Clairement, nous sommes loin d’une situation acceptable.
La consommation française de psychotropes licites, notamment les antidépresseurs, est l’un des plus élevés de l’OCDE. De ces médicaments prescrits, de l’alcool, du cannabis ou des autres produits illicites, qui peut juger objectivement de leur nocivité respective ou de leur degré d’addiction ? Par ailleurs, qui peut légitimement juger des limites à fixer à notre plaisir personnel ? N’évoquons même pas l’usage prohibé du cannabis à des fins médicales alors que la prescription de morphine, bien plus lourde de conséquence, est autorisée. Bref, les critères de la prohibition ne sont pas clairs.
Hélas, la prévention est rendue d’autant plus difficile qu’elle concerne des comportements jugés délictueux. Il s'agit simplement d'en finir avec l'hypocrisie : oui, les drogues peuvent provoquer des accoutumances. Menons donc une politique de prévention par l’information, par le renforcement des moyens des centres de désintoxication.
Légaliser, bien que le débat soit complexe, c'est s'attaquer aussi à cette forme d'insécurité.
> Autoproduction. Nous prônons l’autorisation de faire pousser du cannabis chez soi pour son usage personnel;
> Commercialisation. Nous proposons d’expérimenter pendant 5 ans, dans un cadre strictement défini, la production et la vente du cannabis et de ses dérivés. Nous suggérons d’introduire une taxe équivalente à celle du tabac sur le cannabis, destinée à financer l’information préventive et les centres de désintoxication;