Le cannabis, marqueur de différence générationnelle chez les
Posté: 21 Jan 2013, 04:15
Le cannabis, marqueur de différence générationnelle chez les membres du Parlement
Gordon Brown a annoncé que le gouvernement britannique pensait réétudier le statut du cannabis. Considéré depuis plusieurs années comme une drogue de type C, le cannabis consommé de nos jours serait beaucoup plus fort et donc potentiellement beaucoup plus dangereux pour les usagers. Plusieurs membres du Parlement souhaiteraient réattribuer à cette drogue "douce" son ancien statut de type B. Cela prouve à nouveau que l'attitude des politiques face à l'usage de drogues n'a jamais eu de cesse de changer.
Apparemment, en ce qui concerne la position des politiques face à l'usage du cannabis, tout serait question de génération. Lorsque Ann Widdecombe, membre du Parlement appartenant aux Conservateurs, a commencé sa lutte contre les usagers du cannabis, les arguments lui ont vite manqué alors que le Mail on Sunday s'empressait de révéler que bon nombre des membres du gouvernement avaient eux-mêmes consommé du cannabis à l'université. En effet, nombreux sont les baby-boomers à avoir fumé des joints pendant leur jeunesse. Bill Clinton lui-même avait avoué avoir consommé du cannabis pendant qu'il étudiait à Oxford à la fin des années 60.
Qu'en est-il alors des générations précédentes ? S'il est difficile d'imaginer Winston Churchill fumant du cannabis, les politiques de l'époque avaient eux aussi leurs propres vices. Personne ne faisait alors cas du fait que certains avaient tendance à "lever le coude". Les consommations d'alcool et de tabac – substances pouvant pourtant être considérées comme des drogues – n'ont jamais été montrées du doigt.
De nos jours, alors que l'alcool, le tabac, le sexe, le jeu, la conduite de bolides sont omniprésents, il faut jongler avec la défense de la liberté du choix de chacun et la protection, parfois contre leur gré, des individus.
Comme ils l'ont un jour fait avec la décolonisation et la guerre froide, les politiques se retrouvent donc à débattre aujourd'hui de problèmes sociaux et éthiques. Il est de plus préférable pour eux de faire amende honorable. Les électeurs attendent en effet de leurs dirigeants politiques qu'ils mènent une vie plus exemplaire que la leur.
Quoique décide le gouvernement de Gordon Brown au sujet du cannabis, il y aura toujours des électeurs mécontents et le débat autour de la répression face à l'usage de drogue ne sera certainement pas clos.
(Guardian Unlimited, 19/07/07 : "Cannabis divides Commons along generational lines")
Gordon Brown a annoncé que le gouvernement britannique pensait réétudier le statut du cannabis. Considéré depuis plusieurs années comme une drogue de type C, le cannabis consommé de nos jours serait beaucoup plus fort et donc potentiellement beaucoup plus dangereux pour les usagers. Plusieurs membres du Parlement souhaiteraient réattribuer à cette drogue "douce" son ancien statut de type B. Cela prouve à nouveau que l'attitude des politiques face à l'usage de drogues n'a jamais eu de cesse de changer.
Apparemment, en ce qui concerne la position des politiques face à l'usage du cannabis, tout serait question de génération. Lorsque Ann Widdecombe, membre du Parlement appartenant aux Conservateurs, a commencé sa lutte contre les usagers du cannabis, les arguments lui ont vite manqué alors que le Mail on Sunday s'empressait de révéler que bon nombre des membres du gouvernement avaient eux-mêmes consommé du cannabis à l'université. En effet, nombreux sont les baby-boomers à avoir fumé des joints pendant leur jeunesse. Bill Clinton lui-même avait avoué avoir consommé du cannabis pendant qu'il étudiait à Oxford à la fin des années 60.
Qu'en est-il alors des générations précédentes ? S'il est difficile d'imaginer Winston Churchill fumant du cannabis, les politiques de l'époque avaient eux aussi leurs propres vices. Personne ne faisait alors cas du fait que certains avaient tendance à "lever le coude". Les consommations d'alcool et de tabac – substances pouvant pourtant être considérées comme des drogues – n'ont jamais été montrées du doigt.
De nos jours, alors que l'alcool, le tabac, le sexe, le jeu, la conduite de bolides sont omniprésents, il faut jongler avec la défense de la liberté du choix de chacun et la protection, parfois contre leur gré, des individus.
Comme ils l'ont un jour fait avec la décolonisation et la guerre froide, les politiques se retrouvent donc à débattre aujourd'hui de problèmes sociaux et éthiques. Il est de plus préférable pour eux de faire amende honorable. Les électeurs attendent en effet de leurs dirigeants politiques qu'ils mènent une vie plus exemplaire que la leur.
Quoique décide le gouvernement de Gordon Brown au sujet du cannabis, il y aura toujours des électeurs mécontents et le débat autour de la répression face à l'usage de drogue ne sera certainement pas clos.
(Guardian Unlimited, 19/07/07 : "Cannabis divides Commons along generational lines")