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Rapport addiction chez les jeunes en suisse

MessagePosté: 21 Jan 2013, 04:10
par jack1
source : http://www.toxicoquebec.com/actus/index ... dolescents

Nouvelle enquête écoliers: en Suisse, la consommation de cigarettes, de joints et d’alcool diminue chez les adolescents




Édité par TQa, dimanche 25 février 2007 à 13:01 :: COMMUNIQUÉ DE PRESSE :: permalien #1742

Les résultats de la dernière enquête suisse auprès des écoliers le montrent: les filles et les garçons de 15 ans fument nettement moins qu’il y a vingt ans. La consommation d’alcool et de cannabis, qui avait augmenté jusqu’en 2002, a diminué pour la première fois en 2006. Aujourd’hui, l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) a présenté les résultats de l’enquête représentative auprès des écoliers au cours d’une conférence de presse organisée à Berne. Cette étude a été réalisée sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Depuis vingt ans déjà, l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) étudie, sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et des cantons les comportements des écolières et des écoliers de Suisse en matière de santé et de consommation de substances. L’étude HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) est conduite sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans 41 pays. En 2006, 591 classes comptant près de 9800 élèves âgés de 11 à 15 ans ont participé en Suisse à cette enquête par questionnaire anonyme. Cette étude est représentative pour l’ensemble de la Suisse.

Alcool: la consommation régulière et les ivresses régressent
Il ressort de l’étude qu’environ un quart des garçons de 15 ans boivent de l’alcool chaque semaine. C’est le cas de 17% des filles du même âge. Le nombre des adolescents buvant de l’alcool toutes les semaines avait augmenté drastiquement en 2002 pour régresser à nouveau en 2006. Ce nombre demeure néanmoins plus élevé qu’en 1998 et au cours des années précédentes. Par rapport à 2002, le taux des adolescents qui s’enivrent à plusieurs reprises a lui aussi diminué, tout en restant plus important qu’en 1998 et précédemment. Ainsi, dans le cadre de l’enquête actuelle, 30% des garçons et 20% des filles de 15 ans ont indiqué avoir été ivres au moins deux fois dans leur vie. En extrapolant, cela signifie qu’environ 44'000 jeunes de 11 à 15 ans ont bu au moins deux fois jusqu’à en être ivres. Ce chiffre a de quoi inquiéter, car il s’agit là d’un comportement à risque qui peut avoir des répercussions négatives sur la santé.
En 2006, la bière reste la boisson préférée des garçons, les filles jetant leur dévolu sur les alcopops et la bière. Après une croissance massive en 2002, la consommation d’alcopops a nettement régressé, mais il n’en reste pas moins que près d’un jeune de 15 ans sur dix consomme des alcopops chaque semaine.
Le groupe d’âge des 15 ans n’ayant légalement pas accès aux boissons alcooliques, on leur a aussi demandé où et par l’intermédiaire de qui ils se procuraient ces boissons. «Lors de fêtes» est la réponse la plus fréquente (57%), suivie de «par des amis, des connaissances» (50%), «achetées dans un magasin» (37%), «dans un restaurant, un bar» (29%), «par mon père ou ma mère» (28%) ou «quelqu’un d’autre les a achetées à ma place» (24%).

Le nombre d’adolescents qui fument a diminué
En 2006, environ 15% des jeunes de 15 ans fumaient au moins une fois par semaine et 10% chaque jour, ce qui représente une nette diminution. Si on constatait dans le passé des fluctuations du taux de fumeurs, celui-ci a globalement régressé au cours des vingt dernières années. Toutefois, malgré cette tendance positive, il y a encore environ 10'000 garçons et filles de 15 ans qui fument chaque jour. Or des études montrent que, dans leur grande majorité, ces adolescents continueront de fumer à l’âge adulte et que seul un petit nombre d’entre eux parviennent à réduire leur consommation ou à arrêter complètement.

Cannabis: la tendance à la hausse est stoppée
En 2006, 34% des garçons et 27% des filles de 15 ans ont indiqué avoir déjà goûté au cannabis. Au cours des douze mois précédant l’enquête, environ 25% des garçons et 21% des filles avaient fumé des joints. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agissait juste d’un essai: ils y ont goûté une fois, puis arrêté, parce que l’expérience n’a pas été agréable (nausées) ou que la consommation ne les intéressait plus. La majorité des jeunes de 15 ans n’ont encore jamais fumé de joint (environ 66% des garçons et 73% des filles). Ils sont une petite minorité (5% des garçons et 2,6% des filles de 15 ans) à avoir fumé des joints 40 fois ou plus au cours des douze mois précédant l’enquête. Une telle consommation est problématique, essentiellement parce que la drogue est utilisée pour oublier ses problèmes ou fuir la réalité.
En considérant les tendances de l’évolution à long terme, le taux actuel de consommation de cannabis rejoint, après un pic en 2002, celui de 1998. La tendance continuellement à la hausse à partir de 1986 est donc stoppée. Dans leur grande majorité, les jeunes consommateurs de 15 ans se procurent aujourd’hui le cannabis «auprès d’amis et de connaissances» (90%) ou ont l’occasion d’en fumer «lors de fêtes» (30%).

Différents facteurs expliquent la régression de la consommation
La consommation des différentes substances psychoactives connaît donc une diminution plus ou moins homogène. Quelles en sont les causes? «Les facteurs sont multiples et varient d’une substance à l’autre», explique Holger Schmid, le responsable de l’enquête auprès des écoliers. Pour lui, la diminution du nombre de fumeurs est due à la sensibilisation accrue de la population à la protection des non-fumeurs au moyen de campagnes de prévention et au débat médiatique et politique à ce propos. «Ces derniers temps, il y a eu, aux niveaux tant national que cantonal, des interventions politiques dans le domaine de la prévention du tabagisme et, dans de nombreux pays européens, des mesures de protection contre le tabagisme passif ont été introduites avec succès.» En outre, le prix des cigarettes a augmenté et l’on sait que cela touche particulièrement les adolescents, qui disposent d’un budget limité.
Le grand public, les médias et les milieux politiques ont aussi largement débattu du problème posé par les ivresses chez les jeunes. «La prise de conscience des parents, mais aussi des adolescents eux-mêmes, en a certainement été augmentée», estime Holger Schmid, qui ajoute qu’en matière de protection de la jeunesse, des achats-tests répétés ont contribué à la sensibilisation et à la formation du personnel de vente. Enfin, l’introduction d’une taxe spéciale sur les alcopops en 2003 a fait baisser la consommation de ces boissons appréciées des jeunes.
«Alors que le cannabis avait été longtemps banalisé auparavant, les discussions sur les dangers d’une consommation fréquente se sont multipliées ces dernières années», dit Holger Schmid. «Il est probable que les parents réagissent aujourd’hui en imposant des normes plus sévères et appliquent plus strictement les règles éducatives que ce n’était le cas en 2002 encore», ajoute-t-il. Selon lui, il en va de même dans les écoles, qui fixent davantage de règles et prévoient des mesures disciplinaires en matière de cannabis. De plus, le nombre de magasins vendant du cannabis a diminué au cours de ces dernières années et les interdictions de fumer dans les lieux publics pourraient aussi influencer la consommation de cannabis dans ces lieux.

Que reste-t-il encore à faire?
Si l’on veut que cette évolution globalement réjouissante se poursuive, il faut promouvoir systématiquement les ressources personnelles des adolescents tant à la maison qu’à l’école et durant les loisirs. Il faudrait aussi améliorer les possibilités de formation des jeunes et leurs chances sur le marché du travail et leur faciliter l’accès à des offres d’aide. Au niveau politique, il reste des choses à améliorer: la hausse du prix des cigarettes et des boissons alcooliques et la réduction de l’accessibilité de ces produits sont des mesures qui se sont avérées efficaces et qu’il conviendrait de renforcer. Car, malgré l’évolution positive constatée, les experts sont unanimes: en Suisse, il y a encore trop d’adolescents qui boivent et fument des cigarettes ou des joints.

Information:
Michel Graf,
directeur de l’ISPA,
tél.: 021 321 29 85
Courriel: mgraf@sfa-ispa.ch