Des CRS de proximité

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Des CRS de proximité

Messagepar daniel » 29 Oct 2006, 10:38

[note :
« Les GIR, qui ont pour tâche essentielle de
lutter contre l'économie souterraine dans les
cités, ont conduit 475 opérations depuis le 1 er
janvier, révélant 5 973 infractions, dont 1 414
liées aux stupéfiants et 778 à des vols et
recels. Au total, 1 556 personnes ont été mises
en examen dans ces affaires. »

Moins d'un quart des infractions relevées par les GIR sont liées aux drogues...

« "Faire du contrôle routier dans un quartier
difficile, c'est faire chier les gens , résume
Bruno Beschizza, secrétaire général du syndicat
Synergie-officiers. On est là, normalement, pour
traquer les dealers." »

Que d'énergie perdue, de moyens mobilisés et de finances gaspillées...]


Pubdate: 25/10/06
Source: Le Monde
Copyright: © Le Monde
Website: http://www.lemonde.fr
URL:http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-706693,50-827278,0.html



Des CRS de proximité
LE MONDE | 25.10.06 | 12h04 * Mis à jour le 25.10.06 | 12h04

Cela ressemble à un jeu de rôles. On s'épie, on
se défie et, pour une fois, on s'évite. A la
gauche du boulevard, à l'entrée de la cité
Grigny-2, sous la lumière jaune des lampadaires
éclairant le pied des immeubles, quelques jeunes
gens en survêtement s'improvisent gardiens de
bitume. Ils sont cinq, huit, peut-être plus ; on
ne les distingue pas bien, à 100 mètres de là, au
milieu d'une patrouille pédestre de la compagnie
républicaine de sécurité (CRS) numéro 5 de Massy.

Les jeunes ombres sont excitées par la vue des
uniformes bleus. Des rires fusent, des insultes
et des défis sont lancés. Un peu plus loin,
quelques habitants plus âgés circulent,
indifférents : une mère avec sa poussette, des
hommes qui sortent de la mosquée, en cette
période de ramadan. Le regard des CRS monte et
descend, parcourt la crête des immeubles, d'où
sont souvent lancés des projectiles. Il se pose
sur les survêtements, qui sont bientôt rejoints
par d'autres, informés de la prometteuse
rencontre, probablement par téléphone portable.
Mais ce soir, la compagnie n'entrera pas dans la
cité.

"C'est ma dix-neuvième année chez les CRS, et je
peux vous dire une chose : l'hostilité à notre
égard s'aggrave depuis quelques années, assure le
major Serge Mullor. Ils sont de plus en plus
jeunes, ils pensent qu'ils possèdent leur
territoire et rejettent toute présence policière.
Les pierres, c'est pour nous dire d'aller voir
ailleurs."

La compagnie effectue sa quatrième vacation en un
an - à raison de cinq semaines chacune - dans
l'Essonne, parcourant la nuit les cités sensibles
du département, en particulier à
Corbeil-Essonnes, Evry et Grigny. En début de
soirée, elle prend contact avec la direction
départementale pour connaître les événements de
la journée. Les priorités sont alors déterminées.
"La première de nos missions est de rassurer la
population par notre présence, surtout la nuit,
souligne Gilles Maurin, le commandant. Ensuite,
si des actes de délinquance sont commis, nous
sommes là pour interpeller." Du 2 novembre 2005
au 11 octobre 2006, 277 personnes ont été placées
en garde à vue, et six policiers de la CRS numéro
5 blessés.

Les méthodes d'intervention ont changé, en raison
de la priorité accordée à la lutte contre les
violences urbaines. Fini la cohorte romaine et le
car balourd. Dorénavant, les policiers se
déplacent en camionnette, à cinq ou six hommes
dont un gradé. "Si un incident se produit, du
genre caillassage ou voiture incendiée, le reste
de la section se regroupe très vite, souligne M.
Maurin. Il faut être extrêmement réactif dans les
cités. Tout peut basculer en un instant, comme on
l'a vu aux Tarterêts, le 19 septembre. Comme l'a
dit un jour un de nos anciens, nous sommes des
soldats sans victoire. La sécurité publique est
un défi permanent."

Il pleut souvent des pierres à Grigny, surtout en
fin de semaine. Un peu plus tard dans la nuit,
lors de cette tournée avec les CRS, nous arrivons
à la Grande-Borne, l'autre cité "sensible" de la
commune, avec ses immeubles de petite taille,
ressemblant à des quarts de camembert. Ici, les
voitures ne peuvent pas pénétrer ; elles
s'arrêtent sur les parkings en légère pente. La
patrouille pédestre est obligatoire le long des
petites allées sillonnant entre les bâtiments.
Les fenêtres, verticales, serrées, et ressemblent
à des meurtrières.

Les CRS s'organisent. Leur marche est coordonnée
par le gradé. Deux à gauche, deux à droite,
longeant les murs et surveillant les flancs,
accompagnés par le cliquetis du casque accroché à
leur ceinture qui cogne contre la jambière de
protection. Au centre s'avance le fonctionnaire
armé du lance-grenades. Au bout de la cité, un
talus, une grande surface verte, bordée
d'immeubles, sans éclairage. Les torches sont
utiles. "Ils coupent parfois le courant quand on
arrive" , murmure un policier.

"Ils" sont invisibles cette nuit-là. La seule
personne croisée à la Grande-Borne est un
promeneur entraîné par son chien. A la sortie de
la cité, les CRS marquent un temps d'arrêt. C'est
là qu'a eu lieu l'un des incidents les plus
graves lors des violences de la fin 2005. Le 6
novembre, une trentaine de CRS ont été blessés
lors d'affrontements avec près de deux cents
jeunes. Deux fonctionnaires ont toujours du plomb
dans le corps, après avoir été visés par un
tireur embusqué. "Ces jeunes ne supportent pas
l'uniforme, et pas seulement le bleu de la
police, explique M. Maurin. Ils s'en prennent
aussi au postier, au pompier, au médecin
d'urgence."

Les policiers représentent une concurrence pour
la maîtrise du territoire. Dans la soirée du 11
juin, cinq véhicules ont été incendiés dans un
parking souterrain de Grigny-2. L'objectif était
d'attirer les pompiers et les policiers, que
quelques dizaines de jeunes ont ensuite attaqués
avec des pierres et des bouteilles. Dimanche 22
octobre, en plein jour, un bus vide et trois
voitures ont été incendiés. En réponse,
semble-t-il, à une opération de CRS.

Piotr Smolar
Annonces & promesses : 300 000 fiches génétiques

Considérés comme deux armes importantes dans la
lutte contre la criminalité, en particulier dans
les banlieues, le développement des fichiers de
police et la montée en puissance des groupes
d'intervention régionaux (GIR) se sont confirmés
cette année. Entre septembre 2005 et septembre
2006, le nombre de profils enregistrés dans le
fichier national automatisé des empreintes
génétiques (Fnaeg) a doublé, passant d'un peu
plus de 150 000 à 301 800, selon l'Observatoire
national de la délinquance (OND). Fin 2004, il
n'en comptait que 40 000, accusant un fort
retard. Les GIR, qui ont pour tâche essentielle
de lutter contre l'économie souterraine dans les
cités, ont conduit 475 opérations depuis le 1 er
janvier, révélant 5 973 infractions, dont 1 414
liées aux stupéfiants et 778 à des vols et
recels. Au total, 1 556 personnes ont été mises
en examen dans ces affaires.


Article paru dans l'édition du 26.10.06



http://www.lemonde.fr/web/imprimer_elem ... 280,0.html



22 COMPAGNIES DE CRS ET 7 ESCADRONS DE GENDARMES
MOBILES CONTRE LES VIOLENCES URBAINES
Ne pas apparaître comme "une armée d'occupation"
LE MONDE | 25.10.06 | 12h05

Affecter des forces mobiles dans les quartiers
sensibles, en renfort de la sécurité publique :
l'idée s'était imposée au ministère de
l'intérieur en juin 2005, mais les émeutes de la
fin de l'année en ont confirmé la pertinence.
Afin d'accentuer la présence policière dans les
cités, en particulier la nuit, le ministère a
affecté 22 compagnies de CRS et 7 escadrons de
gendarmes mobiles à la lutte contre les violences
urbaines.

Le bilan de cette affectation dans les cités est
plutôt positif, selon le ministère de
l'intérieur. Toutefois, des aménagements sont en
cours afin que les forces mobiles "ne soient pas
perçues comme une armée d'occupation" par les
habitants, selon les mots de Nicolas Sarkozy, qui
a enregistré les plaintes d'élus locaux.

Les contrôles d'identité à répétition sont
souvent ressentis comme du harcèlement. "Faire du
contrôle routier dans un quartier difficile,
c'est faire chier les gens , résume Bruno
Beschizza, secrétaire général du syndicat
Synergie-officiers. On est là, normalement, pour
traquer les dealers."

"La phase d'expérimentation est aujourd'hui
terminée , explique Christian Lambert, directeur
central des CRS. Là où nous mettons la pression,
la délinquance baisse fortement. Nous allons
opérer de cette façon dans tous les départements.
C'est une révolution. L'époque où les CRS ne
faisaient que du maintien de l'ordre est
dépassée. Nos policiers doivent être polyvalents,
s'occuper aussi bien d'immigration, de sécurité
routière que de violences urbaines." Les unités
motocyclistes, spécialisées dans les délits
routiers, sont ainsi employées, dans les
Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis, à la
lutte contre les violences urbaines.

DES VACATIONS DE CINQ SEMAINES

Du côté des gendarmes, on se félicite de cette
mutation. Comme les CRS, les gendarmes mobiles
utilisent dorénavant de petits fourgons,
embarquant huit ou neuf personnes, et non plus
les cars qui ne peuvent prendre un virage.
"L'idée n'est pas de coloniser un territoire,
mais de sécuriser des zones notoirement livrées à
l'insécurité, surtout la nuit" , explique le
général Marcel Kapfer, sous-directeur de l'ordre
public.

La région parisienne a été en pointe dans cette
mutation, en particulier la Seine-Saint-Denis, où
quatre compagnies de CRS sont affectées. Les
gendarmes, eux, sont présents dans l'Essonne, en
Seine-et-Marne, dans les Yvelines et le
Val-d'Oise. Les CRS investissant les quartiers
difficiles, la direction générale de la
gendarmerie nationale (DGGN) avait choisi de
s'occuper de "la périphérie de la périphérie" .
Le bilan est mitigé, car le déplacement attendu
de la délinquance n'a pas eu lieu dans les
proportions escomptées. "On réfléchit à un
redéploiement des escadrons vers des départements
plus vulnérables" , explique le général Kapfer.

La DGGN envisage d'augmenter la durée des
vacations au-delà de cinq semaines. Mais les
capacités humaines sont limitées. En moyenne, un
gendarme mobile passe déjà 200 jours par an en
déplacement. La fidélisation s'est heurtée à une
autre difficulté, qui concerne aussi les CRS :
les besoins estivaux de renforts en bord de mer.
"Quatre escadrons sur sept ont été envoyés sur la
façade atlantique et méditerranéenne, pendant
l'été, car la délinquance se déplace" , note le
colonel Denys Morée, chef du bureau du
renseignement.

Affectés dans les quartiers sensibles, les CRS
changent-ils de métier ? Ne serait-il pas
envisageable, à terme, de les rattacher à la
sécurité publique, en ne conservant qu'un corps
réduit pour le maintien de l'ordre ? " Dans ce
cas, on n'aurait plus de réserve nationale ,
prévient M. Lambert. Chaque jour, nous savons
avec précision combien d'hommes, dans quel
département, peuvent aller sur le terrain. Nous
n'avons pas les charges de la sécurité publique."

Leur travail s'apparente pourtant, de plus en
plus, à celui des brigades anticriminalité (BAC).
Entre le 2 novembre 2005 et le 11 octobre 2006,
11 017 personnes interpellées par les CRS ont été
placées en garde à vue. Autre indice de cette
similitude : 130 pistolets à impulsion
électrique, de type Taser, viennent d'être livrés
à la direction centrale, qui en distribuera un
par section. "Les CRS qui patrouillent dans les
cités, c'est la vraie police de proximité ",
sourit Eric Angelino, chef de la délégation des
CRS-Paris.

P. Sm.
Article paru dans l'édition du 26.10.06
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Re: Des CRS de proximité

Messagepar Anonymous » 21 Jan 2013, 04:08

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