Un procureur américain invite le Canada à ne pas suivre l'ex

[daniel]

Date : 2/5/06
Source : Le Matin (Québec)
Site : http://www.matin.qc.ca/
URL : http://www.matin.qc.ca/canada.php?artic ... 0502220142

Nouvelles du Canada

Le 2 mai 2006 - 22:01
Un procureur américain invite le Canada à ne pas suivre l'exemple américain
Presse Canadienne

Le Canada est sur la bonne voie dans la lutte contre la consommation de
drogues et ne doit en aucun cas suivre l'exemple des Etats-Unis, affirme le
procureur de l'Etat de New York David Soares.

"Mon conseil aux Canadiens, c'est de se tenir aussi loin que possible des
méthodes de lutte américaines", affirme-t-il.

M. Soares a fait ces commentaires en marge d'un discours à la 17e
conférence internationale sur la réduction des conséquences négatives de la
consommation de drogue, une idée qui fait son chemin depuis une vingtaine
d'années et qui se veut plus réaliste que le concept d'abstinence, qui ne
fonctionne pas de toute façon, selon lui.

En fait pour M. Soares, la guerre contre la drogue aux Etats-Unis est un
échec sur toute la ligne et tout le monde le sait. Mais personne ne veut
intervenir parce que les juges, les avocats et les policiers veulent
conserver leur emploi bien rémunéré [sauf, entre autres, les courageux
policiers de la LEAP http://leap.cc, ndR]. Elle fait aussi l'affaire de
ceux qui s'enrichissent en construisant des prisons.

Du reste, la très grande majorité des hommes condamnés à la prison pour des
affaires de drogue aux Etats-Unis sont de jeunes afro-américains et
hispaniques.

Et les politiciens américains veulent de plus en plus de prisons,
poursuit-il. "C'est même devenu une stratégie de développement économique",
ajoute-t-il d'un ton sarcastique.

Le programme de réduction des conséquences négatives de la consommation de
drogue est à l'essai dans deux villes canadiennes, soit Vancouver et
Montréal depuis février 2005.

En vertu de ce programme, des héroJinomanes qui ne peuvent ou ne veulent
pas utiliser la méthadone pour contrôler leur dépendance sont soumis à des
essais cliniques au cours desquels on leur offre de l'héroJine sous
supervision pour en réduire les effets négatifs.

On estime à entre 60 000 et 90 000 le nombre d'héroJinomanes au Canada.

Selon les promoteurs de ce programme, des essais cliniques semblables
effectués en Suisse, aux Pays-Bas et en Allemagne se sont soldés par une
baisse de la criminalité et de la consommation de drogue et une
amélioration conséquente de la santé mentale et physique des patients.


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