Ingrid Betancourt, quatre ans de solitude

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Ingrid Betancourt, quatre ans de solitude

Messagepar daniel » 21 Jan 2013, 04:02

Monde

Ingrid Betancourt, quatre ans de solitude
La Franco-Colombienne entame sa cinquième année de détention par la
guérilla colombienne des Farc.

Par Jean-Hébert ARMENGAUD
jeudi 23 février 2006

Ingrid Betancourt entame aujourd'hui sa cinquième année de détention avec
très peu d'espoir d'être libérée prochainement. Cette femme politique
franco-colombienne, ex-candidate à la présidentielle en Colombie de son
parti écologiste Oxygène, a été enlevée le 23 février 2002, avec son bras
droit Clara Rojas, par les Forces armées révolutionnaires de Colombie
(Farc), la principale guérilla du pays, qu'elle espère déstabiliser pour
installer un régime marxiste. Créées en 1964, les Farc, avec 17 000 hommes
en armes, derrière leur leader Manuel Marulanda, dit «Tirofijo» («en plein
dans la cible»), 73 ans, sont la plus ancienne guérilla d'Amérique latine.

Zone démilitarisée. Dans l'immédiat, les Farc proposent à l'Etat colombien
l'échange de quelques centaines de guérilleros emprisonnés contre 58 otages
civils et militaires d'importance, telle Ingrid Betancourt. Mi-décembre,
sur proposition d'intermédiaires diplomatiques français, suisses et
espagnols, le président colombien Alvaro Uribe avait accepté une des
conditions principales des Farc pour négocier cet «accord humanitaire» : la
création d'une zone «démilitarisée», sous contrôle d'observateurs
internationaux, le temps des négociations, dans le sud-ouest du pays. Les
Farc ont finalement refusé, le 2 janvier, estimant, selon un communiqué,
que «sous le gouvernement d'Uribe il n'y aura aucune possibilité de
parvenir à un échange, car il a pris la décision de privilégier la guerre».

Alvaro Uribe, 53 ans, un indépendant issu du traditionnel Parti libéral
(droite), avait été élu au premier tour, en mai 2002, notamment sur un
discours de fermeté contre la guérilla après l'échec de son prédécesseur,
Andrés Pastrana, à négocier avec les Farc malgré - déjà - la création d'une
zone démilitarisée grande comme la Suisse. Le Président postule à sa
réélection et reste aujourd'hui largement favori des sondages pour le
scrutin de mai prochain. Ce qui laisse peu d'espoir pour une libération
prochaine d'Ingrid Betancourt et des 57 autres otages objets du bras de fer
sur d'éventuelles modalités de négociation.

Preuve de vie. «L'attitude des Farc montre qu'au fond elles ne veulent pas
parvenir à un accord, estime Mélanie Delloye, la fille d'Ingrid Betancourt,
dans une interview à l'Agence France-Presse. Je pensais que leur priorité
était le retour de leurs prisonniers, mais ce qui a primé fut de ne faire
aucune faveur au président Uribe.» Mélanie Delloye a réclamé aux Farc une
«preuve de vie» de sa mère, la dernière (une cassette vidéo) remontant à
mai 2003. Il y a une semaine, les Farc auraient promis, à travers un
intermédiaire, de donner prochainement cette preuve qu'Ingrid Betancourt et
Clara Rojas sont bien en vie.

La Colombie reste le «pays des enlèvements» même si ceux-ci ont fortement
diminué depuis quelques années : plus de 3 300 cas en 1999, contre 580 en
2005, selon les chiffres de la fondation País Libre. Cette ONG a estimé,
dans un rapport du mois de décembre, que plus de 22 000 personnes avaient
été enlevées dans le pays depuis 1996, la plupart contre des demandes de
rançons. 5 400 otages seraient actuellement détenus sans que l'on sache par
qui dans la moitié des cas. Les Farc détiendraient entre 1 000 et 1 900
otages selon les sources. Depuis 1996, près de 1 000 personnes sont mortes
en captivité.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=361905


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Monde

A ECOUTER * «Pour Ingrid et pour 3.000 autres otages»

Par Johana SABROUX
mardi 21 février 2006 (Liberation.fr - 13:09)

Jeudi 23 février, cela fera exactement quatre ans qu'Ingrid Betancourt a
disparu en Colombie. La Franco-Colombienne, ancienne candidate des Verts à
l'élection présidentielle en Colombie, a été enlevée avec Clara Rojas, sa
directrice de campagne par les Forces armées révolutionnaires dans le sud
du pays. Comme elles, entre 3.000 et 5.000 personnes sont détenues par les
FARC dans la jungle colombienne, certaines depuis huit ans.

En France, ce quatrième anniversaire de son enlèvement est marqué par de
nombreuses manifestations de soutien
http://www.betancourt.info/indexFr.htm, tout au long de la semaine. Lundi
soir, à l'initiative du chanteur Renaud, des humoristes ont participé, au
Bataclan à Paris, à une soirée baptisée «Rires contre les larmes», en
présence d'un millier de personnes et des membres de la famille d'Ingrid
Betancourt. Raphaël Mezrahi, Anne Roumanoff, Elie Semoun et Jean-Marie
Bigard expliquent leur engagement.

Vous pouvez aussi télécharger le mp3 :
http://www.liberation.fr/son/fevrier06/ ... ncourt.mp3

http://www.liberation.fr/page.php?Article=361267



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Monde

Franklin Pérez, ex-otage des Farc, raconte ses trois ans de captivité :
«Nous sentions la mort tous les jours»

Par Michel TAILLE
jeudi 23 février 2006

Bogotá de notre correspondant

Aujourd'hui encore, Franklin Pérez a du mal à trouver le sommeil. Des
années après sa libération, les fantômes de sa captivité aux mains de la
guérilla colombienne le poursuivent toujours dans sa petite maison de
Bogotá, loin des jungles humides où il a perdu trois ans de sa vie.
«Parfois, j'ai envie de repartir pour mourir au combat», lâche l'ancien
soldat de 26 ans.

Le 3 août 1998, la base militaire isolée de Miraflores, où il était
affecté, a été attaquée par des centaines de combattants des Forces armées
révolutionnaires de Colombie (Farc, extrême gauche). Le bâtiment comme le
poste de police ont été détruits, et Franklin, comme beaucoup de soldats,
n'a dû sa survie qu'à une course-poursuite dans la végétation tropicale.
Après une nuit de bataille, couvert de boue, il a surgi dans une
clairière... où les guérilleros se rassemblaient. «J'ai senti une balle
frôler mon bras. Ils étaient tout autour de moi, j'ai lâché mon arme.»

Mûrement planifiés. Le soldat venait de rejoindre un butin humain que les
Farc allaient grossir au fil des années. D'autres captures de combattants
allaient succéder à l'attaque de Miraflores, mais aussi des enlèvements de
civils mûrement planifiés, comme celui du sénateur Jorge Gechem, capturé
sur une route de campagne le 20 février 2002. Trois jours plus tard, sur
une voie du sud du pays au coeur de la guerre, la candidate à la
présidentielle d'alors Ingrid Betancourt et son bras droit, Clara Rojas,
tombaient à leur tour sur un barrage guérillero.

Aussitôt après leur capture, Franklin et les autres soldats et policiers de
Miraflores ont dû suivre les guérilleros dans leur fuite, «une corde au
cou». Dans un pays grand comme deux fois la France, dont le Sud est couvert
de jungle ou zébré de cordillères abruptes, les ravisseurs ont fait subir à
leurs prisonniers des marches de plusieurs jours pour échapper aux
recherches militaires. Aux déplacements succédaient de longues périodes
d'inactivité, dans des cahutes entourées de barbelés, sous le couvert des
arbres.

Fouilles rigoureuses. Pour tuer le temps, Franklin, illettré lors de sa
capture, achève d'apprendre à lire et à écrire. D'autres dessinent ou
sculptent, grâce à de minuscules outils ayant échappé aux fouilles
rigoureuses des gardiens, ou trafiquent les rations délivrées au
compte-gouttes. «Comme je ne fumais pas, j'étais riche», s'amuse le soldat.
Chaque cigarette pouvait s'échanger contre du papier hygiénique, du
savon... Pour ne pas devenir fou, au cours des longues journées «sans voir
le soleil», Franklin s'adonnait aux pompes ou aux flexions. En cachette et
parfois de nuit : il devait tromper la vigilance des guérilleros, qui
surveillaient l'activité des otages pour éviter les tentatives d'évasion,
réprimées sans pitié. Plusieurs fuyards, rattrapés, ont été abattus. «Nous
sentions la menace de la mort tous les jours», se souvient l'ex-conscrit.

Autant qu'une balle ou une attaque aérienne aveugle de l'armée, les détenus
craignaient aussi les maladies : diarrhées, leishmanioses, ou les crises de
paludisme qui ont frappé Franklin à huit reprises. «Les Farc avaient des
médicaments à chaque fois, j'ai eu de la chance», constate-t-il. Tous n'ont
pas connu le même sort : un membre des Farc a fait parvenir, la semaine
dernière, la nouvelle de la mort du capitaine Julián Guevara, capturé lors
d'une attaque de garnison il y a sept ans, après «quatre jours d'une
maladie soudaine».

Dans les rares lettres parvenues à sa famille, l'officier, comme Franklin,
montrait sa lutte contre l'ennemi quotidien des otages : «la solitude»,
même au milieu des autres captifs. Orphelin, Pérez a attendu en vain une
lettre de son cadet ou de ses oncles, ou un message personnel sur des
émissions de radio consacrées aux otages. Quand la libération s'est enfin
produite, en juillet 2001, il ne «reconnaissai[t] pas [sa] famille»,
dit-il. Les Farc avaient finalement accepté de le relâcher avec 358 autres
soldats et policiers, contre 14 de leurs cadres emprisonnés. «Je n'arrivais
pas à y croire. Nous allions redécouvrir la liberté, la ville...»

Dépressions et insomnies. C'est aujourd'hui un échange semblable que la
guérilla exige : la libération de centaines de ses combattants, contre ses
59 otages, dont Ingrid Betancourt. Mais les Farc et le gouvernement n'ont
même pas commencé à négocier. Et Franklin, l'ancien otage au regard perdu,
toujours à la merci des dépressions et des insomnies, n'ose plus imaginer
ce que ressentent ses compagnons captifs depuis parfois huit ans.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=361906



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Monde

Une semaine de mobilisation

jeudi 23 février 2006

Le comité de soutien pour la libération d'Ingrid Betancourt, de Clara Rojas
et des otages en Colombie a appelé cette semaine à une série de
manifestations pour réclamer un «accord humanitaire» qui permettrait
l'échange des otages contre des guérilleros emprisonnés et «des preuves de
vie d'Ingrid et de Clara». A 12 h 30 aujourd'hui, un rassemblement est
prévu sur le pont des Arts à Paris en présence de la famille d'Ingrid
Betancourt. Les pétales de 5 000 roses seront lâchés du pont, en symbole
des otages. A 16 heures, les sénateurs ont prévu d'afficher le portrait
d'Ingrid Betancourt sur les grilles du jardin du Luxembourg. Bien d'autres
manifestations sont prévues en province, consultables sur
http://www.ingridbetancourt-idf.com

Le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, doit aussi
envoyer un message sur la radio colombienne Radio Caracol. A Bogotá, des
portraits d'Ingrid Betancourt et d'autres otages seront affichés sur la
façade de la mairie et un concert sera donné sur la grande place Bolívar.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=361907



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