Une lettre de la Fédération nationale des producteurs de ch

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Une lettre de la Fédération nationale des producteurs de ch

Messagepar daniel » 21 Jan 2013, 03:56

Il aura fallu plus d'un an et demi et un recours en justice pour que la
Fédération nationale des producteurs de chanvre (FNPC) obtienne ce droit de
réponse dans Le Monde, pour rectifier des allégations contenues dans un
article d'Yves Eudes ("Vive le chanvre !", Le Monde du 16/9/03, dispo à
http://www.circ-asso.net/presse/article.php?a=392). On notera les efforts
de la FNPC pour se démarquer du cannabis-drogue :

« L'existence de personnalités bien connues aux niveaux national et
européen pour leur implication en faveur de la dépénalisation du cannabis
et qui se servent du chanvre industriel comme d'un cheval de Troie
politique doit être fermement différenciée de l'activité de la filière
chanvre que représente la FNPC, créée en 1932.»
(...)
« Il y a autant de différence entre un chanvriculteur exploitant 10
hectares de chanvre sur 100 hectares de culture et un fumeur de cannabis
cultivant dans son placard sous lumière artificielle qu'entre un producteur
de pommes de terre du nord de la France travaillant sous contrat avec un
industriel et un distillateur d'alcool de patate frelaté de la banlieue de
Moscou.»

Yves Eudes <eudes@lemonde.fr> déclarait dans son article :

« Officiellement, les producteurs de chanvre industriel ne veulent pas
entendre parler du chanvre à fumer. Ils refusent tout contact avec les
militants de la dépénalisation du cannabis, qui se sont mis à vendre des
objets à base de chanvre "licite" pour créer l'amalgame dans l'esprit du
public. Pourtant, le destin du chanvre "utile" et celui de son cousin
"récréatif" restent liés. »

Je réagissais ainsi :

Non, les militants de la *légalisation* ne veulent pas créer d' "amalgame"
! Ils s'efforcent de susciter un débat sur le cannabis, qui soit
véritablement à la hauteur des enjeux de la prohibition de cette plante. Ce
que bon nombre de journalistes ne perçoivent pas, tout occupés qu'ils sont
à traiter le thème de manière anecdotique, et donc à inventer des amalgames
imaginaires.

A défaut d'obtenir, comme la FNPC, un droit de réponse, on peut toujours
écrire à l'auteur et au Monde <courrier-des-lecteurs@lemonde.fr>.


http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 897,0.html


Une lettre de la Fédération nationale des producteurs de chanvre

LE MONDE | 03.06.05 | 14h50 * Mis à jour le 03.06.05 | 14h50

la suite de notre article "Vive le chanvre" (Le Monde du 16 septembre
2003), la Fédération nationale des producteurs de chanvre a obtenu en
justice l'insertion de cette mise au point intitulée"Que vive la filière
chanvre !" :

Il existe de par le monde deux types de chanvre bien distincts dans leurs
origines, modes de culture et usages :

- Le chanvre à drogue, couramment appelé cannabis, est originaire des zones
tropicales. Il développe par sa concentration en L-9 tétrahydrocannabinol
(THC) de puissantes facultés psychoactives. On distingue les"types
marocains", dont le taux de THC est de l'ordre de 5 % à 10 % et les "types
hollandais" dont le taux de THC est de l'ordre de 15 % à 25 %.

- Le chanvre industriel, couramment appelé chanvre, est originaire du nord
de l'Europe. C'est le seul et unique objet du travail de la Fédération
nationale des producteurs de chanvre (FNPC). Il en est produit 15 000 ha en
Europe à des fins industrielles pour la paille et la graine, et à des fins
d'alimentation animale et humaine pour la graine et son huile (très riche
en radicaux oméga 6 et oméga 3). Dans tous les cas, l'utilisation des
feuilles et fleurs est interdite. Les variétés autorisées doivent
développer moins de 0,2 % de THC, en respect des réglementations nationales
et européennes.

L'existence de personnalités bien connues aux niveaux national et européen
pour leur implication en faveur de la dépénalisation du cannabis et qui se
servent du chanvre industriel comme d'un cheval de Troie politique doit
être fermement différenciée de l'activité de la filière chanvre que
représente la FNPC, créée en 1932.

En France la production du chanvre industriel est destinée aux papiers
extrafins, à la plasturgie automobile, à l'isolation dans le bâtiment, au
bien-être animal et à l'alimentation.

La quasi-totalité des cultures françaises, soit 9 500 hectares en 2003 pour
un millier de chanvriers répartis en Champagne-Ardenne, Bourgogne -
Franche-Comté et Grand Ouest, sont sous contrat avec trois transformateurs
agréés par l'Etat. Ces surfaces sont intégrées classiquement dans des
exploitations"type céréalier" ou "type polyculture élevage".

Ces agriculteurs intègrent la culture du chanvre dans leurs assolements,
autant pour ses qualités agronomiques que par conviction environnementale.
Dans ces exploitations la culture du chanvre est un facteur de plus-value
environnementale fort, le chanvre se cultivant sans aucun produit chimique.

Pour les cultures dites "biologique", qui représentent moins de 200
hectares (2 %) en France en 2003, il s'agit la plupart du temps
d'expériences pilotes pour produire des matériaux de construction utilisés
en autoconsommation. Ces cultures sont découplées de la filière
industrielle du chanvre et de ses marchés classiques. La seule différence
entre une culture"biologique" et une culture traditionnelle est l'origine
organique des apports azotés pour ceux de ces producteurs qui sont engagés
dans une certification"agrobiologique" . On notera avec regret le très fort
taux d'abandon de la culture du chanvre par ce type de producteurs après
quelques années, généralement dû aux difficultés rencontrées à la
transformation.

Dans votre article, vous vous trompez lourdement sur les motivations de la
FNPC. La FNPC, acteur majeur de la filière et obtenteur variétal, s'est en
effet donnée pour objectif de sélectionner des variétés de chanvre à taux
de THC de plus en plus faible (jusqu'à 0 % obtenu en 2000 avec la variété
Santhica 27), non pas comme vous l'écrivez "pour éviter des ennuis avec la
justice", mais pour assurer la pérennité et le développement économique de
la filière européenne du chanvre industriel.

La FNPC fait multiplier ses variétés par la Coopérative centrale des
producteurs de semences de chanvre (CCPSC) (780 tonnes en 2002, soit
suffisamment pour semer les 15 000 hectares cultivés en Union européenne en
2003).

Vous estimez par ailleurs que "... le destin du chanvre "utile" et celui de
son cousin "récréatif" restent liés". Cela est faux car les marchés sont
totalement différents : industriel, légal et au grand jour d'un côté,
individuel, dissimulé et illégal de l'autre ; les producteurs aussi sont
différents, agriculteurs d'un côté, consommateurs de drogue de l'autre.

Il y a autant de différence entre un chanvriculteur exploitant 10 hectares
de chanvre sur 100 hectares de culture et un fumeur de cannabis cultivant
dans son placard sous lumière artificielle qu'entre un producteur de pommes
de terre du nord de la France travaillant sous contrat avec un industriel
et un distillateur d'alcool de patate frelaté de la banlieue de Moscou.

Le cas de Ben Dronkers est à part : dépénaliste fortuné ayant pignon sur
rue et industriel du chanvre, il doit son double statut aux spécificités de
la politique néerlandaise en matière de drogue, politique aujourd'hui
largement décriée par les Néerlandais eux-mêmes.

Les difficultés que M. Ben Dronkers rencontre en matière de chanvre
industriel viennent du fait que de nombreux acheteurs potentiels,
équipementiers allemands en automobile en particulier, lui ont fermé leur
porte à cause de son image "fumeuse".

En ce qui concerne les achats de semences à la CCPSC par M. Ben Dronkers,
qui affirme avoir "sauvé la FNPC de la faillite", ses achats de 27 tonnes
de semences sur trois ans représentent 2,5 % des ventes de semences sur la
période 1989-1991 (1 057 tonnes), ce qui n'en fait à nos yeux ni un sauveur
de la FNPC, ni de la filière chanvre, ni de la planète.

La filière chanvre estime en toute modestie que la culture et l'utilisation
de cette plante en industrie sont très favorables à l'environnement, mais
que son impact est en proportion des surfaces cultivées (en France, 9 500
hectares de chanvre pour 10 millions d'hectares de cultures arables). Cela
dit, en matière d'environnement, il n'existe pas de petit profit. Nous
envisageons une croissance dans le futur, mais elle ne saurait être que
modérée et régulière (doublement des surfaces d'ici cinq ans ?) et en aucun
cas une explosion.

S'il est vrai qu'en 1994 la personnalité de Ben Dronkers a retardé la vente
et l'envoi de semences de chanvre par la CCPSC, ni la FNPC ni la CCPSC
n'ont passé outre une quelconque injonction que ce soit, ni nationale ni
européenne. Ces semences ont permis à Ben Dronkers de mettre en culture 137
hectares, soit 1,7 % des surfaces de l'Union européenne en 1994.

Enfin, la politique des Pays-Bas en matière de dépénalisation du cannabis,
en grande partie sur l'initiative de Ben Dronkers, pose de très sérieux
soucis à la filière du chanvre industriel par l'amalgame qu'elle crée :
cela est contre-productif et peut à court terme tuer la filière du chanvre
industriel pour le plus grand dommage de la protection de l'environnement,
des producteurs, des transformateurs et des utilisateurs des produits issus
du chanvre.

La FNPC, c'est : 8 groupements régionaux ; 1 000 producteurs adhérents (9
500 hectares) ; 15 employés ; un chiffre d'affaires (commun avec la CCPSC)
de 2 millions d'euros en 2002 ; le partenaire officiel du ministre de
l'agriculture et des pouvoirs publics français et européens.

Ses activités sont : recherche et création variétale ; recherche
agronomique ; défense des intérêts des producteurs ; représentation auprès
des pouvoirs publics ; être moteur du développement de la filière.

Article paru dans l'édition du 04.06.05



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