Evoquant un joint souvent « coupé avec du plastique ou de la cocaïne » et surdosé avec du THC à plus de 15%, le journal considère qu'il n'a plus rien à voir avec celui des années 70 .
Revue de presse de la Mildt
Ados et …accros au cannabis » titre LA VIE qui affirme que « banalisé ou diabolisé le cannabis n'a que récemment fait l'objet d'une véritable approche scientifique » mais « qu'entre temps il est devenu un élément incontournable et incontrôlable de la culture des 12-24 ans ». Visite à l'hôpital Paul Brousse où « Christophe expérimente le syndrome de sevrage ». Il dit « je n'imaginais pas qu'on devenait accro au cannabis comme à l'alcool ou au tabac ». D'après l'hebdo, sa consommation journalière atteignait 10 joints et 10 « bangs » (pipes à eau confectionnées à partir de bouteilles en plastique) et il dépensait environ 120 euros par semaine pour acheter le produit (d'où vol, deal et vente de ses propres affaires). Christophe avoue « Je devais me lever la nuit pour fumer. J'étais devenu une épave. Mon corps disait stop, mais c'était trop tard, j'avais besoin qu'on m'aide». Laurent Karila, l'addictologue en charge du jeune homme, affirme « Il n'y a pas d'escalade du cannabis vers l'héroïne ; mais oui un joint quotidien peut générer une dépendance, en particulier chez les plus jeunes ». Le magazine qui indique que désormais au lycée le cannabis est aussi prisé que l'alcool, avec 10% des garçons de 16 ans et 21% de ceux de 18 ans qui sont des consommateurs réguliers, observe qu'en 2002, le cannabis représentait 25% des cas traités dans les Centres spécialisés de soins aux toxicomanes contre 16% en 1998. Laurent Karila assure « nous payons notre excès de tolérance. Seule la dimension festive du cannabis a été prise en compte alors qu'il est rare que l'adolescent en reste là. Bien souvent il glisse vers un usage autothérapeutique ». Evoquant un joint souvent « coupé avec du plastique ou de la cocaïne » et surdosé avec du THC à plus de 15%, le journal considère qu'il n'a plus rien à voir avec celui des années 70 . Gros plan sur le LEP breton où Christophe a passé sa 4ème et sa 3ème avec tags sur le cannabis à l'entrée, et ce propos d'un surveillant « c'est devenu la norme de prendre du shit. Si l'on avait le droit d'ouvrir les casiers des internes il faudrait faire des photos ». Un « grand frère » déclare « Légal ou pas c'est pareil. Ici pour 20 euros tu as ce que tu veux » et un plus jeune « croit savoir » « la preuve que c'est pas nocif les médecins l'utilisent comme médicament ». Témoignages de plusieurs jeunes qui finissent par reconnaître « J'ai bien essayé de m'arrêter mais je deviens violent (…) je n'éprouve même plus de plaisir quand je fume » mais aussi « j'ai eu des problèmes de racket à l'école, le divorce de mes parents et je me suis retrouvé à me faire quatre cinq bangs tous les jours pour m'anesthésier ». Sur le bord de mer, rencontre avec Rémi un interne de 17 ans, qui « n'hésite pas à dévaliser les sacs à dos des vacanciers pour s'offrir ses cinq barrettes de shit hebdomadaires ». Il reconnaît « j'ai des soucis de mémoire. Quelquefois je pose une question et quand on me répond, je ne me souviens plus de ce que j'ai demandé… mais je ne suis pas un drogué ». Déclaration du proviseur « consterné » « je suis totalement démuni. Si je réprime, si je les mets à la porte, ils iront où ? Ces gosses nécessitent une approche médicale plus qu'éducative. Sinon ils ne s'en tireront pas ». Soulignant, « qu'a priori », le chef d'établissement du lycée général d'une paisible cité médiévale très proche « est à mille lieues de tels questionnements » avec ses 90% de réussite au bac dans « un milieu scolaire, protégé et élitiste », la revue relève que néanmoins « ici comme ailleurs » il y a eu des tentatives de suicide, des cas d'anorexie mentale, des élèves hospitalisés pour coma éthylique, des interventions policières pour trafic de cannabis. Un élève, fils d'ingénieur, avoue « Il y a une vraie demande parce qu'on a de l'argent et qu'on veut braver, mais sans trop de risques, les interdits ». D'après le magazine, ce constat est « classique » puisque selon une étude de l'Inserm, c'est parmi les élèves scolarisés en Zep qu'on dénombre le moins de fumeurs quotidiens, sachant par ailleurs que Léa , élève de ce dernier lycée connaît comme les deux tiers des 14-19 ans (étude Trend) un endroit où acheter du cannabis. Au foyer « sur fond de reggae » Thomas estime pour sa part que « le shit est contestataire » et qu'il est « la drogue des artistes ». Sous le préau, Julien qui a commencé à 12 ans pour « faire comme tout le monde » et qui fume aujourd'hui 5 bangs par jour assure « j'ai besoin de ça avant de me coucher. Mais je n'ai pas envie qu'on me catalogue toxicomane. mes parents prennent leur coup de rouge, moi je prends mon bang ». Précisant qu'un intervenant doit passer dans les classes pour un exposé sur les conduites addictives, mais qu'à la demande du lycée il ne parlera que du tabac, le journal conclut sur cette explication de l'infirmière « peu au fait des nouvelles réalités cannabiques » « On ne peut pas tout faire…Et puis il faut bien que nos élèves s'amusent et vivent des expériences ».
A noter une interview du psychologue François Marty qui à la question « quand faut il s'inquiéter ? » répond « un jeune qui fume tous les jours même un seul joint a besoin d'aide ». Il déconseille un attitude « intrusive » des parents mais estime qu'il « faut pousser la relation fermement, rester en lien avec l'adolescent y compris lorsque ce dernier cherche à rompre ». Pour lui « les jeunes ont besoin d'adultes qui posent des limites ». Il juge cependant que « quand le dialogue devient trop dur ou impossible les parents peuvent envisager une aide médicale » et il ajoute « des consultations spécialisées existent (tel : 0811 91 20 20 ) » « Si l'enfant refuse » il conseille aux parents de consulter eux-mêmes « pour soigner la relation avec leur enfant qui est souffrante ».
Et aussi un encart sur la campagne de « démythification» lancée à la télévision et à la radio, avec une ligne téléphonique « ad hoc » (0811 91 20 20) et des consultations cannabis hospitalières dans chaque département. D'après l'hebdo, « la MILDT lance un « avertissement sanitaire » en organisant cette première campagne de prévention contre le cannabis et Didier Jayle, son président, déclare « nous avons trop longtemps négligé le cannabis. Or il peut y avoir un usage nocif de ce produit. Il faut donc faire évoluer les mentalités, démythifier le cannabis et affronter dans les médias les leaders d'opinion qui ne manqueront pas de dénoncer « un retour à l'ordre moral » ».