DNA du 17 nov 2004
« Vous pouvez ouvrir votre coffre ? »
En plus de l'habituel contrôle de papiers, les gendarmes ont procédé à une vérification des coffres.(Photo DNA - Muriel Bortoluzzi)
Les gendarmes de la compagnie de Strasbourg effectuent de nombreux contrôles routiers nocturnes durant l'année. Samedi, à Quatzenheim, leur objectif était la recherche de produits stupéfiants. Reportage.
Une lampe de poche en main, un premier gendarme, vêtu d'une chasuble fluo, fait signe à une voiture de s'arrêter. Il est près de 23 h 30, samedi soir, au carrefour de la D 30 et de la D 228, à Quatzenheim.
Les gendarmes de la compagnie de Strasbourg - une vingtaine d'hommes des brigades de Truchtersheim, Hochfelden, Wolfisheim, assistés du PSIG de Strasbourg - viennent de mettre en place un contrôle routier. Leur objectif de la soirée : les produits stupéfiants. La méthode utilisée est celle d'un contrôle routier classique, où l'on demande permis de conduire et papiers du véhicule. « La seule différence par rapport à un contrôle habituel, c'est que nous avons le droit d'ouvrir les coffres », explique le lieutenant Scherer.
« Odeur caractéristique »
A ses côtés, deux gendarmes, dont l'un armé d'un flash-ball, viennent de contrôler une Renault 19. Quelques minutes plus tard, son conducteur repart avec 90 € d'amende pour avoir oublié de changer d'adresse sur sa carte grise. « Il a un mois pour le faire, mais ça fait six mois qu'il a déménagé », explique le gendarme qui vient de verbaliser.
Vers 23 h 50, une bonne dizaine de voitures ont déjà été contrôlées. A chaque fois, le rituel est le même : « Bonsoir, gendarmerie de Strasbourg, vous pouvez nous présenter les papiers ? » - suivi d'un « vous pouvez me suivre et ouvrir le coffre s'il vous plaît ? »
Après minuit, les familles font peu à peu place à des jeunes ou des couples de sortie. Peu après minuit, cinq jeunes sont contrôlés. Une « odeur caractéristique » de joint se dégageant de l'habitacle, les gendarmes décident de procéder à une vérification plus poussée. Ils trouvent finalement un joint de cannabis dans le cendrier de la Peugeot, ainsi que deux boulettes de shit.
Les quatre passagers commencent à s'impatienter. « On va juste en boîte, c'est tout », lance le premier, les mains sur le capot. « Quel samedi affreux, ils n'auraient pas pu faire ça en été ? », ironise l'une des jeunes filles, vêtue d'un pull léger.
La voiture est finalement immobilisée quelques mètres plus loin. Le conducteur, lui, est emmené au CHU de Hautepierre pour un contrôle urinaire et sanguin, avant d'être placé en garde à vue pour détention de cannabis et conduite sous l'emprise d'un produit illicite. Avec, à la clé, une rétention de permis et une convocation devant le tribunal correctionnel.
Barbara Schuster
© Dernières Nouvelles D'alsace, Mercredi 17 Novembre 2004.. Tous droits de reproduction réservés