Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond Kenda

Ici vous pouvez poster toutes les infos qui concernent le cannabis.

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Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond Kenda

Messagepar Anonymous » 26 Oct 2004, 17:23

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 367,0.html




POINT DE VUE
Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond Kendall
LE MONDE | 25.10.04 | 16h13
La doctrine de la "guerre à la drogue", inspirée par les Etats-Unis, était en grande partie erronée parce qu'elle relève en fait d'une approche irrationnelle de la question.

Provisoirement, la question du contrôle de la consommation des drogues s'est refermée en France cet été avec les arbitrages gouvernementaux et la présentation, à la fin du mois de juillet, du plan quinquennal de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

Ce plan, qui a fait l'objet de nombreuses interventions contradictoires au sein même de la majorité, ne présente pas, de l'avis de l'ensemble des commentateurs, d'innovation spectaculaire et se contente de reconduire la ligne politique existante : maintien du délit de consommation et développement mesuré du système de soins et de prévention. Mais cette timidité est-elle de mise quand on mesure l'ampleur du problème des drogues en ce début de XXIe siècle ?

Examinons la situation de manière réaliste : le cannabis est devenu un banal produit de grande consommation, plus facilement accessible que le tabac, notamment pour les plus jeunes. Il est en effet aujourd'hui plus facile et parfois moins cher de trouver une barrette de haschisch à 23 heures qu'un paquet de cigarettes. Une enquête récente indique à ce sujet que les jeunes de 17 et 18 ans dépensent en France près de 10 % de leur budget pour l'achat de cannabis !

Par ailleurs, la consommation d'ecstasy dans les milieux festifs est un fait largement répandu alors que la dangerosité des produits est avérée.

Plus grave, la consommation de cocaïne se démocratise et devient de plus en plus visible : on n'hésite plus maintenant, dans les soirées en ville, à priser une ligne au vu de tous les invités.

On pourrait multiplier les exemples à l'envi, mais le constat reste implacable : la consommation des drogues illégales n'a jamais cessé sa progression, obéissant à une tendance lourde de long terme dont les variations obéissent plus aux mouvements de mode qu'à l'action des pouvoirs publics. La diffusion de ces drogues est facteur de nombreux problèmes sociétaux et sanitaires. Leur consommation est le vecteur de graves pathologies comme le sida et les hépatites. La dépendance et la perte de contrôle de leur propre destin frappent, d'autre part, les plus fragiles des consommateurs. Enfin, l'économie informelle gangrène une jeunesse désabusée, plus injustement celle des milieux populaires, détruisant la considération qu'ont nos enfants pour le labeur légal.

Comment en est-on arrivé à cette situation hors de tout contrôle en France et en Europe ? En tant qu'officier de police, je dois assumer une part importante de responsabilité et admettre que la gestion des drogues par des instruments répressifs n'a pas atteint son objectif : limiter la consommation en combattant l'offre.

Pourtant, les policiers du monde entier n'ont pas démérité et ont mené leur mission de lutte contre les trafics avec un engagement exemplaire. Leurs gouvernements leur ont donné le maximum de ce dont ils pouvaient disposer : matériels abondants et dernières technologies, larges effectifs, procédures pénales dérogatoires permettant des investigations étendues ainsi qu'une coopération internationale efficace et rapide.

Pourquoi alors, en dépit de ces efforts titanesques, avons-nous échoué à protéger le monde de ces produits ? Arrivé au faîte de ma longue carrière, j'en suis venu à la conclusion que la doctrine de la "guerre à la drogue", inspirée par les Etats-Unis, était en grande partie erronée parce qu'elle relève en fait d'une approche irrationnelle de la question. C'est pourquoi cette "guerre" a été perdue tout en causant tant d'effets pervers. C'est pourquoi, aussi, nous devons aujourd'hui regarder dans de nouvelles directions pour repenser sans idée préconçue la stratégie de réduction de la consommation des drogues.

Un espoir s'est fait jour ces dernières années concernant la consommation et les effets nuisibles de trois substances psychoactives majeures qui ont été spectaculairement réduites : le tabac, l'alcool et l'héroïne.

En ce qui concerne le tabac, l'augmentation des prix, l'interdiction de la publicité et celle de fumer dans les lieux publics, une meilleure information sur ses dangers et une offre de soins améliorée ont conduit à une très nette baisse de sa diffusion.

Pour l'alcool, la réduction de la tolérance à l'ivresse sur la route ainsi qu'une prévention intensifiée ont également porté leurs fruits (consommation par habitant divisée par deux en vingt-cinq ans).

Enfin, concernant l'héroïne, la médicalisation des usagers dépendants et la prescription d'opiacés pharmaceutiques ont permis de réduire de 80 % le nombre de décès par overdose, de limiter sensiblement la diffusion des épidémies et de réduire nettement la délinquance des toxicomanes. Le nombre des héroïnomanes a ainsi pu être spectaculairement diminué en raison de nouveaux succès dans des parcours de sevrage réalistes et parce que l'offre illégale a déserté ce marché désormais médicalisé.

Ces progrès obéissent pourtant tous à la même doctrine, une stricte régulation de la distribution de ces substances et une intervention volontaire des pouvoirs publics à l'aide de dispositifs sociosanitaires ou, dans le cas de la conduite en état d'ivresse, d'une intervention extrêmement ciblée des forces de l'ordre. Cette approche, qui a été courageusement défendue en France par des responsables politiques comme Michèle Barzach, Bernard Kouchner, Simone Veil ou, plus récemment, Jean-Luc Roméro, est aujourd'hui validée scientifiquement.

Une récente étude britannique montre qu'en matière de drogue une livre sterling investie dans le soin permet au système répressif d'en économiser trois. Il est donc possible aujourd'hui de libérer d'immenses ressources pour nos systèmes judiciaires, qui en ont par ailleurs grandement besoin, tout en atteignant des objectifs mesurables de baisse de consommation des produits dangereux et de réduction des risques liés à leur usage, comme le propose l'Organisation mondiale de la santé.

En France, il avait été question de "contraventionnaliser" l'usage du cannabis, ce qui aurait permis de sanctionner la consommation sur la voie publique, qui se banalise, tout en faisant l'économie d'une procédure délictuelle coûteuse et vide de sens puisque les infractions constatées sont classées sans suite.

Il n'en est rien pour le moment. Bien que je ne sois pas personnellement favorable à la légalisation des drogues, le sentiment qui prédomine reste celui d'une occasion manquée de réformer en profondeur un cadre légal obsolète et dangereux et de lui substituer un projet politique moderne et efficace.

Au-delà des frontières de l'Hexagone, cette politique doit aussi être défendue au niveau mondial. L'Europe, qui est à l'origine de la plupart de ces politiques innovantes, ne revendique pas suffisamment ses succès et son avance face aux Etats-Unis. Ces derniers dominent toujours la ligne politique des institutions spécialisées de l'ONU en la matière. Ces agences promeuvent une doctrine obsolète qui limite le développement des politiques innovantes alors que c'est l'Europe qui finance la plus grande part de leur budget.

Une réforme des conventions internationales en vigueur sera sans doute indispensable pour permettre une évolution décisive des politiques internationales de drogues et de leurs institutions multilatérales. La France, dont les responsables donnent courageusement de la voix sur la scène internationale sur des sujets cruciaux, pourrait enfourcher le cheval de bataille de la politique des drogues et prendre la tête des pays européens qui tentent de généraliser les expériences efficaces qui sont menées au nom de la réduction des risques et du contrôle des niveaux de consommation par la réglementation, pour enfin enregistrer des succès significatifs contre l'abus de drogues au niveau mondial.

A terme, la conférence de 2008 des Nations unies qui doit examiner la pertinence du cadre international doit être l'occasion de réformer les conventions, comme le réclame, par exemple le Conseil de Senlis. La France a ici l'occasion de jouer un rôle unique sur la scène internationale, en accord avec les autres pays du continent.

Lord Salisbury, premier ministre de la reine Victoria, a dit : "L'erreur la plus commune en politique est de s'accrocher à la carcasse de politiques moribondes." Espérons qu'en matière de gestion des drogues ce travers ne perdurera pas face à l'immense et légitime attente des Français, des Européens et des peuples du monde entier.

Raymond Kendall a été secrétaire général d'Interpol de 1985 à 2000 ; il est président du comité de surveillance de l'Office européen de lutte antifraude, membre du Conseil de Senlis (Institut international de réflexion sur les politiques de lutte contre les drogues).
* ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 26.10.04
Anonymous
 

Re: Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond K

Messagepar Tsb » 26 Oct 2004, 19:09

et la france ne decouvre ca que maintenant ?
Charsi cadena marci.

http://www.tikiseedbank.ch/
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Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond Kenda

Messagepar taffy » 26 Oct 2004, 21:11

C'est dingue ca je venais de le lire mais j'étais trop fénéant pour le mettre sur le forum :mrgreen: :oops:
Merci seb pour tous ces articles :wink: 8)
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Re: Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond K

Messagepar Anonymous » 27 Oct 2004, 05:30

Merci seb pour tous ces articles


De rien mais surtout merci à Raph (documentation de cannabistrot) de faire tourner les infos. :wink:
Je mets aussi les articles en copie dans la revue de presse du Circ (http://www.circ-asso.net/presse/presse.php)

et la france ne decouvre ca que maintenant ?

Toujours selon Raph Kendall avait déclaré il y a 8 ans environ qu'il était pour une « décriminalisation » de l'usage de stupéfiants.
Anonymous
 

Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond Kenda

Messagepar Anonymous » 27 Oct 2004, 12:45

Salut,

Compatissons au cas de Raymond Kenda qui, ayant passé toute sa carrière de flic a foutre des coups de matraques sur la tronche des " drogués ", découvre la retraite venue, que son " matrak elbow " n'a servit à rien !

Phinéas
Anonymous
 

Re: Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond K

Messagepar Anonymous » 27 Oct 2004, 15:28

Phinéas a écrit:Salut,

Compatissons au cas de Raymond Kenda qui, ayant passé toute sa carrière de flic a foutre des coups de matraques sur la tronche des " drogués ", découvre la retraite venue, que son " matrak elbow " n'a servit à rien !

Phinéas

T'as raison! C'est déprimant!!! Vite un joint!!! :P
Anonymous
 

Re: Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond K

Messagepar daniel » 21 Jan 2013, 03:51

et la france ne decouvre ca que maintenant ?

Toujours selon Raph Kendall avait déclaré il y a 8 ans environ qu'il était pour une « décriminalisation » de l'usage de stupéfiants.
[/quote]


Sur fr.soc.drogues ...

> http://www.tdpf.org.uk/AboutUs_Introduction.htm
> http://www.tdpf.org.uk/MediaNews_PressR ... _10_04.htm
>
> Introduction du rapport du think-thank Transform, disponible en .pdf
> (1,3 Mo) à :
> http://www.tdpf.org.uk/Policy_General_A ... Report.htm :
>
> (trad perso rapide et imparfaite)
>
> "Aux alentours de 2020, il est possible que la prohibition des drogues
> aura été remplacée par un système de marché régulé. Si l'échéance fixée
> par Transform est exacte, d'ici 2020 le marché criminel aura été
> contraint de renoncer à son contrôle du commerce des drogues et la
> régulation et le contrôle par le gouvernement feront à nouveau partie de
> la normalité. Les consommateurs n'auront plus à compter sur des dealers
> incontrôlés. Ils achèteront leurs drogues dans des pharmacies
> spécialisées ou chez des revendeurs agréés. Ou bien, pour ceux qui en
> auront un usage thérapeutique, via une prescription. Voici, en gros, ce
> que la légalisation, le contrôle et la régulation signifieront - acheter
> en magasin et consulter un médecin. C'est simplement une question de
> transfert de paradigme politique appliqué à la régulation et à la
> gestion des drogues illicites actuelles. Ce rapport fournit les détails
> qui sous-tendent cette conception simple."
>
> ("If you are around in 2020, the chances are that will see drugs
> prohibition replaced with a system of regulated and controlled markets.
> If Transform's timeline is right, by 2020 the criminal market will have
> been forced to relinquish its control of the drug trade and government
> regulation and control will be the norm once more. Users will no longer
> 'score' from unregulated dealers. They will buy their drugs from
> specialist pharmacists or licensed retailers. Or, for those with a
> clinical need, via a prescription. At its simplest, that is what
> legalisation, control and regulation will mean - shopping and visiting
> the doctor. It is simply a question of transferring the policy paradigm
> of management and regulation to currently illegal drugs. This report
> provides the detail behind this simple vision")
>
>
>
> Daily Mirror, jeudi 14 octobre 2004
>
> LES DROGUES "LÉGALES DANS 20 ANS"
>
> Un rapport réalisé par le think-thank (groupe de réflexion) Transform,
> estime que toutes les drogues seront légalisées d'ici 2020.
>
> Les gouvernements devraient reconnaître bientôt que la seule solution
> est de contrôler la production et la vente des drogues.
>
> Le rapport, initié par la Chambre des Représentants et avec le soutien
> de plusieurs députés du New Labour, en appelle à une réforme complète de
> la politique des drogues.
>
> Il dit que la guerre contre les drogues est perdue, que les maintenir
> dans l'illégalité favorise la criminalité, qu'il en coûte 16 milliards
> de £ de l'appliquer, et qu'il favorise l'expansion du sida et des
> problèmes de santé.
>
> "En 2020 il est possible que la prohibition des drogues aura été
> remplacée par un système de marché régulé. Les consommateurs n'auront
> plus à compter sur les dealers. Ils achèteront leurs drogues dans des
> pharmacies spécialisées ou chez des revendeurs agréés."
>
> Danny Kuschlik, directeur de Transform : "Nous devons envisager des
> choix plus efficaces, plus justes et plus humains. Du fait que l'échec
> de l'application de la loi devient plus évident, les gens exigeront de
> leur gouvernement le contrôle du marché des drogues".
>
> (...)
>
> Daily Mirror Thursday Oct 14 2004
>
> DRUGS 'TO BE LEGAL IN 20 YEARS'
>
>
> Narcotics war 'lost'
>
> By Bob Roberts, Deputy Political Editor
>
>
> ALL street drugs will be legalised by 2020, a major report claimed last
> night.
>
> The study by think-tank Transform said the "prohibition" of cannabis,
> cocaine and even crack and heroin had proved a disaster.
>
> It said world governments would soon recognise the only solution was to
> legally control the production and supply of narcotics.
>
> The report, launched at the House of Commons and with the backing of
> several Labour MPs, calls for a root-and-branch reform of drugs policy.
>
> It said the war on drugs had been lost, keeping them illegal promoted
> crime, cost £16billion to enforce and helped spread Aids and ill-health.
>
> It added: "In 2020 the chances are drugs prohibition will have been
> replaced with a system of regulated markets. Users will no longer score
> from dealers. They will buy drugs from specialised pharmacies or
> licensed retailers."
>
> Transform director Danny Kushlick said Government advisers and
> policy-makers were picking up the idea.
>
> He added: "We need to consider more effective, just and humane options.
> As the failure of enforcement becomes more obvious people will want
> government control of the drug market."
>
> The report is backed by ministerial aide and rising Labour MP Oona King.
>
> Labour MP Paul Flynn, of the all-party group on drug misuse, also
> supports the study, calling it "the first practical drug policy road
> map".
>
> But the Home Office said: "The Government has no intention of legalising
> the recreational use of any controlled drug.
>
> "Those who advocate legalisation suggest it would reduce harm caused by
> illicit drugs. But they take no account of the consequences of the
> significant increase in use which would follow."
>
> Meanwhile, a report out today by researchers at Glasgow University found
> nearly 57 per cent of addicts wanted help to get off drugs rather than
> "harm reduction" courses to teach them how to take narcotics safely.
>
> And a Health Protection Agency study showed the number of injecting drug
> users contracting infections such as MRSA is rising. Hepatitis C cases
> doubled to 18 per cent between 2000 and 2003.
>
>
>
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