Les élus UMP défendent
leur "loi anti-drogue"
NOUVELOBS.COM | 23.06.04 | 17:08
Le sénateur UMP Bernard Plasait et le député UMP Richard Dell'Agnola affirment que le projet de loi qu'ils défendent "n'est pas une loi anti-jeunes".
L e sénateur UMP Bernard Plasait et le député UMP Richard Dell'Agnola, promoteurs d'une proposition de loi sur la drogue, ont affirmé mercredi 23 juin que leur texte "n'est pas une loi anti-jeunes" mais "une démarche du tout-préventif" pour faire sortir le cannabis de la banalisation.
Lors de son dépôt le 17 juin au Sénat et à l'Assemblée, la proposition de loi, qui prévoit de supprimer la prison pour "usage simple" de stupéfiants, a suscité des commentaires en raison de l'arsenal répressif prévu dans le texte.
1.500 euros d'amende
Les usagers de drogue pourraient en effet se voir infliger une amende de 5e catégorie (jusqu'à 1.500 euros), assortie ou non d'autres peines comme un stage de sensibilisation, un travail d'intérêt général, un retrait du permis, une immobilisation du véhicule ou encore une interdiction de chéquier.
"Ce serait proprement être +anti-jeunes+ que de laisser se développer la banalisation de cannabis, un produit dont nul ne peut plus prétendre qu'il n'est pas dangereux", a fait valoir M. Plasait, lors de la présentation de la proposition de loi à la presse au palais du Luxembourg.
En déposant ce texte, cosigné par plus de 240 parlementaires UMP et UDF, les membres du Groupe interparlementaire de refus de la banalisation des drogues "veulent une nouvelle politique de lutte contre les drogues, protectrice de la jeunesse". "Ce texte combat la drogue, sans diaboliser et sans banaliser le cannabis", a ajouté le sénateur de Paris.
M. Dell'Agnola a déclaré que la proposition de loi avait "trois piliers": "prévention totale et systématique" auprès des jeunes à partir du CM2, "politique de soins plus efficace" en vue de la réinsertion, instauration d'une "sanction éducative" qui soit "une réponse personnalisée et graduée" lorsque l'interdit est transgressé.
Une sanction nécessaire
"La sanction est nécessaire puisqu'il y a infraction, mais elle doit être comprise, acceptable et appliquée de façon systématique", a dit le député du Val-de-Marne, déjà auteur d'une loi sur la conduite automobile sous l'influence de stupéfiants.
Le président de l'Association "France sans drogues", présent au point de presse, a estimé qu'il "est urgent d'agir". "Il y a des campagnes contre l'alcool et le tabac, mais rien contre le cannabis.
Il faut que les jeunes sachent que 'le joint de papa' n'a plus rien avoir 'le pétard' d'aujourd'hui" en matière de concentration en substances nocives, a-t-il souligné. L'Association "France sans drogues", pour qui " toutes les mesures prises pour lutter contre la toxicomanie doivent viser l’abstinence et une société libérée de la drogue", est à l'origine d'un projet de texte transmis à Bernard Plasait et dont les principales mesures ont été reprise.
La proposition- qui compte parmi ses signataires l'ancien Premier ministre Alain Juppé, le vice-président de l'UMP Jean-Claude Gaudin, les présidents des groupes UMP Josselin de Rohan (Sénat) et Bernard Accoyer (Assemblée) - devrait être inscrit à l'ordre du jour dès la rentrée parlementaire d'octobre, selon M. Dell'Agnola.