Rappelez-vous, le gars qui dealait en passant par son site internet
source : le parisien
Paru le : 08/05/2004
Stupéfiants
Il vendait la drogue sur Internet
Lisses (Essonne)
UN HABITANT de Lisses (Essonne)
vient d'être condamné à deux ans de prison pour revente de stupéfiants. Un trafic aux méthodes
novatrices : le jeune homme se servait d'un site Web pour prendre ses commandes et informer
sa clientèle des arrivages divers. La brigade des stupéfiants de l'Essonne s'intéressait à Jérémy,
20 ans, depuis plusieurs mois : passionné d'informatique, il avait mis ses compétences au service
de son hobby, le deal de cannabis. Les stups le repère sur des sites Internet en sommeil, voire
des adresses Web fermées. En février, un nouveau venu fait son apparition sur la Toile. Le nom
du site, dont le compteur fait état de 18 000 visiteurs, est sans ambiguïté : « deal91 » !
Livraison
à domicile
Le 3 mai, Jérémy y évoque une transaction imminente. Quelques minutes plus tard,
les policiers l'interpellent à son domicile avec 180 g de résine de cannabis. Dans la foulée,
ils appréhendent sa petite amie. Etudiante en droit, Maud travaille dans un cabinet d'avocats,
ceux-là mêmes qui l'ont défendu à l'audience. Lui s'occupe de la vente de hasch, elle gère le
deal d'ecstasy. Les policiers découvrent une vingtaine de pastilles dans son appartement du
VI
e
arrondissement de Paris. Maud a écopé d'un an de prison avec sursis.
En garde
à vue, Jérémy se revendique comme un « commercial ». A ses yeux, il est davantage un « businessman
» qu'un trafiquant. Bien qu'ayant arrêté le lycée en seconde, le jeune homme a le sens des affaires
: il vend à des Parisiens ou des Versaillais peu enclins à se rendre dans une cité pour se fournir
et prêts à payer leur drogue le double du prix du marché. Jérémy livre à domicile et assure
une sorte de service après-vente. Dès qu'un nouvel arrivage est disponible, il tient ses clients
au courant par mini-messages texto. En un an, son trafic porte sur 5 kg de résine de cannabis,
les bénéfices dépassent les 10 000 . « C'est une grande première, du véritable
e-commerce
,
assure un policier. Nous sommes confrontés à une nouvelle forme de trafic. »
Olivier Bureau