dimanche 21 septembre 2003, 22h12
Jean-Pierre Raffarin ne veut pas traiter "le fumeur de crack comme le fumeur de cannabis"
PARIS (AP) - Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est prononcé dimanche soir en faveur d'une "peine crédible" pour les fumeurs de cannabis dans le cadre de la réforme de la loi de 1970 sur les stupéfiants.
"Je ne suis pas pour qu'on traite le fumeur de cannabis comme le fumeur de crack, a déclaré M. Raffarin dans l'émission "Zone interdite" sur M6.
"Nous sommes face à un très grave problème de santé publique. On ne peut pas dire, soit le silence, soit la prison", a souligné le Premier ministre.
Dans cet esprit, il a expliqué qu'il fallait "graduer les peines" pour qu'elles soient "crédibles", car le fumeur de crack n'a "rien à voir" avec le "primofumeur".
Mais il ne faut pas dépénaliser la consommation de cannabis, car, "dépénaliser c'est oublier de dire aux jeunes la vérité", c'est-à-dire que le cannabis peut être à l'origine d'un "affaiblissement personnel grave".
Jean-Pierre Raffarin a ajouté qu'il souhaitait une "grande campagne de prévention" pour informer les jeunes sur les dangers du cannabis. Il a prôné la sévérité pour "ceux qui incitent à fumer" et pour ceux "qui commettent des fautes sous l'emprise du cannabis".
Dans le débat sur la révision de la loi de 1970, le Premier ministre doit trancher entre le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, partisan de sanctions dures contre les fumeurs de cannabis et le ministre de la Santé Jean-François Mattei, qui prône des peines plus légères.
La place Beauvau préconise une contravention pouvant aller jusqu'à 1.500 euros (amende de 5e classe) renforcée par des travaux d'intérêt général et une possible confiscation de scooter et des téléphones portables de la personne interpellée.
Le ministère de la Santé penche lui pour des contraventions forfaitaires de classe 3 ou 4 (soit 68 à 135 euros) conjuguées à une information médicale et de soins éventuels. Les propos tenus dimanche soir par Jean-Pierre Raffarin indiquent que cette sanction a sa préférence. AP