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Messagepar Anonymous » 21 Mai 2003, 08:38

Publication du "Cannabis 2002 Report", établi conjointement par cinq pays (03/12/02)

Un rapport traitant de l'état des connaissances sur le cannabis, drogue de plus en plus répandue en Suisse comme ailleurs, vient de paraître à Bruxelles. Ce document de 150 pages a été élaboré à l'initiative de cinq ministres de la santé (dont Mme Ruth Dreifuss, cheffe du Département fédéral de l'intérieur) en vue de faire le point sur l'état actuel des travaux de recherche dans le domaine du cannabis du point de vue de la consommation, de ses conséquences et de la prévention.

En février 2002, une conférence scientifique sur le cannabis s'est tenue à Bruxelles. Organisée à l'initiative de cinq ministres européens de la santé (belge, français, allemand, néerlandais et suisse), elle a réuni des spécialistes en pharmacologie, médecine, psychologie, accidentologie et prévention, dont des représentants de l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), à Lausanne. Il s'agissait de faire le point sur l'état actuel des travaux de recherche consacrés à une drogue qui a fait de plus en plus d'adeptes en Europe au cours des dernières décennies. Imprimés en un temps record, les résultats de ce "sommet du cannabis" figurent désormais dans cette "bible" du chanvre, qu'il est judicieux de consulter, surtout en ces temps de controverse idéologique et politique autour de la drogue.

Consommation de cannabis: le pour et le contre
Sur le continent européen, 45 millions de personnes ont déjà consommé du cannabis. Si le chanvre ne mène pas automatiquement aux drogues dites dures, il n'en endommage pas moins le corps (risque accru de cancer du poumon chez les amateurs de joints, par exemple). Consommé à haute dose, le cannabis peut déclencher, chez les personnes sensibles, des réactions assimilables à la psychose. En revanche, l'apparition systématique d'une apathie persistante (appelée "syndrome amotivationnel") n'a pas été confirmée scientifiquement. Bien que la plupart des fumeurs de haschich maîtrisent leur consommation, les tests scientifiques tendent de plus en plus à démontrer qu'un usage à long terme et un début de consommation précoce peuvent déboucher sur des phénomènes de dépendance. Par ailleurs, s'il est vrai que les capacités d'attention et de mémoire baissent après un joint, ces déficiences ne perdurent pas en cas d'arrêt de la consommation. Certaines aptitudes nécessaires à la conduite automobile baissent sous l'effet du cannabis, avec notamment des conséquences sur la tenue de route. En outre, l'utilisation du cannabis dans le domaine médical est limitée.
Ces résultats, et bien d'autres, figurent dans le document "Cannabis 2002 Report". D'une lecture agréable, il contient également une documentation très complète. Pour l'heure, ce rapport est uniquement disponible en anglais.

Source: "Cannabis 2002 Report", en anglais uniquement. Ce rapport peut être commandé auprès du Ministère belge de la Santé publique, à Bruxelles, tél. 0033 (0)2 210 48 07.

++, fredo
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Dernière édition par Anonymous le 21 Mai 2003, 09:59, édité 1 fois.
Anonymous
 

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Messagepar Anonymous » 21 Mai 2003, 08:42

Fertilité masculine :
Le cannabis a-t-il une influence négative sur les hormones sexuelles et le sperme ?

Réponses :

Wayne Hall, Nadia Solowij & Jim Lemon
De fortes doses de THC perturbent probablement le système reproducteur male et femelle chez l'animal. Elles réduisent la sécrétion de testostérone et, de ce fait, diminuent la production de sperme, la motilité des spermatozoïdes et leur durée de vie. Il n'est pas établi que de pareils effets se produisent chez l'homme. Pour des raisons encore mal élucidées, les études cliniques humaines ont montré les deux variantes positives et négatives de l'action du THC sur la testostérone. Hollister a avancé l'idée que la diminution de production de testostérone et de sperme observée dans les études "positives" ont probablement une "importance mineure chez l'adulte", bien qu'il admette son "importance majeure chez le mâle pré-pubertaire qui ferait usage de cannabis ." Il est possible que les effets de l'usage de cannabis sur la testostérone et la spermatogenèse soient plus significatifs chez des mâles dont la fertilité est déjà affectée pour d'autres raisons comme, par exemple, une numération basse des spermatozoïdes.
(Veuillez noter s.v.p: Ce texte émane d'une publication scientifique dont certaines phrases ont été changées afin de le rendre plus intelligible.)
Hall W, Solowij N, Lemon J. The Health and Psychological Consequences of Cannabis Use. National Drug Strategy Monograph Series No. 25. Canberra: Australian Government Publishing Service, 1994.


Laura Murphy
On a pu démontrer chez l'homme que fumer du cannabis réduisait la concentration sanguine des trois hormones LH, FSH, et testostérone. De plus, on a signalé une accentuation du déficit en spermatozoïdes de la numération chez des hommes réputés grands fumeurs de cannabis. D'autres études n'ont pas mis en évidence de différence mesurable entre fumeurs modérés et grands fumeurs. Une dose massive de THC chez les rongeurs mâles a produit une chute concordante et significative de la concentration de LH et de testostérone relativement à la dose et au temps d'administration. Chez le singe rhésus, un tel traitement à base de THC a entraîné une chute de 65% du taux sanguine de testostérone au bout de 60 minutes qui a persisté pendant 24h environ.
(Veuillez noter s.v.p: Ce texte émane d'une publication scientifique dont certaines phrases ont été changées afin de le rendre plus intelligible.)
Hall W, Solowij N, Lemon J. The Health and Psychological Consequences of Cannabis Use. National Drug Strategy Monograph Series No. 25. Canberra: Australian Government Publishing Service, 1994.


Lynn Zimmer & John Morgan
En administrant de fortes doses de THC à des animaux, les chercheurs ont produit des effets appréciables sur le taux sanguin de leurs hormones sexuelles. Cependant, les effets varient d'une étude à l'autre en fonction de la dose et de la chronologie du temps d'administration. Quand des effets apparaissent, ils sont transitoires. (...) Qu'il s'agisse d'animaux mâles ou femelles, les chercheurs n'ont jamais produit d'effets délétères permanents sur la fonction de reproduction, aussi bien avec des doses d'attaque massives qu'avec une administration de cannabis au long cours. (...) Il n'existe pas de preuve formelle de stérilité résultant d'une consommation de cannabis chez l'homme. Il n'y a pas d'études épidémiologiques montrant que les hommes consommant du cannabis ont des taux de stérilité supérieurs à ceux qui n'en prennent pas. De même, rien ne prouve l'état d'une diminution de la capacité de reproduction chez les hommes vivant dans des pays où l'usage du cannabis est communément répandu. Il est possible que le cannabis soit à l'origine d'une stérilité chez des hommes ayant déjà un déficit de spermatozoïdes dans leur numération. Cependant, il est probable que les usagers réguliers de cannabis développent une tolérance à ses effets hormonaux. (...) Le cannabis n'a pas d'effet masculinisant chez les femelles, ni d'effet féminisant chez les mâles.
Zimmer L, Morgan JP. Marijuana Myths Marijuana Facts. A review of the scientific evidence. New York/San Francisco: The Lindesmith Center, 1997.


House of Lords
L'expérimentation animale a montré que les cannabinoïdes sont à l'origine de perturbations des hormones sexuelles mâles et femelles; mais il n'existe pas de preuve d'une action délétère du cannabis sur la fertilité humain ou sur les chromosomes et les gènes.
House of Lords Select Committee on Science and Technology. Cannabis. The scientific and medical evidence. London: The Stationery Office, 1998.

++, fredo
Anonymous
 

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Messagepar Anonymous » 21 Mai 2003, 08:55

"Le joint de papa, c'est terminé"
Le plan gouvernemental de lutte contre la toxicomanie est attendu pour la mi-mars

La romancière Marie-Christine D'Welles, qui a interrogé vingt-huit adolescent sur leur consommation, tente d'alerter les parents sur l'escalade des produits consommés.

Un nouveau cap en matière de drogue devrait être pris mi-mars par le gouvernement, avec la publication du plan triennal d'action. Ces propositions seront inspirées du rapport de Mireille Maestracci, présidente de la mission interministérielle de la drogue et de la toxicomanie (MILDT), remis à Lionel Jospin le 15 octobre dernier.
Mais il ne faudra pas s'attendre à un tournant révolutionnaire. La légalisation du cannabis ne sera certainement pas à l'ordre du jour. Le premier ministre a toujours jugé inopportun de réformer la loi de 1970 sur les stupéfiants. A l'instar de Lionel Jospin, Bernard Kouchner a finalement rappelé qu'il n'était pas favorable à la dépénalisation de l'usage des drogues. En revanche, le secrétaire d'Etat à la Santé s'est prononcé contre l'emprisonnement des toxicomanes, notamment dans la préface du rapport Roques sur La Dangerosité des drogues, en juin 1998. Ce pharmacologue expliquait que l'alcool et le tabac étaient plus dangereux, en terme de dépendance et de santé, que le cannabis. Un mois plus tard, la Mildt se voyait confier, en plus de ses missions habituelles, le dossier des drogues licites. Dans Son rapport Nicole Maestracci suggère de rapprocher les structures de soins destinées aux alcooliques et celles réservées aux toxicomanes.
Le plan triennal pourrait par ailleurs opérer une distinction entre drogues " douces " et " dures " et réserver aux adolescents des lieux de consultation et de soins, comme le souhaite la présidente de la Mildt. Il y a en effet urgence, si l'on en croit la romancière Marie-Christine D'Welles (1), qui publie un livre sur les habitudes de consommation des jeunes. Elle a rencontré vingt-huit adolescents qui ont entre 13 et 19 ans. Ils fument du haschisch, mais se " défoncent " aussi aux champignons, au LSD, à l'ecstasy, au double-zéro. ils résident à Paris, Bordeaux, Brive ou Lille, et sont issus de toutes les classes sociales. L'écrivain explique au Figaro les raisons qui l'ont conduite à relater ces confidences, et lance un cri d'alarme.
LE FIGARO. - Pourquoi avez-vous décidé d'écrire ce livre ?
Marie-Christine D'WELLES. - Après une rencontre avec des jeunes qui allaient mal, j'ai voulu en savoir plus. Quand ils m'ont raconté tous les produits qu'ils prenaient, je suis tombée des nues. J'ai alors décidé de questionner des jeunes sur ce sujet lors de mes déplacements. Pour eux, c'était comme une délivrance d'évoquer leur consommation devant une personne étrangère.

Quels témoignages vous ont le plus frappée ?
- L'état de défonce que recherchent ces jeunes m'a particulièrement marquée. Pour eux, le joint de papa, c'est terminé. Aujourd'hui, les adolescents font des bangs (inhalation du cannabis), ils prennent des trips (LSD), ou encore du " double-zéro " (haschisch très fort). Ils utilisent des produits dont ils ne connaissent même pas les effets. Personne ne les a prévenus des risques qu'ils courent. Nos enfants sont vraiment en danger. Je suis atterrée de voir à quel point on les manipule.
Pourquoi employer le terme de manipulation ?
- On drogue volontairement nos enfants. On les attire en imprimant sur les buvards de LSD Barth Simpson ou le Roi Lion. Si cela n'est pas du marketing... Il y a, de la part des pouvoirs publics, la volonté de ne pas agir.
Parlent-ils facilement de leur consommation ?
- Quand j'utilisais leur propre langage, ils se confiaient beaucoup plus facilement. A la fin d'une interview, une gamine m'a avoué consommer pour 3000F de "Shit" (haschisch) par mois.
Avez-vous été surprise par les révélation de ces jeunes?
- Avant de rencontrer ces enfants, je pensais qu'un joint de temps en temps n'était pas dangereux. Maintenant, ma position est beaucoup plus ferme. Les jeunes ne cherchent pas seulement le plaisir, mais la défonce. Ils avouent fumer pour être intégrés à un groupe. Leur seul sujet de conversation tourne autour du shit. Je me suis trouvée face à de véritables spécialistes. Je croyais que la toxicomanie ne concernait que la banlieue, alors qu'au Quartier latin on ne passe pas une soirée sans fumer. Les lycées chics sont tout autant concernés. Les rallyes de la bonne société ne sont pas épargnés.
Les manifestations de lycéens, les festivals, comme à Aurillac, sont l'occasion de s'approvisionner. Des garçons à vélo, sacoches pleines de drogue, font le tour des campings tous les soirs à la même heure. Les jeunes avouent qu'il est bien difficile de résister. Une adolescente note que 90 % des élèves de sa classe fument du shit, et 35 % en prennent tous tes jours. Un Parisien de 15 ans parle de sa défonce avec un dépoussiérant pour ordinateur. Un autre reconnaît fumer chaque jour de l'héroine, Coût : 900 F. Souvent, j'ai été tenté d'appeler les parents pour les alerter, mais il n'était pas question de trahir leur confiance.
Evoquent-ils le sujet avec leurs parents ?
- Certains aimeraient que leurs parents les interrogent, en employant des termes qui leur sont familiers. En général, les parents mettent sur le compte de l'adolescence l'état de léthargie dans lequel se trouve leur enfant, alors qu'il est souvent lié au " H ".
Les jeunes sont-ils conscients des risques qu'ils prennent ?
- Ils ont conscience d'aller mal. Leurs études s'en ressentent, quand ils n'ont pas carrément quitté l'école. Et puis ils doivent mentir, dealer ou voler pour obtenir leur dose. Certains ont vu leur copain aller en prison.
Considèrent-ils le " H " comme une drogue ?
- Oui, certains dépensent 100 F par jour pour fumer pétard sur pétard. Une jeune fille de 17 ans a fondu en larmes en me déclarant : " C'est dur d'arrêter, "
Souhaitent-ils que la question soit abordée en classe ?
- Ils déplorent qu'aucun débat n'ait lieu. Ils ne comprennent pas que des professeurs acceptent en classe des élèves qui ont fumé. Ils assimilent le comportement de ces enseignants à un désintérêt vis-à-vis des jeunes. Un gamin raconte que ses camarades se mettent en cercle pour cacher ceux qui fument dans la cour. Il s'étonne que les enseignants ne réagissent pas.
Que pensent les jeunes de la dépénalisation ?
- Dans l'ensemble, ils sont contre. Ils estiment que cela ne ferait qu'empirer les choses. Les dealers se livreraient toujours à leur trafic. Et les drogues dures arroseraient davantage le marché.
Qu'espérez-vous de ce livre ?
- Que les mères se mobilisent pour protéger leurs enfants. Un article de loi condamne la "non-assistance à personne à danger". C'est justement la cas si on ne fait rien.

++, fredo
Anonymous
 

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Messagepar Anonymous » 21 Mai 2003, 09:15

CANNABIS ET CERVEAU : Vous avez dit anodin ?
Par le Professeur Jean COSTENTIN
Contrastant avec la banalisation ambiante, jouant d’une large variété d’artifices qui seront mis en lumière, une masse importante de données récentes (y compris épidémiologiques) vient souligner ou démontrer les dangers que recèle l’usage du hachsich. C’est, en premier lieu, un facteur aggravant en matière d’accidentologie, mais il agit également comme perturbateur des capacités d’apprentissage, comme élément de décompensation d’un état pré-psychotique (schizophrénie) et comme sas d’entrée dans la toxicomanie à l’héroïne.


Les données neurobiologiques récentes sur le cannabis/hachisch contredisent sa banalisation ambiante.
Depuis quelques années, le débat autour du cannabis a conduit plusieurs états européens à légaliser leur usage.

Dans ce contexte de banalisation ambiante, les conséquences, en particulier sur le cerveau, de sa consommation sont souvent méconnues. Pourtant, de nombreuses données scientifiques et épidémiologiques récentes soulignent que l’usage du hachisch est loin d’être anodin.

Après une esquisse d'analyse des causes socio-éducatives de l'irrésistible ascension des toxicomanies et de leurs méfaits quantitatifs, seront évoquées quelques-unes une des recettes à l'œuvre pour « manipuler l'opinion ». Puis, l'attention sera focalisée sur le hachisch, considérant les diverses formes de son trafic et ses différents modes de consommation, son principe actif (le delta 9 tetrahydrocannabinol = THC), l’irruption sur « le marché » de produits à teneur décuplée en THC et son mécanisme d'action.
La connaissance de ces actions a grandement bénéficié d'outils chimiques de synthèse ainsi que de modèles neurobiologiques variés. Confirmant des statistiques épidémiologiques enfin produites, ces approches expérimentales reproduisent et souvent expliquent nombre des éléments de la psychotoxicité du hachisch.


La psychotoxicité du hachisch.

La consommation de cannabis est à l’origine de perturbations qui peuvent se révéler très dangereuses. Elles sont :
- L'ivresse cannabique, dont on sait les dramatiques conséquences routières et la potentialisation par l'alcool,
-Les perturbations cognitives, qui font mauvais ménage avec les performances intellectuelles,
- Les « Flash Back » (déstockage brutal du THC accumulé dans les lipides de l'organisme), expliquant certains actes délictueux,
- La dépendance psychique et dans une certaine mesure physique au THC,
- L'induction d'une appétence pour l'alcool, mais aussi sas d'entrée dans l'héroïnomanie,
- Le délire cannabique, apprentissage du processus délirant,
- La décompensation d'états pré-schizophréniques, il peut favoriser le passage à un état de psychose comme la schizophrénie,
- L'émergence d'états anxieux et/ou dépressifs.
Tous ces éléments (outre les cancers broncho-pulmonaires, artérites et autres perturbations immunitaires), soulignent les dangers manifestes du cannabis et contredisent sa banalisation ambiante voire sa dépénalisation ou sa libéralisation. Pour toutes ces raisons, leur consommation doit être soigneusement évitée

++, fredo
Anonymous
 

Re: Publication

Messagepar Anonymous » 21 Mai 2003, 09:20

marijuana

Concours Roderick A. Macdonald

Essai rédigé par : Trina Forrester

(Élève de 12e année)

école : École secondaire St. Mark
1040, ch. Dozois
Manotick (Ontario)
K4M 1B2

objet : CPO droit (HLW0A)

Herbert George Wells a déjà déclaré : « La criminalité et les mauvaises vies sont le reflet de l’échec de l’État; en dernière analyse, tous les crimes sont l’œuvre de la collectivité » (Columbia University Press). Dans notre société trépidante d’aujourd’hui, les attitudes et les opinions à l’égard de certains comportements qui sont actuellement considérés comme criminels évoluent. Le fait que le Parlement ait récemment abordé la question de la légalisation du cannabis témoigne de l’évolution de l’opinion publique. L’État peut-il encore continuer de considérer un acte comme criminel et de punir les citoyennes et les citoyens qui le commettent si la majeure partie de la société le tolère? Nous nous interrogerons dans cet essai sur la nature véritable des crimes liés au cannabis en tentant de répondre aux questions suivantes : qu’est-ce qu’un crime et quel est le rapport entre la criminalité et les infractions liées au cannabis? Quels seraient les effets de la légalisation de la marijuana sur la société? Quels seraient les avantages d’une décriminalisation? Qui serait susceptible d’y gagner ou d’y perdre au change? Le droit pénal est-il le seul recours pour contrer l’usage de la marijuana?

Du point de vue juridique, un crime est défini comme un acte ou une omission qui constitue une infraction aux termes de la législation fédérale (Dickson 256). Pour qu’un acte soit considéré comme criminel, il faut que la société ait jugé nécessaire d’adopter des lois pour empêcher sa perpétration. La population en général ne définit pas le mot « crime » de la même façon que les juristes. Aux yeux de la société, les crimes sont des comportements qui sont tellement répréhensibles, destructifs ou dangereux du point de vue moral qu’il faut les contrer au moyen du régime pénal (Dickson 256). Il doit s’agir d’actes qui nuisent considérablement à la société à certains égards. Certains de ces actes peuvent être préjudiciables à un individu, à une famille, à un groupe ou à la société en général. Une infraction à la paix publique peut constituer une forme de préjudice. Que faut-il penser par ailleurs si le préjudice que cause un acte n’est plus considéré tellement grave et que la société en vient à se montrer beaucoup plus tolérante à l’égard d’une activité qui faisait naguère l’objet d’une surveillance très étroite? Il faut en fait se poser la question suivante : peut-on continuer en droit de considérer comme criminel un acte qu’une grande partie de la société ne perçoit plus comme répréhensible sur le plan moral, particulièrement lorsque le soi-disant préjudice qui en résulte est négligeable (dans la mesure où il est soumis à un contrôle et à une surveillance adéquates) par rapport aux comportements qui sont actuellement sanctionnés.

Compte tenu de ces questions, il semble que la légalisation du cannabis concorde avec les opinions des citoyennes et des citoyens. La civilisation occidentale ne juge plus l’usage de la marijuana comme quelque chose de moralement répréhensible. Si le législateur s’intéresse vivement à la possibilité de légaliser la marijuana, c’est forcément parce qu’un changement d’attitude est en voie de s’opérer. Le préjudice causé à la société est peu probable. Le risque pour la santé de l’individu n’est pas pire que celui lié à la consommation d’alcool ou de tabac. La crainte que l’usage de la marijuana ouvrirait la porte à d’autres crimes et que la société s’en trouverait à certains égards diminuée est injustifiée. Malgré le fait qu’ils aient légalisé à la fois la prostitution et la marijuana, les Hollandais affichent encore des taux de criminalité plus faibles que ceux qu’on enregistre en Amérique du Nord. Le fait demeure que, du point de vue légal, les personnes qui font usage de marijuana à des fins médicinales ou autres risquent de se faire arrêter si elles ne détiennent pas une autorisation en bonne et due forme du ministre de la Santé.

Afin de bien comprendre les effets que la légalisation de la marijuana aurait sur la société, il faut d’abord examiner la situation en ce qui touche les industries de l’alcool et du tabac. Les revenus annuels des distilleurs et des fabricants de produits de tabac se chiffrent à des milliards de dollars. La légalisation de la marijuana donnerait naissance à une industrie tout aussi florissante. Les effets de cette substance sur le comportement d’un individu s’apparentent beaucoup à ceux de l’alcool. L’usage du cannabis, tout comme celui du tabac, peut engendrer des troubles respiratoires et créer une dépendance. La légalisation de la marijuana aurait pour effet de rendre la substance beaucoup plus accessible. Cela pourrait amener certaines personnes qui autrement se seraient abstenues d’en consommer à en faire l’essai. Plus il est facile pour la société de se procurer un produit, plus les enfants et les adolescents seront enclins à utiliser le produit. Si on légalise la marijuana, les jeunes auront plus facilement accès à cette substance et le nombre de personnes qui en consomment augmentera. La légalisation de la marijuana est une arme à deux tranchants. Elle comporte à la fois des avantages et des inconvénients.

De nombreux groupes tireraient avantage de la légalisation du cannabis. Santé Canada et l’IRSH mènent une étude sur la marijuana dans le cadre du Plan de recherche sur l’usage de la marijuana à des fins médicales. La recherche porte principalement sur les symptômes et les complications liées au virus du sida (nausées, vomissements, syndrome de dépérissement, hoquet rebelle, sclérose en plaques, épilepsie, glaucome, douleurs chroniques et spasticité). Si on parvient à démontrer les avantages médicaux de la marijuana, on pourra recourir à cette drogue pour atténuer les souffrances chroniques de centaines d’individus. Les personnes auxquelles les propriétés médicinales de la marijuana seraient bénéfiques n’auraient plus à se soumettre au long processus visant à obtenir une rare exemption du ministre de la Santé. Dans un scénario de légalisation, les personnes qui consomment actuellement de la marijuana pour des raisons de santé ne craindraient plus de se faire arrêter et ne s’inquiéteraient plus des conséquences juridiques de l’usage de cette drogue. Selon le parti Marijuana du Canada, « la prohibition a pour conséquence que plusieurs individus ont des dossiers criminels uniquement pour des infractions liées au cannabis. Ces individus voient leur vie entachée. La légalisation permettrait de cesser de stigmatiser et d’aliéner ces individus en ne les étiquetant plus comme des criminels » (parti Marijuana). La légalisation de la marijuana créerait une toute nouvelle industrie. Selon le programme du parti Marijuana, « la légalisation permettrait de créer des emplois dans un nouveau secteur d’activité commerciale, soit dans l’exploitation des produits du cannabis. L’industrie du cannabis récréatif, médical, alimentaire et industriel pourrait aussi générer des revenus pour l’État » (parti Marijuana). Cela créerait des emplois dans de nombreuses industries tout en donnant à un plus grand nombre de personnes la possibilité de trouver du travail et de démarrer des entreprises rentables. Les secteurs de l’agriculture, de la distribution, de la commercialisation et de la vente au détail ne sont que quelques-uns de ceux qui profiteraient d’une telle mesure en termes de création d’emploi et de revenu. Le gouvernement y trouverait lui aussi son compte puisqu’il percevrait une taxe sur les ventes légales de cannabis. Si le produit était taxé au même titre que l’alcool ou les cigarettes, le gouvernement engrangerait d’importants profits. Les recettes que lui procurerait la taxe sur le cannabis équivaudraient peut-être aux sommes qu’il dépense actuellement pour tenter d’en enrayer l’usage au Canada. Les services de police pourraient utiliser à d’autres fins le temps qu’ils consacrent aux infractions liées au cannabis. Il serait préférable que la police passe au sein de la collectivité le temps qu’elle consacre actuellement aux constats d’infraction. La légalisation du cannabis pourrait se traduire par des économies de temps et d’argent pour les services de police. Elle procurerait de nombreux avantages : intégrité et bien-être mental de l’individu, avènement d’une nouvelle industrie, création d’emplois, profit financier et efficacité accrue de la police.

Tout en offrant des avantages financiers, la légalisation de la marijuana amènerait aussi sa part d’inconvénients. L’usage prolongé du cannabis, tout comme celui du tabac, engendre plusieurs complications graves du point de vue de la santé. Comme le tabac, le cannabis, lorsqu’on en fait un usage prolongé, entraîne plusieurs graves complications sur le plan de la santé. Une cigarette de marijuana n’a pas de filtre; par conséquent, toutes les toxines de la plante sont directement absorbées par les poumons et le système respiratoire. Cela peut causer l’emphysème, le cancer et d’autres maladies. Toutefois, ce sont là autant de maladies que cause aussi le tabagisme, qui constitue pourtant une activité légale. Un autre inconvénient de l’usage de la marijuana réside dans l’accoutumance qu’il crée. Comme l’alcool et les cigarettes, la marijuana est toxicomanogène; autrement dit, elle peut engendrer une forte dépendance. Dans un scénario de légalisation, il sera beaucoup plus facile de se procurer de la marijuana, avec le résultat que les personnes qui fument actuellement du tabac pourraient se laisser tenter également par la marijuana. À l’instar de l’alcool, la marijuana est une substance qui influence le comportement de l’individu et peut affaiblir ses facultés. Plus une personne fume de marijuana, plus ses facultés s’en trouvent affaiblies. Si les gens consommaient plus de marijuana parce qu’il est plus facile de s’en procurer, il pourrait en résulter un plus grand nombre d’accidents de la circulation. Malgré le fait que les adolescents ne peuvent légalement se procurer de l’alcool et des cigarettes, force est d’admettre qu’il leur serait beaucoup plus facile de dénicher de la marijuana dans un scénario de légalisation. L’un des plus grands risques liés à la légalisation de la marijuana est que les adolescents et les adultes qui consommeraient cette substance en viendraient peut-être à se tourner vers des drogues plus fortes. La marijuana est considérée comme une drogue d’introduction dont l’usage peut dans certains cas mener à la consommation de drogues fortes. La légalisation de la marijuana risquerait de conduire à d’autres formes de criminalité. De façon générale, les inconvénients d’une légalisation pourraient annuler les avantages d’une telle mesure.

Le recours au droit pénal n’est pas le seul moyen de pallier les effets de l’usage du cannabis sur la société. Ces dernières années, des groupes tels que les EOCIV (Élèves ontariens contre l’ivresse au volant), MADD (Mothers Against Drunk Driving), TAID (Take Action on Impaired Driving) et de nombreux autres ont sensibilisé la population au fléau que représente l’ivresse au volant. Il est raisonnable de croire qu’on assisterait à la création de groupes semblables pour empêcher que des gens sous l’influence du cannabis prennent le volant. Des établissements comme la Harvest House viennent en aide à ceux et celles qui ont développé une accoutumance à la marijuana, les empêchant de commettre des infractions lorsque leurs facultés sont affaiblies. On pourrait s’inspirer de ce qui se fait dans le domaine du jeu compulsif et consacrer une partie des sommes que procurerait la taxe sur la marijuana au financement de programmes d’aide à ceux et celles qui auraient développé une dépendance. On pourrait également octroyer des fonds pour assurer un meilleur financement des soins de santé. Des villes comme Ottawa ont adopté des règlements pour interdire le tabagisme dans les immeubles publics. Des règlements similaires pourraient être adoptés pour interdire l’usage de la marijuana à l’intérieur des immeubles. On pourrait percevoir par le biais de la déclaration de revenus une taxe spéciale auprès des personnes qui fumeraient régulièrement de la marijuana afin de compenser les frais liés aux soins de santé supplémentaires qu’il faudrait leur donner ultérieurement. Une telle mesure dissuasive pourrait réduire le nombre de fumeurs de marijuana. Le droit pénal n’est pas le seul moyen dont dispose la société pour contrer l’usage du cannabis.

On ne peut plus simplement juger criminel l’usage du cannabis, étant donné que la société ne considère plus que cela est répréhensible du point de vue moral et que le préjudice qui en résulte n’est pas pire que celui découlant de l’usage de substances licites comme l’alcool et les cigarettes. Les délibérations récentes du Parlement donnent à croire que le gouvernement reconnaît les avantages de la légalisation de la marijuana. Bien que la société soit encline à permettre la légalisation de la marijuana (dans la mesure où on met en place les mesures de contrôle nécessaires), il demeure illégal au Canada d’avoir en sa possession du cannabis ou d’en vendre. L’individu qui le fait risque d’avoir des démêlés avec la justice.

Ouvrages cités

Columbia University Press, The Columbia World of Quotations.
[En direct]. Adresse : http://www.bartleby.com/66/87/63687.html.
7 décembre 2001.

Dickinson, Gregory, Michael Liepner, Steven Talos et Donald Buckingham. Understanding the Law. 2e éd., Toronto : McGraw-Hill Ryerson Limited, 1996.

« Le programme du parti Marijuana ».
[En direct]. Adresse : http://www.marijuanaparty.org
novembre 2001

++, fredo
Anonymous
 

Re: Publication

Messagepar Anonymous » 21 Mai 2003, 09:26

Cannabis
Legalize it

Drogues dures, drogues douces: la distinction a-t-elle un sens? Peut-on pénaliser l’usage du cannabis? Ce débat qui agite la plupart des démocraties a été relancé en France récemment par la publication d’un rapport commandé par le Ministère de la Santé sur le danger des différentes drogues. Ce rapport, appelé Rapport Rocques, du nom du responsable de l’équipe qui l’a rédigé, remettait en cause un certain nombre d’idées reçues. Ils concluent que l’alcool et le tabac sont plus dangereux que le cannabis. Les hommes politiques ne sont pas d’accord.

La législation varie d’un pays d’Europe à l’autre et dans la plupart des cas, elle n’est même pas appliquée.
Premier constat: il n’y a aucune harmonie en matière de lois sur les drogues. Par exemple, en France, la législation ne fait pas de distinction entre les drogues. Posséder de la drogue est assimilé, en théorie, au trafic et est passible de prison. D’autres pays européens font une distinction entre cannabis et autres drogues douces et donc différencient les peines: l’Italie, le Royaume-Uni et bien sûr les Pays-Bas. Ces derniers, depuis 1976, permettent la vente libre de drogues douces dans les fameux coffee shop.
Deuxième constat: la théorie est souvent très éloignée de la pratique: exemple, en Allemagne. La possession de haschich ou de marijuana a été pénalisée de fait à condition que les quantités soient petites et utilisées pour un usage privé. En revanche, la vente de cannabis ou la possession de grandes quantités est punissable de prison. Autre exemple, la Grande-Bretagne: le gouvernement de Tony Blair fait preuve d’une extrême fermeté face à la consommation et au trafic de drogue. Il existe même une personne en charge de coordonner la lutte contre le trafic et la toxicomanie.

Troisième constat: dans tous les pays européens, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour demander la législation du cannabis. Principal argument: les drogues douces sont nettement moins dangereuses que l’alcool qui lui, est en vente libre....


Les Politiques et la drogue

En France, sept millions de personnes disent avoir consommé du cannabis. En revanche, près de 2 sur 3 refusent la dépénalisation des drogues douces. 58% ne veulent pas non plus qu’on fassent une distinction entre haschich et l’héroïne. Que font les hommes politiques?
Article 1: la loi de 1970 est abrogée. Début juin, le député communiste André Gérin a déposé cette proposition de loi. Le texte ne prévoit ni légalisation, ni même dépénalisation du cannabis. Mais si la proposition était adoptée, un simple usager de drogue, quelle que soit la drogue, ne courrait plus de peine de prison ni même d’amende. Si l’on demande à André Gérin pourquoi il n’a pas voulu remettre en cause le tableau des stupéfiants et dépénaliser le cannabis, le député explique que le rapport Rocques est immortel, et surtout, qu’il est encore trop tôt.


André Gérin
Député PC
A titre personnel, je n’ai pas d’opposition à la question de la dépénalisation, mais franchement, ce n’est pas ça qui est à l’ordre du jour. En ce qui concerne le cannabis, laissons faire le temps, peut-être que d’ici quelques années la question se posera d’un point de vue culturel de la place du cannabis ici.
Pour rédiger son projet, André Gérin a multiplié les entretiens pendant quatre ans. Cette association, ‘Grande Ecoute’, l'a aidé. François, son président, ne veut pas de dépénalisation du cannabis, du moins pas maintenant.

Les lobbies sont très forts actuellement, qui poussent vers une légalisation. Alors ces lobbies sont constitués de gens très différents. Il y a ceux qui font ça pour le fric, ceux qui le font pour le pouvoir, ceux qui le font par opportunité, par lâcheté. Il y a beaucoup d’éléments qui interviennent, mais c’est vrai que ça fausse les décisions politiques.

Francis Curtet
Président de ‘Grande Ecoute’


Le plus célèbre des lobbies, c’est le centre d’information et de recherche cannabique, CIRC. Le 10 décembre dernier, le CIRC organisait l’opération ‘’Chanvre des députés’’. Le principe: envoyer un joint à chacun des ces élus. A l’Assemblée Nationale, ça n’a pas plu à tout le monde. Onze députés de droite ont porté plainte.

Jean-Pierre Galland
Président du CIRC
C’était effectivement une forme de provocation, mais bien entendu, quand on envoie des pétards aux députés c’est une action symbolique, c’est une action que nous jugeons politique, et pas une action de droit commun.
Pour l’opération ‘’Chanvre des députés’’, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Jean-Pierre Galland à l’équivalent de 50.000 Francs de dommages et intérêts. Malgré tout, malgré l’interdiction cette année de la manifestation dite du 18 joint, le CIRC maintient ses revendications. D’après François-Georges Lavacquerie, Président CIRC de France,‘’il faut sortir le cannabis du tableau des stupéfiants et donner un cadre légal pour sa distribution’’. C’est comme ça que ‘’l’état reconnaîtra que sur la question du cannabis, et sur la question des drogues en général, on a menti, ou au moins dit de grosses bêtises pendant 25 ou 30 ans’’.
Fin ‘97, Dominique Voynet, ministre de l ’environnement, avouait à l’hebdomadaire ‘’Charlie Hebdo’’ avoir consommé du cannabis, et laissait entendre qu’elle en fumait toujours. La ministre se disait aussi favorable à sa légalisation. Question cannabis, le parti des Verts de Dominique Voynet est très libéral. Les militants exigent l’abolition de l’article L 630 du Code de la Santé publique, article qui interdit de présenter les drogues sous un jour favorable. La dépénalisation, Bernard Kouchner y semble prêt. Le ministre de la Santé a commandé le rapport Rocques en connaissance de cause, il a besoin de la caution des scientifiques pour faire passer ses projets. Encore faudra-t-il l’accord de Lionel Jospin et ce n’est pas gagné, les dernières déclarations du Premier Ministre sont négatives. Surtout, le Président de la République, que voici au sommet sur la drogue à l’ONU, début juin, est formellement opposé à toute libéralisation.



Jacques Chirac
Président de la République
Les efforts conduits sur chacun de nos territoires ne doivent pas être annulés par le laxisme de certains états. Les législations anti-drogue doivent être harmonisées partout dans le monde.

Jacques Chirac veut une harmonisation, mais à condition que ce soit sur des punitions dures , sans distinction des drogues. Il ne s’agit certainement pas, pour lui, de s’inspirer de l’exemple des Pays-Bas.

++, fredo
Anonymous
 

Re: Publication

Messagepar Anonymous » 21 Mai 2003, 09:48

Connu par l'homme depuis des millénaires, le cannabis n'a jamais autant fait parler de lui. Poison insidieux pour certains, don des dieux pour les autres, les gouvernements ne savent plus quoi faire de la substance illicite la plus consommée au monde. Horrible drogue à interdire à tout prix ou consommation récréative à légaliser d'urgence?
Tentons d'y voir plus clair à travers l'épaisse et odorante fumée qui plane autour du cannabis: quelle est son histoire? Quels sont ses effets? Ses aspects? Son goût? Son prix en (n)euro(ne)s? Ses dangers pour la santé? Qu'est-ce qui est légal, qu'est ce qui ne l'est pas? Comment rouler un joint de 30 cm de long à une seule main? Tu sauras tout cela et plein d'autres choses en lisant les quelques lignes qui suivent. Disons les quelques pages…

Il était une fois le cannabis…


Note pour cette partie: pour lui donner un ton plus historique, l'auteur a choisi le " passé simple ", temps (presque) oublié par (presque) tout le monde! Excusez-le, et que les plus dépassés d'entre vous fassent l'exercice de remplacer chaque verbe (" mot d'action ") un peu compliqué par le même verbe dans une forme plus simple, que vous connaissez et que vous utilisez pour une action qui s'est passée dans le passé (= " hier ", " jadis ", " il y a longtemps ", " dans l'ancien temps ", " avant Garou, Céline Dion et la Star Academy ", …). Nous rédigeâmes ceci en espérant que notre littérature fusse à la portée d'un maximum d'entre vous…
Le cannabis est une des plus anciennes plantes cultivées par l'homme. Avant de commencer à le fumer goulûment, l'homme lui trouva des applications plus unanimement considérées comme utiles à sa survie et à son épanouissement: la confection de tissu et de papier. Ce sont nos amis Chinois qui découvrirent (en 10 000 avant J-C!) que l'on pouvait retirer des fibres très solides de la tige de cette plante. L'histoire ne dit pas ce qu'ils faisaient du reste… Une bonne soupe probablement! Les fleurs de la plante étaient en tout cas utilisées pour soigner les blessures de guerre, et ce des milliers d'années avant notre ère: dans les fumoirs bien informés, on avance la date du XVIIIème siècle avant J-C!

Ces mêmes Chinois, quelque peu égoïstes, il faut bien l'admettre, gardèrent jalousement le secret du papier de chanvre et les Européens, quelque peu à la masse, il faut bien l'admettre, ne découvrirent cette technique qu'au XIIIe siècle… après J-C!

Au IIIe siècle après J-C, l'empereur romain Gallien, le seul rasta célèbre de l'antiquité, recommandait chaleureusement la consommation de cannabis qui, selon lui, entraîne joie et allégresse. Hou le vilain "tox"!

Les premiers Chrétiens et leurs successeurs ne partagent absolument pas son point de vue et diabolisent le cannabis qu'ils associent aux pratiques sataniques très à la mode ces années-là. En conséquence, le chanvre ne sera plus utilisé pour ses effets psychotropes ( = "qui agit sur le mental") pendant plus de 1500 ans! Ou alors les fumeurs de shit étaient plus discrets qu'aujourd'hui!

Les propriétés psychotropes du cannabis ne reviendront au goût du jour dans nos contrées qu'au XIXe siècle. La mode est à l'Orient et ses 1001 mystères. Cette vague orientale influence les fringues (On met des babouches et des keffiehs pour un oui pour un non!), la déco intérieure (On met des tapis au mur et des coussins par terre pour un oui pour un non!) et les destinations de voyages (On voyage en Orient, point!). De plus, histoire de se mettre dans l'ambiance, les plus branchés fument la pipe à eau, alors appelée "Mouga", bourrée à ras bord de shit libanais de derrière les fagots!

Parmi ces "cools" du 19e siècle, un groupe d'artistes et d'écrivains fonde d'ailleurs le célèbre "Club des Hachischins" qui veut bien dire ce qu'il veut dire... Dans ce club, on retrouve quelques pointures de la littérature française. En vrac: Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Charles Baudelaire, Théophile Gautier, Eugène Delacroix… Ces respectables messieurs dégustaient dans de petits salons feutrés de grandes tartines de pain complet nappées de confiture de haschisch. Ce n'est que des années plus tard que Monsieur Nutella remplaça le haschisch par des noisettes pour des raisons encore mystérieuses aujourd'hui...

A la même époque, des émigrants indiens ne trouvent rien de mieux à faire de leur temps libre que d'apporter des plants de cannabis au Mexique. Les Mexicains apprécient beaucoup son goût et ses effets, mais trouvent son nom ringard à en mourir. Ils la rebaptisent aussitôt "marijuana", beaucoup plus chantant selon eux.

Au XXe siècle, les Européens jugèrent plus opportun de s'entretuer pendant deux guerres mondiales que de perdre leur temps à fumer des joints à longueur de journée; et ce n'est que dans les années '60 que le cannabis refit son apparition sur la scène européenne avec le mouvement hippie. " Paix, amour, liberté et fleurs (de cannabis bien sûr!) ", tel était le credo de ces jeunes chevelus qu'étaient vos parents, ou en tous cas certains de leurs amis. Incroyable, non? La consommation de cannabis est encouragée par de nombreuses stars de rock de l'époque. Les Beatles, John Lennon en tête, choquent l'Angleterre bien pensante avec leur message ouvertement pro-cannabis. Les Lou Reed, Jimmy Hendricks, Janis Joplin et autres Pink Floyd et Jefferson Airplanes ne font pas toujours preuve d'une grande motivation pour cacher leur attirance pour le cannabis! Ni d'ailleurs malheureusement pour d'autres substances illicites (encore) beaucoup moins recommandables, qui bien souvent les conduisirent à la folie et la mort.

Une dizaine d'années plus tard, les rastas de Jamaïque, Bob en tête, fument la "ganja", littéralement " nourriture de l'esprit ", tout un programme.

Un autre programme tout aussi audacieux est celui des Hollandais qui dépénalisent le cannabis; dès les années '70, les fameux coffee shops font leur apparition le long des canaux d'Amsterdam.

Depuis le début des années '90, la plupart des pays européens s'engagent dans une politique de répression de plus en plus souple par rapport aux petits consommateurs de cannabis. La Belgique n'est pas en reste, même si un flou artistique typiquement belge entoure encore notre (future!) nouvelle législation.

Petit cours pour les botanistes en Herbe


Le cannabis, sous quelque forme qu'il soit, vient de la même plante: le cannabis sativa (d'où le proverbe: " Si sativa, ça m'va aussi. "). Celle-ci se décline en différentes variétés: indica, ruderalis, america qui indiquent simplement l'origine géographique de la plante. Le cannabis est en fait une " mauvaise herbe " (pas pour tout le monde!), ce qui explique son étonnante faculté d'adaptation sous presque tous les climats.

La plante est soit mâle, soit femelle. Pour l'anecdote, elle est même capable de changer de sexe au cours de sa vie. Ca fait rêver, pas vrai? C'est la femelle qui attire tous les regards et les attentions du " cultivateur moderne ", quelque soit son propre sexe, qui n'hésitera pas à sauvagement assassiner tous les prétendants mâles qui oseraient s'aventurer à proximité de la belle. Car en l'absence de plants mâles, et donc de fécondation, Madame cannabis, comme frustrée, va commencer à produire en quantité la résine à l'odeur caractéristique qui intéresse tant les "jointophiles".

Si tous les éléments de la plante peuvent être utilisés (la tige pour ses fibres, les feuilles, très jolies, dans un herbier, …), ce sont les fleurs de la plante qui possèdent les vertus que recherchent les fumeurs de cannabis. C'est en effet dans les fleurs que la résine est présente en masse, résine qui contient la plus forte concentration de THC, molécule chimique produisant l'effet psychotrope tant recherché par les adeptes de la fumette. Le THC, de son vrai nom " tétrahydrocannabinol " (ouf!) est présent de façon plus ou moins importante dans tous les dérivés cannabiques (herbe, haschisch, huile...), la teneur en THC allant d'une poignée à plusieurs dizaines de pourcents.

"Toch", "beu", "shit" et autres monosyllabes...


Le cannabis étant rarement fumé à même le tronc de la plante, il se présente dans notre assiette sous des formes variées et sous des noms barbares que lui donnent affectueusement ses utilisateurs. Voici les fiches "techniques" des principales préparations que l'on peut trouver sur les étals des coffee shops hollandais:

L'HERBE
Noms: cannabis (ou canna), marijuana, Marie-Jeanne, beu, matt, tchoutchou, pot (Canada), weed (G-B, USA), sinsemilla, ganja...

Composition: l'herbe est essentiellement constituée des fleurs et d'une petite partie des feuilles de la plante, ni plus, ni moins. Il n'est cependant jamais certain que les plantes en question n'ont pas été vaporisées avec des produits chimiques plus ou moins toxiques dans le but de stimuler sa croissance, sa puissance ou d'accentuer son odeur. Ce genre de procédé est cependant assez rare, les cultivateurs de cannabis étant souvent plutôt du genre "écolos".

Aspect: sortes de conglomérats de petites fleurs et feuilles fixés à une tige formant des bouquets verdâtres, tirant parfois vers le brun, rarement vers le mauve, jamais vers le bleu (ou alors file-moi l'adresse!). Comme toute fleur qui se respecte, la marijuana est généralement très odorante (quant à savoir si ça sent bon ou non, c'est vraiment une question de goût).

Variétés: presque aussi nombreuses que le nombre de cultivateurs et de coffee shops réunis, elles sont impossibles à recenser de façon exhaustive: Skunk, Haze, Citral, White Widow, Thaï, Orange Bud, Northern Lights... Ces différentes "marques" d'herbe se différencient tant par leurs goûts, leurs effets (excitant, relaxant,...) et leurs puissances (le taux de THC présent dans la plante) que par leurs prix. La teneur moyenne en THC de l'herbe se situe entre 2 et 10 %, mais certaines espèces néerlandaises cultivées en intérieur peuvent atteindre les 30 %! Enorme, non?

Prix: que ce soit via les petits dealers de quartier ou les coffee shops néerlandais, les prix oscillent entre 2 € et 10 € le gramme, c'est à dire de quoi rouler quelques pétards (entre un, si tu es gravement atteint, et une dizaine environ).



LE HASCHISCH
Noms: son orthographe peut à lui seul donner le tournis: haschisch, haschich, hachisch ou encore hachich, toutes ces versions sont correctes mais l'on ne s'étonne pas que des diminutifs plus abordables aient été trouvés par ses consommateurs (essaye d'écrire "haschisch" sans faute après avoir fumer pour voir!): hasch (ou hach!), shit, chichon, toch, c'est tout de même un peu plus simple.


Composition: il est fabriqué à partir de la résine même de la plante. C'est donc en quelque sorte du jus de cannabis pressé (comme pour les oranges, quoi!). Il faut environ 100 grammes de plante de cannabis pour en obtenir un seul de haschisch. Ce qui ne signifie pas que le hasch est 100 fois plus fort que l'herbe, même si pour un poids égal, le haschisch est sensiblement plus puissant. A cette "essence de cannabis" sont rajoutés toutes sortes de " liants " d'origines diverses qui dépendront largement des scrupules du producteur: paraffine, matières grasses (saindoux), miel ou farine, dans les meilleurs des cas, mais parfois aussi colle, cirage ou crotte de chameaux (berk!).

Aspect: généralement présenté sous formes de petites barrettes genre " barres de chocolat ", sa couleur varie du vert au noir en passant par de subtils dégradés de bruns et de beiges. Sa consistance va du franchement dur au relativement mou du style "pâte à modeler". En toute honnêteté, le sobriquet " shit " n'est pas qu'une simple abréviation du mot haschisch: parfois, ça ressemble vraiment à de la m...! Son odeur est plus légère que celle de l'herbe, sauf si par malheur il te prenait l'idée d'en brûler ou d'en fumer. Dans ce cas, débrouille-toi pour expliquer à ta mère que ce sont les bâtonnets d'encens que tu as fait brûler dans ta chambre qui t'ont rougi les yeux!

Variétés: là encore, le choix est aussi varié que le nombre des régions productrices, situées pour la plupart en Afrique du Nord, en Inde et en Afghanistan (Merci Oussama, qu'on dit!). Il existe ainsi du Marocain, du Libanais, de l'Afghan, du Pakistanais, du Kashmiri ou encore du Népalais. Le haschisch est généralement plus fort que l'herbe, mais ce n'est pas systématique. Un "bon p'tit shit" contient en moyenne 15 % de THC, mais les plus corsés, et donc les plus chers, peuvent aller jusqu'à 40 %.

Prix: le cours du gramme de haschisch à la bourse d'Amsterdam oscille entre 6 € et 20 € pour le nec plus ultra. On roule une dizaine de joints avec un gramme de hasch.


L'HUILE
Noms: ce produit étant très peu répandu, il n'y a pas un florilège de noms débiles pour le désigner. Le nom marocain de l'huile de cannabis est kief ou kiff.

Composition: L'huile de cannabis est originaire du Maroc. Souvent produite à partir de résidus de haschisch, de feuilles et de branches, le tout distillé avec de l'alcool de façon plus qu'artisanale. Le résultat est un concentré de cannabis jusqu'à 10 fois plus puissant que le haschisch traditionnel. Quand on voit l'état de certains après avoir fumer du " simple " shit, on se demande si ça vaut la peine de goûter à cette substance d'origine souvent douteuse. De plus, l'huile de cannabis est considérée comme une drogue dure dans la plupart des pays européens. A bon entendeur...

Aspect: sans vouloir te dégoûter à tout prix, l'aspect visuel n'est pas très ragoûtant: ça ressemble à une espèce de pâte visqueuse et collante de couleur marron foncé tirant vers le vert. Bon appétit!

Prix: l'huile de cannabis n'étant vendue ni en pharmacie, ni dans les coffee shops, le prix et la qualité peuvent varier au gré de la volonté du revendeur, mais il ne tient qu'à vous d'acheter 1 gramme de Sirop de Liège pour 500 balles!

Ça se prend comment vot'truc, là?


Ce n'est pas le scoop du siècle: la plupart du temps, le cannabis et le haschisch se fument! Quelques aventuriers ont essayé de le consommer tel un suppositoire, mais curieusement presque tous ont trouvé l'expérience décevante…



LE JOINT
De loin la méthode de consommation la plus courante, le joint (ou pétard, pets, stick, cône, straff, jocco, spliff,...) est composé de matières premières (herbe ou shit), de tabac, d'une, deux ou trois feuilles à rouler (ou plus pour les artistes) et d'un petit bout de carton qui sert d'embout. On ne te dira pas ici comment assembler ces divers éléments, si tu veux devenir un(e) sale drogué(e), débrouille-toi tout(e) seul(e)! Le tabac est le seul ingrédient facultatif, mais si tu veux épargner tes poumons en le supprimant, ce sont tes neurones qui risquent de payer davantage!

LES PIPES ET AUTRES ENGINS
Une petite pipe avant d'aller au lit est loin d'être désagréable, admettons-le, même pour les non-fumeurs! (C'est lourd, comme humour? OK). Les différents " ustensiles " prévus pour fumer du cannabis ont des formes et des appellations variées: chillums, pipes à eau, bhangs, sypsis et autres narghilés,… Des magasins spécialisés existent d'ailleurs aux Pays-Bas, où l'on peut se rendre compte que l'imagination humaine n'a pas de limite quand il s'agit de s'exploser la tronche. Précisons que l'utilisation de ces "engins" amplifie parfois l'effet du cannabis de manière significative. Ils permettent également pour les "nicotinophobes" d'utiliser une quantité plus faible voire nulle de tabac, avec toujours le danger de se prendre une gifle au cerveau...

LES SPECIALITES CULINAIRES
L e cannabis peut être aussi incorporé à la nourriture: salade népalaise aux herbes folles, foie de veau rôti au beurre de haschisch, potée de cannabis au lard constituent l'alimentation de base de tout "haschischophage" digne de ce nom!
Plus sérieusement, le cannabis peut en effet être ingéré, le plus souvent en infusion avec du thé, ou intégré dans un cake (" space-cake "). Cette pratique n'est ni très courante, ni très conseillée: les effets sont nettement plus imprévisibles que quand le cannabis est fumé, car le consommateur ignore la quantité exacte de dose ingérée. De plus, une fois avalé, il est trop tard pour revenir en arrière, il ne reste plus au vilain gourmand qu'à attendre la fin des effets parfois fort pénibles.
Si toutefois une envie irrépressible de cuisiner du cannabis te prenait, sache qu'il faut une heure en moyenne pour digérer ce que tu as mangé. Evite donc de reprendre cinq tranches de cake en un quart d'heure en beuglant "P'tain, ça m'fait rien ton cake de nase!". Premièrement, on ne parle pas la bouche pleine; deuxièmement, tu risques de le regretter amèrement une heure plus tard...
Une dernière chose à savoir: les effets du cannabis pris par voie orale durent plus longtemps que quand il est fumé. Si tu t'empiffres plus que de raison, attends-toi à un trip de quelques heures, jusqu'à une dizaine d'heures si tu as exagéré le dosage.

LE RITUEL
L a plupart des fumeurs (de joints) suivent des règles, parfois très précises. Par exemple, le cannabis se fume de préférence en groupe. Chacun tire une ou deux bouffées ou taffs (souvent plus!!!) avant de passer le joint au suivant qui fera de même. Il passe ainsi de main en main (et de bouche en bouche) entre les convives jusqu'à l'extinction du joint… ou des convives en question. N'est-ce pas mignon tout plein cette générosité à fleur de peau? Ce "rituel social" est d'ailleurs souvent autant recherché et apprécié que les effets du cannabis eux-mêmes. Et malheur à celui qui faillit à cette règle immuable, car il serait aussitôt dévoré par ses pairs. Les fumeurs de cannabis ont effectivement le gros défaut de se muer en cannibale (de "cannibus": le cannabis et de "tribalum": la tribu) une fois contrariés. Mieux vaut le savoir avant.

"Qu'est-ce qui m'arrive!?": les effets à court terme


Très peu de gens fument du cannabis pour le seul goût de la plante, il faut bien l'admettre. C'est plutôt pour les sensations qu'il procure et pour le sentiment de détente et d'euphorie qu'il apporte habituellement que le cannabis est la drogue illégale la plus consommée en Belgique et en Europe.
En quelques mots, l'effet habituel du cannabis est de stimuler et de modifier l'imagination, l'humeur, les sensations et le comportement. Tout un programme!
Le consommateur a la sensation d'accéder à des pensées inédites et de réaliser des associations d'idées inaccessibles en temps normal. Si bien des œuvres ont été écrites en prison, nul ne sait combien l'ont été sous l'influence du cannabis.
Il a en outre la propriété de modifier certaines perceptions, en particulier celle du temps: il passe plus lentement ; et la perception auditive: les sons et la musique sont perçus de manière différente; on a l'impression de "mieux entendre" les sons ou de pouvoir écouter un à un les différents instruments d'une musique. Certains, qui s'y croient peut-être un peu, te diront qu'ils ne font plus qu'un avec la musique. La perception visuelle, quant à elle, est rarement modifiée.
Le cannabis agit en réalité comme un amplificateur d'humeur. Ce qui signifie que les effets désirés ne correspondent pas toujours avec ceux effectivement ressentis. Il est par exemple fort probable qu'une personne déprimée qui fume du cannabis se sente encore plus déprimée qu'avant. Le cannabis n'est pas un remède universel contre le malheur et la dépression, loin s'en faut.





En vrac,
- effets plutôt recherchés par le consommateur : euphorie, bonne humeur, disparition des inhibitions, de la timidité, des complexes, " bien-être intérieur ", ouverture vers d'autres " processus de pensée ", relation aux autres favorisée, affirmation de la personnalité, sensation de: "Tout est facile, tout est possible", esprit d'association exacerbé, imagination stimulée, vagabondage de l'esprit, insouciance, sentiment de plénitude, hilarité, fous rires,…
- effets " positifs " ou " négatifs ", suivant les circonstances: modification de la conscience, conscience accrue de soi, indifférence, détachement vis-à-vis de l'environnement, immersion dans l'expérience immédiate, agitation de la pensée, pensée fragmentaire, modification de la perception temporelle, auditive et tactile, augmentation ou diminution de la libido et du désir sexuel,…
- effets secondaires, non désirés par l'usager: relâchement intellectuel, baisse de concentration, perturbation de la mémoire à court terme, ralentissement du temps de réaction, de réponse, désorientation, vertige, chute de tension, confusion, incompréhension, montées d'angoisse, stress, repli sur soi, diminution de la faculté de jugement, paranoïa, dévalorisation personnelle, délire, panique,…

Les effets du cannabis sont dépendants (c'est le comble, non?)


Les effets du cannabis sont donc nombreux, variés, parfois même opposés et contradictoires. Ils dépendent en fait de plusieurs paramètres liés à la fois au produit consommé, à la personne qui le consomme et au contexte dans lequel il est consommé. Ces facteurs sont aussi importants l'un que l'autre, vu qu'un seul de ceux-ci peut complètement modifier, voire inverser les effets du cannabis

LE PRODUIT
Sa nature: bien que l'herbe et le haschisch aient des effets excessivement proches, ils peuvent varier légèrement. Des différences entre les diverses variétés existent par contre bel et bien (plus relaxant, plus excitant, plus "scotchant"...).

Sa qualité: si certaines variétés sont plus chères que d'autres, c'est qu'effectivement il existe différentes qualités, et donc différents effets sur le consommateur (plus puissants, pas de maux de tête éventuels...). Généralement, "bonne qualité" rime avec forte concentration de THC et prix élevé. Dans les cas des revendeurs à la petite semaine, l'arnaque est monnaie courante et la qualité très aléatoire…

La quantité absorbée: la dose de cannabis absorbée est bien sûr capitale dans les effets qu'il entraîne. Une quantité excessive entraîne le plus souvent des sensations désagréables (angoisses, nausées, sensations d'étouffement, vertiges). Qui va piano, va sano... Attention: il n'est pas facile d'estimer la quantité de cannabis quand il est intégré dans de la nourriture.

Le mode de consommation: la façon dont le cannabis est assimilé (joint, pipe à eau, space-cake) entraîne des effets différents en intensité et en durée. Le joint est sans nul doute la méthode la plus "recommandable" des trois, la nourriture étant la plus imprévisible.

L'INDIVIDU
Son expérience: les effets ne seront pas les mêmes pour quelqu'un qui fume pour la première fois et pour un usager régulier. Si tu fumes pour la première fois, il vaut mieux ne pas jouer les frimeurs(euses) si tu ne tiens pas à finir la tête dans les chiottes.

Sa tolérance personnelle: certains individus sont plus "résistants" aux drogues que d'autres (comme avec l'alcool). C'est "génétique", on ne peut rien y faire. Après avoir fumé la même chose, dans les mêmes proportions, des personnes peuvent donc se trouver dans un état complètement différent: l'une se roulera par terre telle une bête en folie, une autre se contentera de sourire béatement en regardant le plafond, tandis qu'une troisième ne se sentira pas du tout affectée.

Son état de santé physique: l'état des poumons, des bronches et l'état de santé en général affectent également les répercussions que le cannabis peut avoir, essentiellement sur la santé: il n'est pas conseillé à une personne souffrant de bronchite chronique de fumer des joints du matin au soir; aux personnes en bonne santé non plus d'ailleurs...



Sa personnalité: la personnalité des gens influe énormément sur l'effet des drogues en général, et donc du cannabis: les personnes dépressives ou un peu parano sur les bords risquent plus d'avoir des effets négatifs que les autres. Cependant la complexité des structures de la pensée et le nombre important de paramètres en jeu font qu'une personne en pleine forme et de joyeuse humeur peut elle aussi se sentir mal après avoir fumé du cannabis, surtout en cas de consommation exagérée.

L'état d'esprit du moment: c'est sans doute un des facteurs jouant le plus sur les effets psychotropes du cannabis. On a coutume de dire qu'avec l'herbe et les drogues en général, on a le "trip" que l'on mérite. Si tu es dans un état de déprime sans nom ou dans une situation de stress ou de pression importante, il vaut mieux éviter de prendre du cannabis. Dans le meilleur des cas, ça ne résoudra pas tes problèmes, dans le pire des cas, ça rendra tes ennuis plus insurmontables encore.



LE CONTEXTE
Le lieu: il est clair que l'environnement joue un rôle non négligeable dans les effets qu'entraîne la consommation de cannabis: seul dans ta chambre, au milieu d'une foule à un concert, dans un placard de 2 m3 ou en apesanteur autour de Saturne. L'espace conditionne évidemment la manière dont le cannabis agira sur ton esprit. Un pré verdoyant et fleuri est souvent plus "positivant" qu'une station de métro qui sent la pisse, question d'inspiration… et de goût.

L'entourage: les gens qui t'entourent lorsque tu fumes ont une incidence énorme sur les effets du cannabis. Il vaut mieux fumer en compagnie de personnes en qui tu as confiance et que de préférence tu connais bien. Fumer avec des inconnus constitue un petit risque: aucun problème s'ils sont sympas et que la discussion s'emballe, mauvais trip garanti si les inconnus en question sont des personnes avec qui tu n'as absolument rien en commun. Dans ce cas, au mieux tu t'emm… comme un rat mort, au pire tu vas commencer à stresser, à pâlir et à suer des grosses gouttes (et puis, qui sait s'ils ne vont pas t'égorger?).

Tous ces paramètres s'entremêlent les uns aux autres, il n'est donc pas possible de prévoir les effets exacts que le cannabis aura sur ton petit cerveau atrophié à un moment donné, dans un endroit donné. Mais si jamais il t'arrive un jour de fumer de l'herbe ou du haschisch ou si tu as déjà franchi le cap (petit(e), con(ne), va!), tâche de réunir le maximum de facteurs favorables si tu veux profiter de l'expérience et ne pas te sentir vraiment mal.

Tu t'es vu quand t'as fumé des joints?


Les symptômes extérieurs révélant une consommation de canna sont minimes: il est relativement exceptionnel d'avoir la bave aux lèvres ou de se taper la tête au mur au rythme d'un beat techno-house. Il y a néanmoins quelques signes externes qui risquent de trahir le "junkie" cannabique. Le blanc des yeux rouges, morcelé de petits vaisseaux sanguins est facilement décelable par le commun des mortels. De même qu'une certaine pâleur du visage tirant parfois vers le vert ou le mauve pour les caméléons amateurs.

Moins manifeste, un dessèchement de la bouche et une irrépressible envie de sucreries plus diététiques les unes que les autres (gare aux kilos!) s'adjoignent à la consommation d'herbe ou de shit. Un autre phénomène visible aux regards extérieurs est une certaine désorientation où le fumeur ne sait plus trop quoi faire de ses quatre membres.

Quand la santé se met en pétard...


Plus de 100 ans, c'est ce qu'il a fallu pour découvrir les méfaits du tabac sur l'organisme... Pour le cannabis, on ne peut pas encore affirmer grand chose avec certitude. Les " scientifiques " sont encore très divisés, les études donnant des résultats souvent contradictoires, surtout en ce qui concerne la santé mentale. Avant de lire les résultats de ce genre d'études, prends la bonne habitude de te poser la question suivante: les chercheurs auteurs de l'étude sont-ils plutôt du côté des " pro-cannabis " ou plutôt de celui des " contre "?

Ce qui est sûr c'est que le cannabis est une drogue, "douce" peut-être, mais qui peut avoir des répercussions physiques, psychologiques et sociales. Tout dépend du consommateur et de surtout de la consommation qu'il en fait. Une chose que l'on peut affirmer avec une certitude encore plus absolue, c'est qu'il est meilleur pour la santé de ne pas fumer (ni tabac, ni cannabis), que de fumer, même occasionnellement.

Les répercussions du cannabis sur la santé sont souvent sujettes à caution et sont à l'origine de débats passionnés au sein même de la communauté scientifique. Il faudra probablement attendre encore plusieurs années pour connaître avec certitude les dangers exacts du cannabis.
"Dans le doute, abstiens-toi" dit le proverbe... "Qui ne risque rien n'a rien" dit un autre... Encore un autre dit "On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs", mais ça n'a rien à voir...

Les scientifiques les plus " contre " dressent un tableau particulièrement sombre des effets du cannabis sur différents organes
- comme bien sûr les poumons:
Mêmes symptômes que leurs homologues "nicotinophiles": chat dans la gorge, toux, bronchite ; haut risque de cancer du poumon. Ces conséquences sont peut-être surtout dues au tabac la plupart du temps mélangé au cannabis. Entre fumer du tabac ou fumer du cannabis, mieux vaudrait choisir… de ne pas fumer du tout!
- mais aussi le cœur (augmentation de la fréquence des battements cardiaques),
- le foie (surtout si consommation orale à la fois de shit et d'alcool),
- le cerveau (c'est à propos des conséquences à long terme sur le cerveau que les études divergent le plus)
- et même le système reproducteur:
Moins d'hormones mâles, moins de spermatozoïdes, plus de spermatozoïdes anormaux. (Enfin ?) une bonne raison pour ne pas fumer de la "beu" comme un fou!

"I love you Mary Jane": les dangers d'une consommation excessive




Si beaucoup de fumeurs de cannabis gèrent et contrôlent leur consommation de façon raisonnable et sensée, d'autres (une petite proportion !) ont tendance à péter les plombs en fumant comme des pompiers à longueur de journées.





Question " santé physique ", les conséquences négatives éventuelles du cannabis sur la santé n'apparaissent que suite à une consommation excessive: lorsque l'usage est occasionnel ou modéré, elles sont minimes, voire inexistantes.

Mais c'est surtout aux niveaux psychologique et social que les conséquences sont plus graves. Sur le plan psychologique, une consommation excessive se traduit par une diminution de l'attention, de la concentration et de la capacité d'apprentissage. Fumer un petit joint à l'occasion avec ses potes paraît tout de même plus "intelligent" et plus jouissif que d'allumer un spliff à 8h du mat avant de se taper une journée entière de cours où, joint ou pas, l'on est susceptible de ne pas s'éclater comme des dingues.
De plus, fumer trop souvent risque d'entraîner une démotivation et un désintérêt pour le travail, les études ou même le sport. Si tu as des problèmes à l'école ou si les cours te font de plus en plus ch..., ce n'est en tout cas pas le cannabis qui te redonnera subitement goût aux études ! Fumé du matin au soir, le cannabis risque de devenir un moyen d'échapper à tes responsabilités d'étudiant(e). C'est comme pour l'alcool : on imagine mal un élève qui se saoulerait tous les jours au petit déjeuner! De plus, tu deviendrais aux yeux de la loi, un "fumeur problématique", qui n'est pas soumis au même régime que le "fumeur responsable".

Les joints entraînent, quoi qu'on en dise, une certaine dépendance psychologique : le consommateur régulier éprouve un certain "manque" quand il ne fume plus pendant une certaine période, même si celui-ci n'est pas comparable à ceux engendrés par les drogues dites "dures" (cocaïne, héroïne,...). Comme précaution, il vaut mieux par exemple ne pas fumer les jours de cours, ne fumer que si l'ambiance est propice, ne pas fumer seul, ne pas fumer par habitude, par réflexe, toujours rester maître de sa consommation,...

Les problèmes sociaux liés à une consommation excessive de cannabis ne sont pas non plus à négliger. Un problème d'insertion dans la société peut se poser, que ce soit dans le cadre du travail ou des études. Les profs et les employeurs ont rarement des préjugés hyper-positifs par rapport aux consommateurs réguliers de drogues, quelles qu'elles soient. En outre, une partie de ton entourage proche peut à la longue prendre ses distances par rapport à toi si ta principale activité consiste à te défoncer à l'herbe…

Fumette et dépendance


Dépendance physique
A ce jour, (presque) tout le monde est d'accord pour dire que le cannabis n'entraîne aucune dépendance physique. Ton corps n'aura pas besoin de cette substance pour continuer à fonctionner normalement.

Dépendance psychologique
Celle-ci ne peut être niée chez certains usagers. Elle se manifeste par une envie intense de fumer pour se sentir bien, pour surmonter ses problèmes (ou plutôt pour les oublier temporairement), pour décompresser, pour dormir ou pour accompagner systématiquement certaines activités. Si la consommation se fait de plus en plus fréquente, elle devient alors une habitude, voire une nécessité. Cette dépendance psychologique ne survient évidemment pas dès la première utilisation du cannabis. Elle s'installe petit à petit, quand l'on en consomme régulièrement.

Tolérance
Il n'existe pas de phénomène de tolérance au cannabis. C'est à dire qu'il ne faut pas augmenter progressivement les doses pour obtenir des effets semblables. Une consommation fréquente réduit cependant les effets en intensité. Seul un arrêt temporaire de la consommation permet de retrouver les sensations des débuts, mais pas l'augmentation des doses.

Sevrage
Pas de vraie crise de manque "physique" donc. L'arrêt brutal d'usage de cannabis ne se fait aucunement ressentir si cet usage était occasionnel. Si la consommation était importante et régulière, des symptômes similaires à celui du sevrage à la cigarette peuvent survenir: anxiété, irritabilité, agitation, diminution de la faculté de concentration. Plus rarement: trouble de l'appétit et du sommeil. Exceptionnellement: dépression (dans ce cas un suivi médical est chaudement conseillé).

Overdose
Il n'y a pas de doses mortelles de cannabis. En réalité si, il en existe une: il faudrait fumer environ 1,5 kg de haschisch pour commencer à flirter avec la mort. Même si tu disposes des 10.000 € (400.000 bons vieux Fb) nécessaires à l'expérience, je doute qu'il soit aisé de rouler un joint d'un kilo et demi. Une dose massive de cannabis absorbé en un temps réduit ne risque donc pas de vous faire mourir, mais il peut vous faire passer un sale quart d'heure et même plusieurs sales heures (si le cannabis a été mangé). Un sentiment d'intense confusion (on ne comprend plus trop ce qui se passe, même s'il ne se passe rien), des montées d'angoisses très désagréables, une paranoïa envers son environnement et son entourage sont les sensations que risquent les amateurs du record de nombre de grammes fumés en moins d'une heure. Pour les individus à psychologie instable, certaines formes de psychose peuvent même survenir.

"M'sieur l'agent, je peux fumer des joints?"


Tu n'as pas pu louper le débat qu'a entraîné en début d'année 2001 une certaine "Note" de Magda Alvoet (Ministre de la Santé Publique), relative à la problématique de la drogue. Depuis on n'entend plus parler que de "dépénalisation du cannabis", de "légalisation"... Mais qu'en est-il au juste? Peut-on fumer du cannabis (dans un commissariat)? Peut-on en cultiver (dans les parcs municipaux)? Peut-on en acheter (dans les grandes surfaces)? Peut-on en vendre (à la criée sur le trottoir)? Essayons d'y voir un peu plus clair dans cette nouvelle réglementation…

Si tu tiens à faire une élocution sur le sujet ou si le droit te passionne, tu peux trouver l'intégralité de cette "Note politique fédérale relative à la problématique de la drogue" à l'adresse URL suivante: http://minsoc.fgov.be/cabinet/notes_pol ... .htm#drugs.
C'est assez long et indigeste, mais au moins vous saurez tout (sur le sypsi! le p'tit! le gros!...).

Pour tenter de s'y retrouver, petit résumé de l'évolution de la politique en matière de drogues en Belgique ces dernières années:

Novembre 1995: Le débat de la dépénalisation de la drogue est relancé.
Juin 1997: Un groupe de travail à la Chambre tente de définir le phénomène de la toxicomanie et de faire un inventaire des problèmes qu'elle peut engendrer.
Septembre 1997: Proposition de loi pour réglementer la production, la distribution et la vente du cannabis.
Mai 1998: Le Ministre de la Justice impose aux tribunaux de ne plus accorder "que la plus basse des priorités judiciaires" aux poursuites pour détention de cannabis à usage privé.
Février 2000: Proposition de loi pour décriminaliser partiellement la détention du cannabis et ses produits dérivés.
Juin 2000: Dépénalisation de l'usage du cannabis.
Juillet 2000: Réglementation sur la production, la distribution et la vente du cannabis.
Janvier 2001: Note sur la politique des drogues.

Et voilà! On y voit beaucoup plus clair maintenant? Absolument pas? Normal, (presque) personne n'y comprend rien!

Si la réglementation actuelle manque parfois de clarté, au moins une chose est sûre et certaine: pour les mineurs d'âge, rien ne change. C'est sans doute l'élément le plus important à savoir à l'heure où certains "rebelles" de 16 ans sont persuadés qu'ils peuvent impunément allumer leur "spliff" à la récré de 10h. Les mineurs surpris en possession de cannabis auront donc droit à un magnifique procès-verbal. Cela implique qu'un juge de la jeunesse pourra prendre toutes les mesures qu'il jugera nécessaires. En plus, il est certain, à moins de tomber sur l'agent 212, que tes parents seront avertis de ta détention de marijuana; les chances sont minces pour qu'ils t'embrassent d'admiration en apprenant la bonne nouvelle.

Ce qui se passe réellement lors d'une interpellation est en vérité fort variable, cela dépend de plusieurs paramètres à savoir si le policier qui t'interpelle a eu récemment des relations sexuelles satisfaisantes, ce qu'il a mangé au petit déjeuner, si tu as une bonne tête, si tu es propre sur toi et bien peigné(e); ton tour de poitrine, si tu es du sexe féminin et pas le flic, peut également jouer en ta faveur.


Plus sérieusement, sache qu'un policier "monsieur" n'a pas le droit de fouiller des filles et qu'un policier "madame" ne peut pas fouiller les mecs.

Si la détention d'un petit "paqu's" d'herbe ne doit pas t'envoyer au bagne jusqu'à la fin de tes jours, la vente, quant à elle, peut t'attirer de très gros ennuis, surtout si d'autres mineurs d'âge sont impliqués.

Même si tu as soufflé tes 18 bougies la veille, abstiens-toi de recracher la fumée de tes joints aux visages de tous les flics que tu rencontres avec un sourire béat. Premièrement, si toi tu as un joint en main, eux ont une matraque à la ceinture; deuxièmement, c'est toujours interdit par la loi de fumer du cannabis.

Plus sérieusement, à l'heure actuelle rien ne change non plus pour les majeurs. Il faut encore que la loi soit votée au Parlement et en attendant c'est la directive de 1998 qui reste d'application (la "plus basse des priorités judiciaires" pour la détention de cannabis). Jusqu'à nouvel ordre la consommation, la détention et bien sûr le trafic de cannabis sont donc interdits par la loi.

Ce qui changera réellement si la loi est votée est tout d'abord une distinction entre le cannabis et les autres drogues; cannabis et drogues "dures" ne seront plus sur un pied d'égalité devant la loi. Autre chose, la notion de "consommation en groupe" qui était auparavant davantage sanctionnée que l'usage en solitaire, sera supprimée dans la nouvelle loi. Voici les principaux éléments constituant la future loi:

1. La consommation personnelle de cannabis ne sera plus poursuivie (plus de PV).

- Exceptions (eh oui!):
- Indications d'usage problématique (consommation que l'on ne contrôle plus).
- Nuisances sociales (consommation en présence de mineurs par exemple).
- Situations à risques (conduite d'un véhicule par exemple)

2. L'importation, la production, le transport et la détention d'une quantité de cannabis
n'étant pas destinée à la consommation personnelle seront toujours punis.

3. Rien ne change pour les autres drogues illégales.

4. La quantité maximale qu'un consommateur peut posséder n'a pas été fixée. Ce sont
les autorités qui jugeront si la quantité possédée par l'usager est appropriée ou non à une consommation personnelle (1gr, 5 gr ou 100 gr, personne ne le sait, mais c'est fait exprès, il paraît. Pourquoi? Ecris à Magda Alvoet, elle t'expliquera).

5. La culture de cannabis ne sera plus poursuivie sous les conditions déjà citées (être majeur, pas d'usage problématique, pas de nuisances sociales, pas de trafic).

6. La conduite de véhicule "sous cannabis" est interdite. Les usagers de la route seront contrôlés, non plus seulement pour l'alcool mais aussi pour les drogues illégales. Ces contrôles se feront en trois étapes:
- Vérification par les services de polices s'il y a des signes extérieurs d'usage de drogue (yeux rouges, équilibre, pupilles dilatées,...).
- Si des signes d'usage de drogues sont remarqués, un prélèvement d'urine sera effectué
- Si le test d'urine est positif, une prise de sang est réalisée.
- Si la prise de sang est positive, une dissection du cerveau et des poumons sera réalisée sans anesthésie; si l'usager s'insurge, on l'achève sur-le-champ (Ca, c'était pour rire !).

Sérieusement, les sanctions prévues en cas de conduite sous l'emprise de produits stupéfiants, dont le cannabis, sont assez sévères, juge par toi-même: une peine de prison d'une durée de 15 jours à 6 mois ou une amende comprise entre 1.000 € et 10.000 €. En cas de récidive dans les trois ans, les peines passent du simple au double avec en bonus le retrait du permis pour une durée allant jusqu'à 5 ans!

7. Majeur ou non, il reste strictement interdit de consommer et même de détenir du cannabis dans l'enceinte d'un établissement scolaire. Outre des poursuites judiciaires éventuelles, l'élève risque le renvoi définitif de l'établissement. Il est clair qu'un quelconque trafic de cannabis ou d'autre drogue à l'école subit une tolérance zéro.

8. Le passage d'une frontière avec une quantité de cannabis correspondant à une consommation personnelle ne sera plus poursuivi.

Cette loi, si elle est votée, ne manquera pas de poser quelques problèmes d'interprétations et d'applications. De nombreux éléments sont en effets pour le moins "flous": nuisances sociales, consommation problématique, le fait qu'il n'existe pas de plafond sur la quantité que l'usager peut posséder, tout cela risque de créer une certaine confusion chez le consommateur éventuel qui ne saura jamais avec certitude s'il se trouve ou non dans la légalité. Etant donné la marge d'appréciation importante laissée aux agents de la paix, ce que l'on appelle d'ores et déjà le "délit de sale gueule" risquerait parfois de jouer…

L'herbe est-elle toujours plus verte chez le voisin?


Qu'en est-il chez nos voisins et néanmoins amis européens? A l'aube d'une Europe unie sous la même bannière étoilée, les législations relatives au cannabis diffèrent pas mal. Tout le monde connaît le cas hollandais et ses coffee shops enfumés mais que se passe-t-il en France, en Grande-Bretagne ou en Suisse. Mini tour d'Europe:

· France: Le débat sur la dépénalisation du cannabis est un des préférés des Français, juste derrière les sujets qui touchent de près ou de loin, mais plutôt de près, au sexe. Surtout si c'est De Chavanne qui anime. Dans la législation française, le modeste petit fumeur occasionnel et le gros trafiquant d'héroïne coupée à la javel sont tous deux condamnables. Le délit d'usage est passible de 2 mois à 2 ans de prison et une amende entre 500 FF (75 euros) et 5.000 FF (tu fais X10). Le trafic risque un peu plus: de 2 ans à 20 ans et jusqu'à 50 millions d'amende (tu fais X100.000!). Dans les faits, c'est un peu moins "hard" mais la police a le droit d'arrêter toute personne en possession de cannabis. Une bonne partie de la société civile proteste depuis des années sur cet état de fait qu'elle considère comme une atteinte à la démocratie. Everybody must get stoned…

· Italie: Une loi de 1990 réprimait indistinctement la possession et l'usage de tous les stupéfiants avec des peines variant de 6 mois à 20 ans de réclusion. Stupéfiant, non? Un changement s'est opéré en 1993 où un referendum a entièrement dépénalisé la consommation des drogues. Le commerce est toujours formellement interdit.

· Grande-Bretagne: D'après un rapport officiel du Centre européen de contrôle de la drogue, les Anglais sont les plus gros fumeurs de cannabis de toute l'Europe. Plus de 40 % des jeunes de 15 à 16 ans auraient déjà goûté au chanvre indien au moins une fois dans leur vie. La loi y est pourtant une des plus dures. Et même si dans la pratique, le contrevenant s'en tire le plus souvent avec un simple "avertissement", celui-ci entraîne l'ouverture d'un casier judiciaire pouvant fermer les portes d'un emploi dans de nombreux secteurs.

· Allemagne: La vente et la détention sont des infractions pénales et rien ne laisse penser que quelque chose change à court terme. La sévérité des parquets varie sensiblement selon les régions. Les conducteurs contrôlés positivement au "canna-test" se voient très souvent retirer leur permis de conduire.


· Pays-Bas: Les Hollandais possèdent le régime européen le plus souple en la matière. Cependant tout n'est pas permis, loin s'en faut. La vente et la possession de cannabis sont toujours illégales en dehors des coffee shops. Ceux-ci sont soumis à des règlements très stricts et plus d'un établissement à dû fermer ses portes pour ne pas les avoir respectés scrupuleusement. La consommation et la détention d'autres drogues sont rigoureusement interdites, même dans l'enceinte des coffee shops. Il faut naturellement 18 ans accomplis pour accéder à ces fameux "shit-bars" hollandais.

· Espagne: La loi n'y interdit la consommation d'aucune drogue, sauf dans les " lieux publics "! En pratique, la consommation de cannabis dans les lieux publics est rarement sanctionnée. La détention est tolérée pour usage personnel, mais la vente et la culture constituent des infractions pénales dont la sanction sera d'autant plus lourde qu'existeront des circonstances aggravantes (clients mineurs, produits frelatés, réseau organisé, plus d'un kg, …).

· Portugal: Une loi a dépénalisé la consommation de produits stupéfiants, ainsi que leur acquisition et leur détention pour consommation personnelle.

++, fredo
Anonymous
 

Messagepar Anonymous » 21 Jan 2013, 03:25

Merci pour ces infos, exellent travail :wink:
Anonymous
 


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