Un colloque à l'Assemblée a insisté sur les dangers du haschich alors que des spécialistes craignent un relâchement de la prévention de l'alcoolisme.
Finis la "permissivité", "le sentiment d'impunité" : le ministre de la justice, Dominique Perben, a promis de la fermeté à l'encontre des fumeurs de cannabis, jeudi 24 octobre, lors d'un colloque à l'Assemblée nationale.
Parmi les organisateurs : les militants anti-pétard de la Fédération nationale des associations de prévention en toxicomanie et Jean-Paul Garraud, député (UMP) de Gironde. En ouverture de la journée, ce dernier a confié : "J'ai vu les ravages du cannabis. Nous n'avons que trop attendu, il est urgent de dire les choses." Suicides, schizophrénie, baisse du niveau scolaire... le haschisch est accusé de nombreux maux.
Ces déclarations surviennent au lendemain de la nomination d'un nouveau président à la tête de la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) et alors que l'on s'interroge sur les orientations du gouvernement en la matière. "L'augmentation de la consommation de cannabis est d'autant plus inquiétante qu'elle s'accompagne d'une banalisation qu'il nous faut refuser fermement", a soutenu le garde des sceaux. Soulignant la "dangerosité sociale" du produit, il a précisé que "le maintien d'une réponse pénale systématique à l'usage de cannabis est indispensable". Il a aussitôt vanté les mérites de la composition pénale, une alternative aux poursuites qui permet d'infliger une amende au simple consommateur sans le faire comparaître devant un tribunal. "Cette mesure présente l'intérêt pédagogique d'un retour à la sanction pénale et du refus de toute permissivité", a expliqué le garde des sceaux.
A la tribune, aux côtés de M. Perben, siégeait le toxicologue Patrick Mura, abondamment cité ces dernières semaines par le ministre de la justice et les députés de la majorité. Ses travaux (encore non publiés) sur les relations entre accidents de la route et usage de stupéfiants avaient été largement repris par les promoteurs du texte de loi réprimant la conduite sous l'emprise de stupéfiants (voté le 8 octobre par l'Assemblée). Jeudi, Patrick Mura s'est livré à une attaque en règle contre le rapport Roques, qui avait servi de base à l'action de la Mildt depuis 1998. Il relativisait la nocivité du cannabis et pointait la dangerosité de l'alcool. A la suite de ses conclusions, la Mildt avait inclus l'alcoolisme dans son champ de compétences. "Ce rapport était fondé sur la dangerosité pour le consommateur ; il oubliait les risques pour les autres", a estimé M. Mura. "Or, si on ne meurt pas du cannabis, le cannabis tue", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la lutte contre la toxicomanie, mardi 22 octobre sur France 2, le ministre de la santé, Jean-François Mattei, avait également souligné les insuffisances du rapport Roques : "-Celui-ci- a démontré que l'on pouvait confondre l'alcool, le tabac, le cannabis, les drogues dures (...) parce que le mécanisme était le même au niveau des neurones. Mais ce qui est valable au plan scientifique ne l'est pas du tout dans la pratique. Et on a vu d'ailleurs que les résultats n'ont pas été exceptionnels", a déclaré le ministre. Alors qu'un journaliste lui demandait s'il était normal de désigner l'alcool comme une drogue douce, M. Mattei a répondu : "Ça a été une mode."
Ce discours inquiète les spécialistes de l'alcoologie, qui redoutent que le gouvernement mette un bémol aux actions de prévention contre l'alcool. "Nous craignons que ce dernier soit sorti du périmètre des substances psychoactives, tel que défini par la Mildt depuis 1999", explique Alain Rigaud, médecin alcoologue et secrétaire général de l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme. "Désigner l'alcool comme une drogue n'a jamais été une mode, mais le signe de l'émergence d'une véritable politique de santé publique." "Aujourd'hui, les alcooliers redressent la tête", prévient-il. "On a effectivement le sentiment que le gouvernement s'apprête à recentrer l'action de la Mildt sur la lutte contre les drogues illicites", affirme un proche du dossier.
Une décision du ministre de la santé, annoncée ces jours-ci aux spécialistes de l'alcoologie, viendrait corroborer cette idée : M. Mattei a repoussé sine diela signature d'un décret qui devait permettre de rassembler les centres de soins pour toxicomanes et les centres de cure pour alcooliques. Le texte était en préparation depuis un an. Apparemment sans importance, il symbolisait en fait le rapprochement entre les spécialistes des deux domaines et encourageait des actions communes. "Attention à ne pas séparer de nouveau drogues licites et illicites", souligne François Hervé, président de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie. "Il y avait urgence à ne pas signer ce décret", répond-on au ministère.
Alors qu'une augmentation de la consommation est remarqué et officialisé nos dirigeants font comme si de rien n'était et continue a marginaliser ses millions de citoyens fumeurs de cannabis :/
et s'il vous plait messieurs nos dirigeants n'oubliez pas que l'alcool on en meurent et qu'il tue aussi
![Smile :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
++
RaZoR