http://www.autonews.fr/fr/cmc/dossier/2 ... 10003.html
Tests salivaires anti-drogue
19/06/2007
Par Jean-Marc CODY
d'Autonews.fr
La déléguée interministérielle à la sécurité
routière, Cécile Petit, a confirmé il y a peu que
les tests salivaires de dépistage de la drogue au
volant seraient mis en application en janvier
prochain et la ville de Saint-Ouen l'Aumône (95)
a même servi d'expérience lundi dernier.
Jusqu'ici, la recherche de drogue au volant
passait par de si contraignants tests urinaires
qu'on comptait en moyenne, en 2006, un dépistage
de drogue pour 524 dépistages d'alcool ! Les
choses devraient donc changer en 2008, et ce ne
sont pas les proches des 230 personnes tuées
chaque année dans des accidents de la route liés
à la drogue qui s'en plaindront. D'autant que la
moitié de ces morts avait moins de 25 ans !
Sur le même sujet
* Pour connaître la consultation
cannabis la plus proche de chez vous
* Tout savoir sur le cannabis et la conduite
* " Les réalités sur la drogue au
volant ", une enquête du Club JCM Feu Vert
http://www.feuvert.fr/Content/services/ ... index.html
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR
Les forces de l'ordre, police et gendarmerie,
pratiquent systématiquement des dépistages de
substances ou de plantes rentrant dans la
catégorie des stupéfiants lorsqu'un conducteur
est impliqué dans un homicide involontaire ou
lorsque, dans un accident corporel, le
comportement du conducteur laisse supposer qu'il
ou elle a consommé de la drogue.
Ce dépistage peut également intervenir dans un
accident matériel de la circulation ou dans le
cadre d'un manquement au code de la route pouvant
entraîner une suspension de permis - excès de
vitesse, absence de ceintureS Les forces de
l'ordre sont d'autant plus enclines à effectuer
ce type de dépistage que les conducteurs
contrôlés sont nerveux ou apathiques, conscients
ou somnolentsS
Sachez que si vous conduisez - ou si vous êtes le
passager garant d'un mineur pratiquant la «
conduite accompagnée » - en ayant consommé de la
drogue, vous risquez, outre d'être tué ou
gravement blessé, - voire de tuer ou de blesser
autrui ! -, une peine de deux ans de prison, 4
500 euros d'amende et six points sur votre
permis. Si vous cumulez alcool et drogue, la
peine que vous encourrez si vous êtes pris passe
à trois ans et 9 000 euros d'amende. En cas de
cumul, votre permis peut également être suspendu
pendant une durée maximale de trois ans, voire
être annulé avec interdiction de le repasser
avant trois ans.
LE DEPISTAGE URINAIRE
Actuellement, le dépistage des drogues est
réalisé grâce à des tests urinaires. La loi
impose pour ce faire aux forces de l'Ordre d'être
accompagnées d'un médecin et de disposer d'une
structure adaptée pour recueillir et analyser
l'urine - bien souvent un camion de la médecine
du travail.
Ce test urinaire ne permet pas de déterminer si
une personne a, par exemple, consommé du cannabis
très peu de temps avant un accident, car des
traces de consommation pouvant dater d'une
semaine apparaissent aussi dans les résultats des
tests urinaires. C'est en fait le contrôle
sanguin qui suit immédiatement un contrôle
urinaire positif qui permet de savoir si le
conducteur était sous l'empire de la drogue au
moment du contrôle urinaire et sanguin, et donc
de l'accident.
LE DEPISTAGE SALIVAIRE
En matière de dépistage salivaire, la France est
un peu à la traîne par rapports à d'autres pays
européens comme la Suisse et l'Allemagne.
Outre-Rhin, la police utilise ainsi un bâtonnet
dénommé « Drug Wipe » qui récolte la salive et a
été mis au point par la société spécialisée dans
la détection de stupéfiants, Securetec.
Le test salivaire à l'étude en France se compose
lui de deux languettes qui sont frottées sur la
langue du conducteur - voire du passager -
soupçonné d'avoir consommé des stupéfiants. En 10
minutes, les forces de l'Ordre peuvent savoir
s'il y a eu effectivement absorption de
stupéfiants, et également de quelle substance il
s'agit : cannabis, amphétamines, ecstasy,
héroïne, cocaïne ou LSD. Seul un test sanguin
peut cependant déterminer la quantité exacte de
drogue consommée.
Ce procédé est encore en phase d'expérimentation
même si une première campagne de tests a eu lieu
dans la région Centre et va se poursuivre cet été
dans trois autres régions de l'Hexagone. Les
fumeurs de cannabis doivent prendre conscience
qu'un joint multiplie par deux la probabilité
d'avoir un accident mortel, probabilité qui est
même de 15 fois supérieure au risque normal en
cas de cumul cannabis-alcool.