Aaaaaah-ah! j'ai mon mot à dire...
J'ai pas mal réfléchi sur la question, je suis d'un naturel plutôt paranoïaque avec ma plantation, j'essaye de ne laisser aucune trace, aucun indice...
Et la question des déchêts m'a fort préoccupé au début.
Ma grosse crainte, tout pareil, c'était qu'un CharlyUmp belge (imaginez le topo) ouvre mon sac et me pointe du doigt en rigolant bien fort genre "ayé, ch'té eu". Mais j'ai eu l'occasion d'observer le ramassage des poubelles dans mon quartier (il m'arrive au moins une fois par mois de me lever avant 11h...), j'ai observé comme ça à la sauvette (j'avais peur de me faire arrêter pour espionnage) qu'ils foutaient tout comme ça pêle-mêle dans leur grosse benne à roulettes.
"Ah ben tiens", me dis-je à moi-même, "voilà que ma jolie poubelle fornique à présent avec d'autres de ses semblables dans une grande machine à roulette" (faut dire que quand je me lève avant 11h du matin, c'est généralement que j'ai passé une nuit blanche à bouquiner avec des gros pétards, et que je suis pris du syndrome célèbre de "l'effet-n'est-pas-terminé-mais-j'ai-faim-j'ai-envie-de-pains-au-choco-et-que-tiens-comme-il-est-déjà-4h-je-vais-attendre-l'ouverture-des-boulangeries-tiens-je-vais-rouler-un-pétard")
(pfiou, la parenthèse j'te jure)
Le plus stupéfiant dans ce petit conte, c'est que les agents de la voirie ne marquaient absolument pas les sacs. Pas de capteurs, pas de GPS, pas d'autocollants, même pas un feutre, nada.
Alors je me suis dit comme ça "Tiens, mais dans un quartier à immeubles comme par ici, le CharlyUmp belge va déjà avoir coton pour retrouver ma poubelle dis donc."
Alors je me dis aussi "Oui mais si ils ont le droit d'ouvrir mes poubelles, ça entraîne qu'ils ont le droit de la fouiller aussi... Sinon, il n'y aurait absolument aucun intérêt à ouvrir la poubelle. Si ce n'est la découverte de preuves supplémentaires qui ne pourraient que plus m'enfoncer, genre "On a tout ce qui nous faut pour t'enfoncer à mort mon salaud, mais pour bien te faire ressentir le pouvoir et la pression qu'on exerce sur toi en annonçant ne rien ignorer de tes petites activités mesquines, ouvre ce sac poubelle qu'on a trouvé devant chez toi...". Je pourrais leur dire que c'est pas à moi. Oui mais de toute façon dans ce cas-là j'aurais déjà fait d'autres erreurs et c'est pas celle-là qui changera quoi que ce soit vu que de toute façon je serais découvert."
Comme vous pouvez le constater, j'ai d'assez long monologue intérieur le matin.
Bon. Donc ils ont le droit de la fouiller ma poubelle. La belle affaire. On pourrait imaginer que leur technique de fouille consiste en la recherche de documents identifiant le propriétaire. Lettres, pubes, journal si il est abonné, vieux habits avec l'étiquette brodé par la maman, que sais-je encore.
"Ah ils veulent la fouiller ma poubelle? Eh ben qu'ils la fouillent!" m'écriai-je intérieurement, enhardi par ma conviction profonde et avec cette sorte de rage désespérée habitée des fourmis qui essaient de se lécher le coude. Mais c'est une mauvaise image.
Efin bref, je mélange donc depuis mes débuts de cultivateurs les déchets de mon placard avec la litière pour chat, et je secoue bien le tout. Si ils veulent fouiller ma poubelle, c'est leur droit le plus strict...
Mais vous venez de m'apprendre un très bon truc, je vais à présent laisser pourrir le tout un peu plus longtemps qu'à l'accoutumée afin de constituer un tout homogène et informe.
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