Je pensais à un sujet qui pourrait consister en un petit guide sur les différentes variétés de cannabis que l’on peut rencontrer sur notre chère planète avec, à chaque fois, des commentaires sur les usages locaux des cannabinophiles du monde entier.
Ce petit listing ne demande bien sûr qu’à être enrichi, n’hésitez donc pas à compléter ou infirmer toutes les infos qui le mériteraient. Je commence avec le Maroc et la Jamaïque que je connais bien.
Maroc : Les jeunes fument plutôt des joints (dans d’épaisses feuilles zigzag orange si ma mémoire est bonne). Ils récupèrent souvent le début d’une clope pour laisser dépasser un semblant de filtre qui donne au joint l’apparence d’une clope. Les vieux fument la plupart du temps du « kif » dans de longues pipes avec des embouts en terre cuite (les fameuses « pipes à kif »). La plante y est exploitée dans tous ses états (huile, kif, hasch). Les gosses, sur la route de Ketama, vous proposent des bouteilles d’eau minérale (Sidi Ali ou Sidi Harazem) pleines d’huile à des prix défiant toute concurrence. Un vieux marocain, en reniflant et en triturant votre bout de shit, classera votre acquisition en fonction de sa qualité. Il y a donc la première qualité, la deuxième, la troisième, etc… Pour obtenir facilement quelque chose de vraiment irréprochable, je conseille un détour par le Nord au début du séjour (histoire de faire ses courses pour la suite).
La première qualité consiste en un shit (le terme n’est ici plus approprié) à peine compressé de couleur ocre jaune très odorant et léger. A bien le regarder, il est plein de fibres, gras et frais à la fois…
Contrairement à la merde qu’on trouve ici (j’y inclus le « Aya »), un joint vous ouvre les yeux plus qu’il ne vous assomme et son goût est d’une merveilleuse complexité. Je n’ai pas eu l’occasion de goûter au « majoun » et autres pâtisseries cannabiques…
Ville sympa où consommer : Chef Chaouen
Jamaïque : Beaucoup de variétés, même si on assiste ces dernières années à une standardisation de la production (les petites skunks trapues à floraison précoce). Le bon gros joint de 12 cm dans sa feuille longue JOB est un classique incontournable mais la pipe à son succès. L’herbe est consommée pure la plupart du temps (Ital) et ceux qui la mélangent avec du tabac utilisent souvent plutôt une feuille de tabac qu’une clope. Je me souviens que lors d’un séjour avec un pote un peu parano (les geôles jamaïcaines sont à déconseiller), on achetait de l’herbe tous les jours pour éviter d’avoir des stocks pendant nos déplacements… Et bien, en 30 jours de pérégrinations cannabiques, nous n’avons pas eu l’impression de trouver 2 fois la même herbe !
J’ai une photo où je pose dans une plantation de plus de 1000 pieds (j’essayerai de la poster).
J’y ai vu deux sortes d’huile (hasch oil comme ils disent), une verte et une plus brune. Les enfant qui manucurent l’herbe grattent leurs doigts au couteau et récupèrent un « finger hasch » très prisé et assez cher (comparé à la weed) qui ressemble à un super afghan.
Il y aurait aussi une recherche à faire sur les différents noms donnés aux herbes en fonction des cultures. En Jamaïque, on pourrait s’attarder sur la « Alaska » (dans un registre qu’on pourrait qualifier d’ « exotique », la neige devant avoir une grande puissance symbolique pour un caribéen) ou la Lambsbread contemporaine de Bob Marley (je crois que cette fois, la référence est biblique). Il y a des plantations un peu partout mais la meilleure qualité vient plutôt du Westmoreland (di west a di best). Pour tout fumeur d’herbe, c’est un pèlerinage que je conseille.
Ville sympa où consommer : Belmont (ville de Peter Tosh)