par Anonymous » 18 Fév 2004, 15:09
Les deux gérants d'une concession Tout pour l'horticulture contrôlée (THC), située rue du Mail, à Angers, ont été mis en examen, jeudi dernier. Ils sont poursuivis pour consommation et incitation à l'usage de cannabis.
Vendre des graines de cannabis, interdit ? Et bien non. « C'est effectivement autorisé. Ce qui est illégal, c'est de les planter. » Le jeune homme qui parle, c'est Stéphane R., l'un des deux gérants de la société Tout pour l'horticulture contrôlée (THC). Leur Sarl est propriétaire de 3 magasins (Laval, Le Mans et Nantes) et 3 concessions (Angers, La Roche-sur-Yon et Brest).
THC (comme tétrahydrocannabinol, contenu dans le cannabis ?) vend du terreau, des engrais, des lampes sodium et... des graines de cannabis. « En toute légalité », précise Stéphane R.. Pourtant, le gérant et son associé, Alexandre Serrand, ont été condamnés, en octobre 2003, à Laval, pour incitation à l'usage de cannabis. Leurs magasins proposaient, en libre service, une publication néerlandaise traitant de la substance en question. « Lire dans cette revue que le hasch rend heureux et détendu est, par exemple, une provocation à l'usage du cannabis », a estimé le substitut du procureur. Les deux jeunes hommes avaient été condamnés à 3 mois de prison avec sursis et 1 000 € d'amende. Ils ont fait appel de la décision et comparaîtront devant la cour d'appel d'Angers, le 24 février prochain.
On aurait pu en rester là, mais, apparemment, les magasins estampillés THC intéressent la justice. Après le gérant de la concession de La Roche-sur-Yon, en Vendée, la semaine dernière, c'est au tour de ceux du commerce d'Angers d'être mis en examen. Motif : les produits vendus, (graines, vitamines pour les plantes, lampes chauffantes), inciteraient à la culture du cannabis par les particuliers. De plus, les gérants ont avoué « être des fumeurs occasionnels » ; suffisant pour qu'ils soient, également, poursuivis pour détention et usage de cannabis.
Pour Stéphane R., « la brutalité des méthodes semble totalement disproportionnée par rapport à la réalité des faits, puisqu'aucun article saisi, au regard de la loi, ne peut être incriminé. Notre message, c'est qu'il vaut mieux cultiver chez soi quelques plants de cannabis, plutôt que de l'acheter à des trafiquants qui les coupent à la cire ou à l'acide de batterie ». L'affaire est donc, pour l'instant, à suivre. Dans l'enceinte d'un tribunal, maintenant.
J.-P. N.