par Anonymous » 21 Mai 2003, 07:57
lut,
Voici un livre que je viens de terminer pour la 2 fois, il est terrible, amusant et passionnant.
Pendant 20 ans, Howard Marks a fourni tous les campus américains avec une équipe de vendeurs déguisés en rockers. Aujourd'hui, l'ex-baron de la drogue fait la la tournée des médias pour vendre sa biographie. Mais quelle différence ?
"Un héro, gentleman dealer… Drôle, intelligent et adulé par toute l'Angleterre ", titrait l'Express en 1988, lors de la chute d'Howard Marks. Après une chasse à l'homme interminable, le baron de la drogue est arrêté en Espagne. Puis extradé aux USA. Procès retentissant pour cet ancien universitaire d'Oxford, devenu en quelques années l'ambassadeur international du hasch.
Epopée déjantée
Condamné à 25 ans de prison, incarcéré à Terre Haute (un pénitencier de l'Indiana pour criminels endurcis), Marks n'en fera que sept. Libéré sur parole, il se jette alors dans l'écriture : " Mr Nice, une autobiographie ", 600 pages d'aventures, de luxe, d'argent, de dope et de gangstérisme dandy, est sortie cette semaine en librairie. Histoire de jeunesse, épopée déjantée sur 20 ans, l'ouvrage a conquis toute l'Angleterre ado (350 000 ex vendus en quelques semaines) avant de séduire l'Espagne, l'Allemagne et Israël…
Formatage
Aujourd'hui, la France s'apprête, elle aussi, à subir le phénomène Marks. Entre un papier sur la fellation en apesanteur et la dernière pub Célio, les magazines pour hommes (Max, FHM…) ont déjà fait l'éloge de ce super-dealer qui, dit-on, aurait " possédé 89 lignes de téléphone et 43 identités différentes ". (c'est fou comme la presse a besoin de chiffres précis pour raconter n'importe quoi). La chaîne du foot et du porno en fit récemment l'invité de NPA. " Capital " sur M6, a même dévoilé en plateau ses techniques de blanchiment d'argent, via quelques sociétés écran. Dernier maillon médiatique : le charmeur hilare joue aujourd'hui son propre rôle à l'écran dans le film "HumanTraffic". Un coup marketing parfait, en pleine période estivale. Mais en réalité, " Mr Nice " triche. L'ancien baron du teush formate toutes ses déclarations. Ne cesse d'évoquer son passé de délinquant sans armes, ni violences , sa lutte de toujours pour la légalisation des drogues.
Homme d'affaires
En présence des journalistes, il sort nonchalamment 5 grammes d'un hash excellent, s'épanche sur son jeune fils qu'il n'a connu qu'à huit ans, déclare n'avoir aucun regret, sinon de s'être fait prendre par le DEA (Drug Enforcement Administration : les stups américains). Et omet au passage de préciser, dans quelles conditions, il infiltra, lui et ses hommes de main déguisés en hardeurs chevelus, les tournées rock de Genesis et Scorpion pour écouler sa " beu " à la tonne. Ce visage de camé souriant, éclairé par le soleil espagnol (il y possède encore un nombre non-négligeable de chateaux épargnés par le fisc) cache la mine imprégnée d'un homme d'affaires, gèrant aujourd'hui son image comme il controlait la trésorerie de ses sociétés fantômes dans les années 80.
"pro-drogues mais responsable"
Paradoxe : rangé des voitures, le dandy toxico vient pourtant de monter un site internet qui permet de s'entraîner au métier de dealer. Fin stratège et charmeur incroyable, Howard Marks ne néglige aucune des bonnes ficelles provo qui remplissent la copie des médias. Toutes ses prises de position reposent sur une argumentation "pro-drogues mais responsable", qui rappellerait presque la ligne éditoriale du magazine californien "High Times". Vous n'avez pas fini d'entendre parler de "Mr Nice", même si sa biographie sonne aussi creux qu'un rapport de Xavière Tibéri.
Gros matelas de dollars
En fait, l'homme est un peu comme un clône de Mick Jaegger qui viendrait vous tendre un cône parfumé, en vous parlant de sa dernière partie à 3 avec les soeurs Kennedy dans les collines sabloneuses d'Ibiza. Rien n'est sale, ni repoussant. Et pourtant tout renvoie au crime organisé, à la dope, aux flics, à la mafia. A tout cet ensemble de choses qui fait que certains prennent le métro pour écrire un article à 250f le feuillet. Et d'autres parlent de libéralisation des drogues dures assis sur un gros matelas de dollars.
dispo chez :http://mamaeditions.com/f/editions/mrnice/
++, fredo
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.