Il date un peu mais c'est un grand classique.
UNE SEULE SOLUTION, L'AUTOPRODUCTION !
En l'an 2000, la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre “ la drogue et la toxicomanie ”) a fêté le trentième anniversaire de la loi de 70 en publiant une intéressante petite brochure expliquant à la population “ ce qu’il faut savoir ” sur les drogues et les dépendances. Elle y enfonce hardiment quelques portes ouvertes, reconnaissant que :“ une société sans drogue, ça n’existe pas ” ; que les drogues les plus toxiques, les plus difficiles à maîtriser et qui font le plus de victimes sont le tabac et l’alcool (plus de cent mille morts à eux deux chaque année rien qu'en France) et que la toxicité générale du cannabis est “ très faible ” et la dépendance psychique ou physique qu’il entraîne « faible ».
De même elle précise que, “ si les effets nocifs du cannabis sur la santé sont à certains égards (sic) moins importants que ceux d’autres substances, l’appareil respiratoire reste exposé aux risques du tabac ”. Au fond, ce qu’il y a de plus dangereux dans le cannabis, c’est le tabac qu’on fume avec…
Cannabis : zéro mort...
Curieusement, alors que la Mildt précise pour toutes les autres drogues le nombre de décès annuel, elle s’abstient de préciser que dans toute la littérature médicale mondiale on ne rapporte aucun cas de décès imputable au cannabis.
La Mildt fait également de gros efforts pour présenter le cannabis sous un jour défavorable (ce qui est strictement autorisé) en gonflant quelques dangers mineurs ou quelques effets secondaires rares sans arriver a vraiment convaincre et ne donne finalement aucun argument scientifique, médical ou sanitaire à même de justifier l’interdiction du cannabis. Au passage, elle fait l’impasse sur le plus important danger qui menace les fumeurs : la répression.
mais 78 000 interpellations !
Pourtant, en 1999, derniers chiffres connus, sur les 95 000 interpellations pour Infractions à la Législation sur les Stupéfiants (ILS), 79 000 concernaient le cannabis (dont 76 000 pour usage et usage-revente et 3 000 pour “ trafic ”), soit 87,5 % des ILS ! Cette répression tatillonne est avec ça parfaitement inefficace : la production, le commerce et la consommation sont en augmentation constante : en 1999, 50% des garçons âgés de 17 ans et 41 % des filles du même âge avaient déja fumé du cannabis.
De toutes les drogues sur lesquelles la Mildt s’est penchée, le cannabis est — et de loin, — la moins dangereuse et la plus facile à maîtriser, et c’est pourtant lui qui fait les frais de l’essentiel de la répression. La raison en est simple : privée du cannabis (et de ses 85% d’interpellations), la prohibition n’est plus que l’ombre d’elle-même. Or il y a un consensus idéologique très fort pour maintenir, en dépit de ses échecs, le système prohibitionniste. Sur le cannabis, du fait justement de sa faible dangerosité, il n’y aura pas de compromis du type médicalisation comme il y en a eu sur l’héroïne grâce à la réduction des risques. La dernière chose qui changera, c’est la loi (et l'application de la loi).
Et elle ne changera que quand la situation sur le terrain aura rendu la loi caduque. S’ils veulent voir la fin de la prohibition les fumeurs ne doivent donc attendre leur salut que d’eux-mêmes. Ils ont pour cela une arme efficace (et délicieuse) : l’autoproduction, que le CIRC prône depuis des années.
Des jardins par centaines !
Des placards par milliers !
Avec l’autoproduction, le fumeur, devenu planteur, fait d’une pierre deux coups : il règle ses problèmes d’approvisionnement personnel et il donne une bonne claque à la prohibition. La chance des fumeurs, c’est que le cannabis est une plante facile à faire pousser permettant à n’importe quel amateur de cultiver un jardin qui lui donnera une récolte abondante et de bonne qualité. Et si vous n’avez pas de jardin, sachez qu’il existe toutes sortes de techniques toutes plus ingénieuses les unes que les autres permettant au fumeur motivé d’installer chez lui un placard qui lui fournira de quoi fumer toute l’année et de se montrer généreux avec les amis…
Comment commencer...
Pour vous lancer, il vous faut quatre choses : un jardin ou (à défaut, un espace où aménager un placard), des connaissances de base, du matériel et de bonnes graines (ou des boutures). Le lieu idéal évidemment, c’est un jardin : production abondante, goût de terroir et peu de travail (le soleil et la pluie font l’essentiel du boulot). Il doit être discret et bien ensoleillé.
A défaut, il vous faudra trouver chez vous un ou deux mètres carrés pour installer votre placard. Cela demande un peu plus de travail et de soins, du matériel un peu coûteux, mais ça marche très bien. Les techniques de production d’intérieur, des plus simples au plus élaborées, sont exposées dans quelques livres fort bien faits en anglais, mais aussi en français et sur de très nombreux sites Internet, accessibles d’un simple clic. Mais, bien sûr, ce sont encore les conseils d’amis planteurs qui vous seront le plus utiles, jusqu’au moment où, planteur émérite, c’est vous qui conseillerez d’autres planteurs en herbe…
Quant au matériel pour le jardinage d’intérieur, vous le trouverez dans toutes les jardineries de France et de Navarre, et pour les matériaux spécifiques (lampes sodium, matériel d’hydroponie, etc.) dans des boutiques spécialisées, où l’amateur de ganja trouvera des conseils éclairés, ou encore sur le Net, ou carrément à Dam. Mais le plus simple, c’est encore la récup’ qui permet de monter pour trois francs six sous un placard qui fera l’admiration de vos amis…
Les graines peuvent être achetées au cours d’un week-end à Amsterdam (ce qui permettra de joindre l’utile à l’agréable), en Suisse ou au Canada sur le net, mais le plus simple est encore d’obtenir auprès d’un copain des graines, ou plutôt des boutures de ses plus beaux plans – à charge de revanche, bien sûr.
Trente ans de prison
C’est ce que risque en théorie le planteur. Mais de telles peines ne sont évidemment jamais requises, les procureurs requalifiant automatiquement les faits en détention simple (puisqu’il s’agit d’une production réservée à un usage privé). Il est difficilement incriminable car la plantation de l’amateur de ganja appartient à l’univers familier du jardin de curé, du potager familial et des tomates du jardinier du dimanche, bien éloigné de l’univers fantasmatique du “ trafic de drogue ” que les magistrats voient en filigrane derrière la moindre saisie de savonnette.
Et de fait, les planteurs qui se retrouvent devant un tribunal prennent en général quelques mois avec sursis et des amendes, guère plus au fond que ce qu’on prend lorsqu’on se fait ramasser alors qu’on est allé faire les courses pour les copains. Parce que les moments les plus dangereux sont ceux de la transaction et du transport, le circuit le plus sûr, c’est naturellement le plus court : placard - bocal - pétard.
Mais surtout parce qu’elle s’exerce dans des espaces privés et non sur la voie publique et qu’elle est extérieure aux circuits traditionnels du trafic, l’autoproduction est, pour peu qu’on observe un minimum de discrétion, très difficile à repérer. Et avec l’autoproduction, fini le shit coupé, les prix délirants, les plans arnaque… Adieu, la pénurie ! Sans compter les plaisirs du jardin et la satisfaction de fumer une herbe qu’on a amoureusement bichonnée…
Et avec chaque placard qui se monte, chaque jardin qui fleurit, c’est un peu de la prohibition qui s’en va… Voltaire l’avait bien dit : il nous faut cultiver notre jardin. Fumeur, écoute ton cœur et la voix de la raison, deviens planteur !
Collectif d’Information et de Recherches Cannabiques
Fumer — que ce soit du tabac ou du cannabis — est mauvais pour la santé.
Les inhalations profondes n’améliorent pas l’assimilation du produit et endomagent les bronches. Take it easy !