Source : http://www.didier-pol.net/8canna.htm
La plante
Le chanvre est une grande plante herbacée annuelle qui mesure de un à trois mètres de haut. Elle est dioïque, c’est à dire que les fleurs mâles et femelles se trouvent sur des plants différents. Le chanvre appartient à la famille des Cannabacées (Cannabinacées) qui outre le genre Cannabis ne comporte que le houblon (genre Humulus). La plante présente des tiges dressées et des feuilles alternes, palmées, comportant de 3 à 9 folioles dentés. Les fleurs sont petites, de couleur verte. Les fleurs mâles forment des bouquets ramifiés alors que les fleurs femelles forment des épis. Les fruits secs, des akènes comportant une seule graine, sont enrobés dans une bractée florale persistante. C’est une plante résineuse, la résine étant sécrétée par des poils glandulaires particulièrement nombreux au niveau des sommités fleuries.
Bien que les avis divergent chez certains spécialistes sur l’existence d’une ou plusieurs espèces de Cannabis, la majorité des botanistes considèrent qu’il n’existe qu’une seule espèce de Cannabis, le C. sativa, dont les différentes formes (C. sativa sativa, C. sativa indica, C. sativa ruderalis) constituent des écotypes ou des variétés. Il s’agirait en effet d’une espèce peu stable sur le plan génétique et fortement influencée par les conditions écologiques malgré la sélection effectuée par l’homme depuis des milliers d’années.
Le nom de genre du chanvre, Cannabis, est employé aussi couramment pour caractériser les différentes formes sous lesquelles est consommée la plante ou ses dérivés.
Fleurs femelles
La teneur en résine sécrétée par les poils spécialisés situés au niveau des sommités florales est très variable selon l'origine géographique de la plante et les pratiques culturales. Aussi, la teneur en THC de la plante varie-t-elle de 1 à 10 %. Chaque poil sécréteur se termine par une tête globuleuse où s'accumule la résine et qui se détache aisément de son support.
C’est également une plante fibreuse. Ce sont ces deux dernières propriétés qui sont à l’origine de sa culture : la résine possède des propriétés psychotropes connues depuis la nuit des temps et le chanvre a été longtemps cultivé en Europe et en Asie pour ses longues fibres utilisées dans la fabrication de cordages.
C’est une plante cosmopolite, mais les conditions de milieu ont une grande influence sur son développement et sa croissance : dans les régions chaudes, elle produit beaucoup de résine et peu de fibres alors que dans les régions tempérées, elle produit beaucoup de fibres et peu de résine. Ceci conduit à distinguer la variété textile de la variété « indienne ». La culture du chanvre, interdite par les conventions internationales, est désormais autorisée en Europe à la condition d’utiliser des variétés textiles contenant moins de 0,3 % de tétrahydrocannabinol (ou THC), le principe actif responsable des propriétés psychotropes. Les semences, qui ne contiennent aucun principe actif, sont utilisées aussi pour préparer de la farine ou pour en extraire une huile riche en acides gras insaturés.
Des formes diverses : Marijuana, haschich, huile
On connaît plus de 350 noms pour le chanvre dans le monde (dagga, ganja, kif, marijuana, takrouri, yamba…) sans compter le vocabulaire récent inventé par les utilisateurs contemporains. Dans le passé, diverses préparations traditionnelles contenant du cannabis étaient destinées à être mangées comme le bhang (boisson préparée à partir de la plante consommée dans le sous continent indien) et le dawamesk (pâtisserie à base de haschich consommée en Turquie et au Moyen-Orient), rendu célèbre au dix-neuvième siècle par les membres du club des haschichins qui consommaient le haschich sous cette forme principalement. Mais le plus souvent le cannabis était fumé et c'est de cette façon qu'il est majoritairement consommé aujourd'hui encore selon des méthodes qui varient avec les cultures.
Pour exploiter leurs propriétés psychotropes, les sommités fleuries des plants de chanvre sont préparées traditionnellement de deux façons différentes selon les régions.
Les plantes, plus particulièrement les sommités fleuries, récoltées directement et séchées donnent la marijuana qui est connue sous des noms variés selon les pays et dont la présentation et le mode de consommation dépendent des coutumes locales.
On peut également récolter la résine sécrétée par les poils glandulaires pour préparer le haschich.
Plus récemment a été mise au point une technique utilisant des solvants qui permet d’isoler une huile de cannabis dont le contenu en principes actifs est beaucoup plus élevé.
Haschich
Il existe deux méthodes traditionnelles de préparation artisanale du hachisch tandis que le hachisch destiné à l’exportation est préparé industriellement.
Au Proche et au Moyen-Orient, les plants de chanvre récoltés au moment de leur floraison sont battus sur un drap tendu sur un récipient large. Les poils sécréteurs microscopiques qui se détachent des sommités fleuries passent à travers le tamis constitué par le drap et constituent une poudre improprement appelée pollen puisque le véritable pollen des fleurs est constitué par les éléments mâles responsables de la fécondation chez les plantes à fleur. Selon la force appliquée pour battre les plants, la poudre obtenue est de qualité variable. Lorsque les plants sont simplement frottés sur le drap, on obtient une poudre constituée presque exclusivement des poils sécréteurs. C’est la meilleure qualité de haschich dont la teneur en THC, le principe actif du cannabis, dépasse couramment 20 %.
Si les plants sont battus plus violemment, on recueille davantage de poudre mais elle contient une proportion moindre de poils sécréteurs et est donc moins riche en principe actif.
Enfin, si les plants sont battus à l’aide d’une baguette, divers débris s’y ajoutent encore ce qui aboutit à une poudre encore moins riche. En général, dans les zones de production, un premier passage est réalisé en secouant simplement les sommités fleuries sur la toile. La poudre obtenue en quantité faible par rapport au poids de plantes utilisé (on récupère alors environ 1 % du poids initial des plantes) est réservée à la consommation locale. Le hachisch destiné à l’exportation est fait avec une poudre résultant d’un battage intensif des plantes entières, voire broyées, beaucoup plus rentable en terme de poids. C’est la raison pour laquelle la plupart des hachisch disponibles sur le marché clandestin en Europe sont de basse qualité.
En Inde et au Népal, la méthode de récolte traditionnelle est différente. Les sommités fleuries sont frottées entre les paumes des mains et la résine se dépose sur la peau. En frottant les mains l’une contre l’autre, la résine forme de petites boules qui sont ensuite agglomérées entre elles.
La poudre obtenue par tamisage n'est pas destinée à être consommée directement. Elle nécessite une préparation, le pressage. Lorsqu’il s’agit de préparation artisanale, le pressage est le plus souvent réalisé à la main. Une dizaine de grammes de poudre sont réunis dans le creux de la main, quelques gouttes d’eau y sont ajoutés, puis l’ensemble est longuement malaxé et chauffé de temps à autre. La poudre constitue alors une masse brune, plastique qui s'agglomère et devient de plus en plus homogène.
Divers types de pipes sont utilisées traditionnellement pour fumer le haschich mélangé ou non à du tabac.
Dans la production industrielle, le pressage est réalisé avec des presses mécaniques. La poudre est enfermée dans des sacs de cellophane ou de tissu comme au Maroc ou au Pakistan et les sacs sont empilés sous une presse. Les plaques obtenues dont la masse va de deux cents grammes à un demi kilo reçoivent souvent une marque de fabrique imprimée en creux, directement sur la résine. En France, ces plaques ont reçu le nom de savonnettes. Bien souvent, la concentration en poils sécréteurs étant insuffisante, il est ajouté à la poudre diverses substances comme des corps gras permettant de lui donner un liant suffisant pour permettre le pressage.
Composition
On a identifié dans la résine de chanvre 426 composés chimiques différents dont une soixantaine de substances liposolubles dérivées du terpène, les cannabinoïdes. Contrairement aux substances psychotropes extraites des autres plantes, il ne s’agit pas d’alcaloïdes car les cannabinoïdes ne sont pas alcalins et ne contiennent pas d’azote. Il s’agit d’une famille particulière de composés chimiques à laquelle appartiennent aussi de nombreuses substances non psychotropes produites par diverses essences végétales. Parmi les cannabinoïdes du chanvre, deux seulement sont psychoactifs, le delta 9- tétrahydrocannabinol ou THC, présent dans toutes les variétés, et la tétrahydrocanabivérine présente semble-t-il seulement dans quelques variétés. Le chanvre sauvage contient de 1 à 7 % de THC, mais les cultivateurs hollandais et californiens produisent couramment des variétés obtenues par hybridation et sélection qui en contiennent jusqu'à plus de 10 % (skunk, sinsemilla). Le haschich contient de 5 à 40 % de THC.
(voila une de mes recherche sur la toile en esperant que sa puisse instruire quelqu'un comme sa ma instruie moi )
cordialement Ad