Cinema ! Sweetgrass
Odyssée ovine et crépusculaire dans les montagnes du Montana, sur les traces des légendaires cow-boys.
Bien qu’on n’ait pas fumé l’herbe de son titre, Sweetgrass nous fait un effet de type hallucinogène. Non pas tant un effet bœuf qu’un effet mouton. Et ce, dès le plan inaugural où la caméra, farfouillant au milieu d’un vaste troupeau d’ovins, y singularise par son cadre rapproché un seul d’entre eux. Qui s’active à son être fondamental : brouter. Jusqu’à ce moment de pur cinéma où, probablement alerté par la présence d’une caméra et des humains qui s’agitent, le mouton cesse sa mastication, tourne la tête et nous fixe de ses grands yeux noirs plein de vide. Coup de foudre !
On a envie d’engager la conversation, de donner un nom à notre nouvel ami. Cet instant d’humanité animale dure suffisamment longtemps pour creuser dans le documentaire une faille romanesque. Ce mouton plus énigmatique que le Sphinx, on ne voudrait pas vivre sa vie, surtout quand il est tondu en plein hiver et lâché à poil dans la neige. Mais, invité par les questions que son regard nous pose (nature, culture, etc.), pendant 1 h 30 on se sent prêt à se pacser avec lui et ses nombreux amis. Car qui dit mouton, dit troupeau.
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